Avec ce joli opuscule, Jean- Yves Clément nous offre un florilège d'aphorismes poétiques, maximes magiques qui nous guident dans l'enchevêtrement de l'existence où seul l'art semble être notre planche de salut face à un monde toujours plus cruel et plus violent, toujours plus indéchiffrable.
Mais au sein même de cette suite d'aphorismes, l'auteur introduit une césure entre l'avant et l’après, entre les notations, maximes de l'instant gravées avant l'exil de la pensée (partie 1) et les variations, pensées marquées par l'empreinte de l'exil (partie 2).
Mais quel est donc cet exil de la pensée qu’évoque l’écrivain ? Cet exil n’est pas un voyage extérieur, une épopée confrontée aux dangers du monde alentour, mais bel et bien un voyage intime de la pensée, une dynamique intérieure de l’âme, une maturation de l’esprit qui opère par magie et crée des variations dans la conscience, rendues possibles par le temps qui passe. Variations de la pensée au-delà du bien et du mal et de toutes les catégories figées de la pensée, comme nous invitait à le faire le grand Friedrich Nietzsche.