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Tinbad

 

Les éditions Tinbad, dirigées par Christelle Mercier, éclairent les lignes de leur voie de navigation sur la page d’accueil de leur site : http://www.editionstinbad.com/

« Pourquoi les éditions Tinbad ?

– On trouve cette assonance de Sinbad (le Marin) dans une suite de jeux de mots dans Ulysse de James Joyce, livre exemplaire de l’écrivain qui a poussé le plus loin les recherches en modernité formelle dans la Littérature. Oui, les avant-gardes sont défaites et défuntes, tout le monde a abandonné ce combat-là ; mais on peut encore en raconter l’histoire, sans se contenter pour autant de « mâcher les reliques du savoir » comme disait Laurence Sterne dans son Tristram Shandy. Nous nous sentons une cause commune avec les premiers Cahiers de l’Herne : la remise au goût du jour de la création littéraire la plus contemporaine ; aussi lancerons-nous une revue, irrégulière, qui sera un atelier pour les futures publications : les Cahiers de Tinbad. Nous publierons aussi des essais très littéraires et personnels sur les ultimes œuvres s’inspirant de la dernière avant-garde littéraire, Tel Quel. Comme nous estimons que les deux décennies s’étalant entre 1910 et 1930 (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme, Proust, Joyce) constituent la période la plus féconde en modernismes de notre Histoire – et que c’est donc de là qu’il faut repartir –, nous ne nous interdirons pas de publier des œuvres inclassables qui seraient au croisement de la poésie et du roman moderne : un violent « je » autobiographique sera recommandé et même conseillé. Notre cap : la littérature contrainte et le « Carré noir » en Littérature. Une seule certitude : pas de romans-« chromos » ! Vieilles anecdotes…

Que Tinbad fût tailleur ne nous déplaît pas, car nous voyons, après Proust et Jean-Jacques Schuhl, « la couture comme métaphore du travail textuel : patrons, ciseaux, colle, machine à coudre ».

Tweet n°1 (classé) X, Guillaume Basquin (par Claire Fourier)

Ecrit par Claire Fourier , le Lundi, 19 Mai 2025. , dans Tinbad, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Tweet n°1 (classé) X, éditions Tinbad, 2025, 112 p., 16 euros . Ecrivain(s): Guillaume Basquin Edition: Tinbad

 

Guillaume Basquin est un bourreau du travail et un derviche tourneur. Un érudit et un danseur sur lignes. Il est sage et il est fou. C’est un virtuose de la réflexion et des mots. Où trouve-t-il donc le souffle dont il fait preuve ?

« Mon âme est une étrange usine. » Il y a du génie dans cet homme excentrique… qui recentre.

Tweet n°1, (classé) X, son dernier livre, se donne pour mission celle que Kafka intimait à l’écrivain : « Hacher en nous la mer gelée ». Basquin, effacé en public et défonçant plume en main, chauffe la température à fond, et la mer gelée bouillonne dans un tourbillon de phrases où cet homme singulier, ce « monsieur cent mille volts » et cependant très doux, ausculte le cœur de son époque. Ça roule et se déroule, ça tournoie, ça galope. Basquin, l’insurgé, le dissident, le mutin, le psychopompe à qui vous « donneriez le bon Dieu sans confession », examine et pose un regard implacable et sans pitié sur les grands traits de notre monde et de celui qui se profile.

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 07 Mai 2025. , dans Tinbad, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan, Tinbad Roman, mars 2025, Préface Serge Lehman, 266 pages, 23 € Edition: Tinbad

 

« Car ce que La Fabrication du Réel propose avant tout, c’est, comme son titre l’indique, une expérience métaphysique, une plongée dans l’infrastructure du sujet du monde.

Pas une autofiction, mais une ontofiction » (Serge Lehman, Préface).

« Tout en écoutant le ressac de l’océan résonner dans la maison, je fixais la malle de mon père. Je pris alors conscience que si je ne savais rien, ou si peu, de mes origines, et de ce qui fondait cette identité que je portais, je ne savais pas plus qui j’étais moi-même, ni vers quoi j’allais ou n’allais pas » (La Fabrication du Réel).

Le Roman retrouvé, Alain Santacreu (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Jeudi, 27 Mars 2025. , dans Tinbad, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Roman retrouvé, Alain Santacreu, Tinbad, 2024, 370 pages, 25 € Edition: Tinbad

 

Ce sont les regardeurs

Qui font les tableaux

Marcel Duchamp

 

Le Roman retrouvé, autrement connu des lecteurs égarés en terra incognita sous le titre Opéra Palas, se conjugue en hébreu, savoir vingt-deux lettres et leurs variantes finales. Alphabet sacré soumis au narrateur par Palas, son double révélé en Bourgogne étrange par Julius Wood au Bleu Eyes Bar. Lieu mal famé qui nous fait penser (un peu) au Titty Twister du film From Dusk till Dawn de Robert Rodriguez dans la main de Quentin Tarantino. Alphabet découvert lettre à lettre au fil d’une errance mystico-philosophique et dont la lettre fondatrice et mortifère sera connue à l’heure ultime.

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Vendredi, 17 Janvier 2025. , dans Tinbad, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc, éditions Tinbad, novembre 2024, 74 pages, 14 € Edition: Tinbad

 

Deux autres, juste à côté, sont enlacés

Sur une pierre jaunâtre.

Il lui pince la chair potelée du dos en disant : « Eh, petite ».

Et elle le pince à son tour (…)

Sur les pauvres voix, sur la pauvre petite plage,

L’orage jette une ombre légère, blanchâtre. Ici finit l’Italie,

finit l’été.

Pier Paolo Pasolini

La Longue Route de Sable

Je lisais, ne vous déplaise, Thomas A. Ravier (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 28 Novembre 2024. , dans Tinbad, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Je lisais, ne vous déplaise, Thomas A. Ravier, Tinbad, Essai, septembre 2024, 264 pages, 23 € . Ecrivain(s): Thomas A. Ravier Edition: Tinbad

 

« Colette écrit : “une fleur”… et voilà la fleur présente ; elle écrit le mot “rose”… et il y a une odeur ; le mot “soleil” chauffe ; le mot “pluie” mouille. Et le reste est divagation nihiliste » (Colette la prédatrice, Je lisais, ne vous déplaise).

« Danser sur la bibliothèque comme sur le fil divin du temps, tel est notre glorieux chef d’œuvre. Le style, c’est l’homme qui a trouvé le passage » (Proust Party, Je lisais, ne vous déplaise).

Au rugby, lorsque l’on marque un essai, il convient de le transformer, le ballon passe alors des mains aux pieds, de la ligne à entre les poteaux, de la terre au ciel ; en ailier ailé, Thomas A. Ravier, de débordements en esquives, réussit à faire de Je lisais, ne vous déplaise, un essai romanesque, un roman soumis à l’éblouissement et à la transformation de l’essai. Ce festin littéraire convie ses écrivains, qui ont belle allure, il y a Colette vibrante qui fait ronronner le français de plaisir, qui a la main verte quand elle écrit, la main du bonheur.