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Presses de la Cité

Les Presses de la Cité sont une maison d'édition française créée en 1944 par Sven Nielsen. Fils et petit-fils de libraires, venu à Paris en 1924, Sven Nielsen s'était spécialisé dans l'exportation de livres français à l'étranger avant de se lancer dans l'édition.

 

D’une île à l’autre, Patrick Renou (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Jeudi, 27 Janvier 2022. , dans Presses de la Cité, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

D’une île à l’autre, Patrick Renou, août 2021, 320 pages, 20 € Edition: Presses de la Cité

 

Tout est vrai dans ce livre pourtant un roman. Dans sa préface l’historienne Arlette Farge parle d’un style tendre et persuasif.

J’ajouterai qu’il est sincère et efficace à plus d’un titre.

Tout d’abord, le romancier est un travailleur acharné de détails et de documentations diverses à partir du moment où le hasard lui met entre les mains, chez un bouquiniste, un livre ancien sur les paquebots et qui lui révèle, à bord, la présence d’une passagère clandestine donnant naissance, en pleine mer, à une petite fille. Ensuite il cherchera à savoir et construira, autour de la vie d’un couple et de l’enfant à naître, un roman profondément humain et attachant.

Passagère clandestine sur « L’Ile de France », Milena quitte la Lettonie avec New York pour objectif.

Enceinte, sur le bateau, initialement, personne ne la comprend : « Elle raccrocha, regarda Milena comme la Sainte Vierge “Mais d’où tu viens ?”. Toujours est-il que sainte, célibataire ou fille de joie, Jeanne la couvrait de soins ».

Nous sommes les chardons, Antonin Sabot (par Catherine Dutigny)

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 21 Octobre 2020. , dans Presses de la Cité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Nous sommes les chardons, Antonin Sabot, octobre 2020, 272 pages, 20 € Edition: Presses de la Cité

 

Créé en 2019, le prix Jean Anglade, fondé par les Presses de la Cité à l’initiative des membres du Cercle Jean Anglade, récompense un premier roman portant les valeurs chères au romancier : humanisme et universalité. Cette année, Agnès Ledig a remplacé Franck Bouysse à la présidence d’un jury composé de journalistes, universitaires, bibliothécaires, libraires et blogueurs. Leur choix s’est porté en cette édition 2020, sur l’ouvrage d’Antonin Sabot, Nous sommes les chardons.

Le roman est un long monologue, entrecoupé de courts dialogues, de Martin, un jeune homme d’une vingtaine d’années, élevé par son père, ex-professeur à la Sorbonne, vivant dans un coin reculé d’une région montagneuse. Privé des cours de l’Éducation nationale, l’enfant a grandi sous l’œil à la fois ferme et bienveillant de cette figure paternelle qui a coupé les ponts avec son ancien métier, Paris, la mère de Martin, et ses amis, pour vivre au contact de la nature, jardiner, élever des vaches, produire du fromage, en ne gardant pour fidèles compagnons que des livres, une amie, Marie-Louise, et Mado, mémoire des anciens paysans de la région, une vieille éleveuse de chèvres.

Réveiller les lions, Ayelet Gundar-Goshen

Ecrit par Anne Morin , le Mercredi, 29 Novembre 2017. , dans Presses de la Cité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Réveiller les lions, septembre 2017, trad. hébreu Laurence Sendrowicz, 413 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Ayelet Gundar-Goshen Edition: Presses de la Cité

 

Lui, Ethan, est médecin, elle, Liath, est policière. Sirkitt est Erythréenne et n’aurait jamais dû entrer dans leur vie. Il suffit de ce que l’on appelle – très vite, pour ne plus y penser – un concours de circonstances, pour que le chemin de ces trois personnages dévie de son cours, prenne un autre sens.

