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Essais

En Pléiade, un Descartes généreux (par Pierre Windecker)

Ecrit par Pierre Windecker , le Mardi, 06 Mai 2025. , dans Essais, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, En Vitrine, Cette semaine

 

Œuvres, Tome I (1579 pages), Tome II (1561 pages), Descartes, Collectif, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2024, éditions préparées par Jean-Marie Beyssade, publiée sous la direction de Denis Kambouchner, choix de lettres par Jean-Robert Armogathe

 

En 2024, la Bibliothèque de la Pléiade a accueilli dans ses rayons de nouvelles Œuvres de Descartes. Elles prennent le relais de celles de l’édition André Bridoux qui datait de 1937.

Il faut saluer cet événement éditorial.

Ce qui fait la valeur originale de cette édition, c’est d’abord qu’elle s’adresse, autant qu’aux amateurs et connaisseurs de Descartes, à ceux qui – philosophes ou non – ne le sont pas (ou pas encore) particulièrement.

La Crédulité à l’âge de la raison, Rhétorique, épistémologies, éducation, Collectif (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 05 Mai 2025. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions Honoré Champion

La Crédulité à l’âge de la raison, Rhétorique, épistémologies, éducation, Giulia Iannuzzi, Claudia Lora Márquez, Sylvie Moret Petrini et Brianna E. Robertson-Kirkland, éditions Honoré Champion, 2024, 400 pages, 58 € Edition: Editions Honoré Champion

 

L’idée de réunir en séminaire de jeunes chercheurs, doctorants ou docteurs frais émoulus, est dans l’ensemble intéressante : cela leur permet de confronter leurs méthodes, leurs recherches, et de publier leurs premiers travaux sans passer par le processus de sélection intimidant des grandes revues à comité de lecture – où la réputation et les relations interpersonnelles jouent un rôle plus important qu’on ne le croit en général.

En juin 2021, l’université du Michigan (Ann Arbor) abrita un tel séminaire, organisé par la Société internationale d’Étude du XVIIIe siècle, sur un thème sous-estimé et prometteur : la crédulité au Siècle des Lumières.

Ainsi parlait Colette, Gérard Pfister (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 28 Mars 2025. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arfuyen

Ainsi parlait Colette, Gérard Pfister, Arfuyen, janvier 2025, Dits et maximes de vie choisis, 192 pages, 14 € . Ecrivain(s): Colette Edition: Arfuyen

 

Colette Willy

Sidonie-Gabrielle Colette, née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), morte le 3 août 1954 à Paris, est la deuxième femme à être élue membre de l’Académie Goncourt en 1945, elle en devient la Présidente entre 1949 et 1954, et la première femme en France à recevoir des funérailles nationales.

Les écrits de Colette ont souvent concerné les jeunes filles et les femmes, le lectorat féminin. Pour ma part, je lisais la grande auteure depuis l’enfance et y retrouvais une certaine connivence de forme et de fond avec mes impressions de jeune lectrice féministe. Dans sa préface, à ce propos, Gérard Pfister relève une phrase adressée aux femmes : « Ô lutteuses ! C’est de lutter que vous restez jeunes ». Dans ces extraits de l’œuvre de Colette, la nature, dont elle explorait les mystères et les changements, qu’elle savourait en bourguignonne (roulant terriblement les r), occupe une place importante, ainsi que la série des Claudine qui l’a rendue célèbre, l’amour qu’elle portait aux animaux, des aphorismes et de la morale.

L’étreinte Amicale, Marie de Gournay et Michel de Montaigne, Claire Tencin (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 13 Mars 2025. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie

L’étreinte Amicale, Marie de Gournay et Michel de Montaigne, Claire Tencin, Editions Infimes, janvier 2025, 200 pages, 15 € . Ecrivain(s): Claire Tencin

Claire Tencin remet ici en lumière la vie de Marie de Gournay, une femme d’exception, une femme de lettres à l’œuvre quelque peu injustement occultée, autrice de Egalité des hommes et des femmes, un traité d’une grande audace publié au début du XVIIe siècle, à une époque où une femme déterminée à se consacrer aux études et à l’écriture littéraires était immanquablement la cible de gausseries, de mépris, d’ostracisation de la part des écrivains mâles, voire des dames de la haute s’intéressant un tant soit peu à la littérature…

Cette biographie détaillée, documentée, émaillée de références bibliographiques, de citations, d’extraits, met principalement en exergue le rôle de Marie de Gournay dans la rédaction définitive des Essais de Montaigne, et rapporte les efforts incessants, obstinés, voire acharnés qu’elle n’a eu de cesse, durant toute sa vie, de les faire connaître, de les corriger, de les annoter, de les classer, de les préfacer, de les faire apprécier, de les défendre envers et contre tout, de les faire éditer et rééditer par devant et pour les lettrés de son époque, du vivant de l’auteur et de manière posthume jusqu’à sa propre mort.

Le français, parlons-en !, Boualem Sansal (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mardi, 11 Mars 2025. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Le français, parlons-en !, Boualem Sansal, Éditions du Cerf, septembre 2024, 188 pages, 19 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal

 

Quoi que l’avenir tienne en réserve, Le français, parlons-en ! aura été le dernier livre publié par Boualem Sansal avant son incarcération dans les geôles de la dictature algérienne, le 16 novembre 2024 – début d’un long cauchemar. Il est difficile de dire si cette déclaration d’amour à la langue française, doublée de flèches acérées lancées à l’Algérie (« qui, de son propre chef et héroïquement, s’est jetée dans la gueule du néant grâce à quatre programmes rondement menés par son gouvernement : l’arabisation importée d’Égypte, l’islamisation importée d’Arabie, la militarisation importée d’Irak, la politique spectacle importée de Bollywood et Disneyland », p.43 ; « Les pays qui n’ont pas de langues ou qui ont trahi la leur n’ont pas d’avenir. Le pouvoir algérien l’ignorait car à sa naissance, prématurée et illégitime, durant l’été 1962, il lui manquait une moitié de cerveau » p.127), a joué ou non un rôle dans ce sinistre engrenage judiciaire, mais elle n’a certainement pas été considérée comme une circonstance atténuante. On ne saurait cependant réduire – ce que firent probablement les hiérarques algériens – ce livre à une charge, si justifiée soit-elle, contre le pays natal de l’auteur.