Ethan, muté depuis peu à l’hôpital de Beer Sheva pour n’avoir pas voulu fermer les yeux sur la corruption de son maître et professeur de médecine, décide après une journée éreintante de lancer son 4X4 sur une piste en plein désert et en pleine nuit, une nuit de pleine lune. Et il percute quelque chose qui se révèle être un homme Noir. Après examen de l’accidenté, décidant qu’il ne peut plus rien pour lui, il laisse l’homme agonisant et prend la fuite.

Le lendemain, une Erythréenne sonne à sa porte, lui rapportant le portefeuille qu’il a laissé tomber près du mourant. S’ensuit une sorte de chantage : elle se taira, mais chaque nuit il devra soigner, dans un hôpital de fortune installé dans un hangar désaffecté en plein désert, les nombreux sans papiers arrivés par des canaux plus ou moins douteux et qui manquent du minimum de soins.

Le Marié de la Saint-Jean, Yves Viollier

Ecrit par Mélanie Talcott , le Mercredi, 14 Juin 2017. , dans Presses de la Cité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Marié de la Saint-Jean, avril 2017, 304 pages, 19 € . Ecrivain(s): Yves Viollier Edition: Presses de la Cité

 

Il y a l’Histoire qui s’écrit avec une majuscule, faite de dates, de faits, de circonstances, de drames et de commémorations. Dans la mémoire collective, celle-ci s’inscrit comme une réalité passée qui ne peut se rejouer. On finit même par oublier cette Histoire, quand non l’interpréter comme il nous convient. Et puis, il y a l’autre, celle qui se raconte avec un h minuscule, l’histoire de l’histoire de l’histoire. Et celle-là, on ne l’oublie pas tant elle nous touche de par son universalité.

C’est à son récit croisé que s’attache Yves Viollier dans son dernier livre Le Marié de la Saint-Jean où il se révèle un excellent conteur, en nous plongeant dans l’intimité de deux familles et le contraste de deux cultures, l’une circonscrite à la Vendée et à des traditions que l’on aimerait pérennes et qui malheureusement ne le sont plus, l’autre ouverte sur l’Asie du Sud-Est et les conflits qui ont jeté sur les routes de l’exil, où la mort souvent les attendait, des milliers de personnes. Cette Histoire-là se répète au gré de notre impuissance et indifférence, preuves en sont tous les conflits actuels dont on ne retient souvent que les crispations médiatiques. Par contre, celle vécue réellement par Zhida et ses frères, outre l’émotion qu’elle suscite, nous renvoie à celle qui nous constitue chacun intimement.

Une nuit, Markovitch, Ayelet Gundar-Goshen

Ecrit par Anne Morin , le Jeudi, 02 Février 2017. , dans Presses de la Cité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Une nuit, Markovitch, août 2016, trad. hébreu Ziva Avran, Arlette Pierrot, Laurence Sendrowicz, 476 pages, 23 € . Ecrivain(s): Ayelet Gundar-Goshen Edition: Presses de la Cité

 

Yaacov Markovitch, le transparent, celui qu’on ne voit pas, qu’on ne remarque pas, sur qui les regards glissent, n’a qu’un ami, Zeev Feinberg, son opposé : Si Yaacov est mince, fluet, insipide, pâle aux yeux pâles et se fond dans le paysage, Zeev est un colosse à moustache luxuriante, grand amateur de femmes :

« Yaacov Markovitch, pour vous servir !

(…) Bref, son intervention tomba comme un cheveu sur la soupe. Le lieutenant-commandant le toisa d’un regard identique à celui du médecin de campagne qui examine un prélèvement de selles, puis reprit le fil de sa conversation » (p.36).

Le premier est prêt à tout pour son seul ami, le seul qui l’ait remarqué et pour qui il donnerait sa vie. Après avoir été surpris par le mari de Rachel, boucher grand égorgeur de moutons, Feinberg et Yaacov qui a tenté de détourner l’attention du mari sont expédiés de toute urgence en Europe par le lieutenant-commandant ami de Feinberg. Nous sommes au temps de la montée du nazisme, des Juifs célibataires sont envoyés en Europe pour y épouser – en mariage blanc – et ramener en Palestine de jeunes femmes Juives européennes.