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Recensions

Nouvelle Donne, Mauvais cotons ou comment ne pas filer droit, Collectif (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Lundi, 08 Septembre 2025. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Nouvelles, L'Harmattan

Nouvelle Donne, Mauvais cotons ou comment ne pas filer droit, 168 pages, L’Harmattan, 2023, 17,50 euros Edition: L'Harmattan

Mauvais cotons ou comment ne pas filer droit est un recueil de nouvelles collectif de 168 pages, publié chez L’Harmattan en février 2023, réunissant neuf auteurs autour de vingt nouvelles, et dont la couverture est illustrée par l’une d’entre eux, Corine Sylvia Congiu. Tous les auteurs font partie du collectif « Nouvelle Donne », dont l’objectif est de promouvoir et de diffuser la nouvelle francophone, d’abord par le biais d’une revue papier jusqu’en 2004, et aujourd’hui via le site nouvelle-donne.net. Les auteurs sont aussi pour la plupart des nouvellistes confirmés, comme en témoignent leurs publications respectives.

Ce groupe d’auteurs n’en est pas à son coup d’essai en termes de recueils collectifs, puisqu’il avait déjà publié en 2020 Le chien attaché au poteau, aux éditions La chambre des échos. En se lançant dans une seconde aventure collective, le groupe de nouvellistes approfondit des pistes déjà présentes dans le premier recueil, en particulier la dénonciation des multiples conformismes de notre monde contemporain. Entre la parution des deux ouvrages, l’une des membres du collectif, Nathalie Barrié, a disparu : ce second ouvrage lui est dédié.

L'Accueil du jour, Gérard Bocholier (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 03 Septembre 2025. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie

L'Accueil du jour, Gérard Bocholier, Ad Solem, 2025, 116 p., 17 euros . Ecrivain(s): Gérard Bocholier

 

Le poète tisse autour de la nature et de l'amour de très brefs poèmes denses, que le coeur coud au "fil d'or" d'une tendresse explorée, non feinte, toute pétrie de pudeur.

Accueillir le jour, le brin de paille, "les tilleuls couverts de rouille", "le noir des grappes" : c'est faire une déclaration d'amour au plus menu des choses comme "grains d'espérance" ou un "souffle qui pardonne".

Nombre de questions vrillent cette poésie comme s'il fallait creuser encore plus loin dans l'expérience du sensible :

"Serait-ce un signe

En ce mystère

De ta venue

Dans le couchant ?"

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 02 Septembre 2025. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart poèmes éditions Constellations (2025,121 pages, 13 euros) . Ecrivain(s): Patryck Froissart

 

Patryck Froissart fait parler un « Dieu-Verbe » suggérant une « démarche de salubrité mentale ». Son ton me rappelle un peu celui du poète Jacques Demaude qui était lui un croyant alors que Patryck s’en prend plutôt aux « dieux inouïs ».

Entre ses mots gronde une sourde colère : « Sang innocent sourd de l’écran/L’insane atteint l’ultime cran/Le feu le froid l’affre la guerre/ Il y a tant et tant à faire ».

En parallèle le poète pose régulièrement la question inhérente aux rêves enfouis : « Ô Mère où sont les fées les sylvains les follets ? Où se sont envolés les elfes désolés ? ».

Nul constat sans intention : « Dans tous les cahiers d’écoliers/ Démystifions les médaillés ». Pas un mot de trop ; tout est pesé en prônant parfois la pureté des origines : « J’aspire aux errements des déserts impubères/ Aux vierges vibrations des oasis berbères ».

Petit traité du silence, Pascal Bataille (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mercredi, 27 Août 2025. , dans Recensions, Les Livres, Essais, La Une Livres

Petit traité du silence, Pascal Bataille, Ed. Guy Trédaniel Avril 2025, 220 pages, 12,90 €


On devrait élever une statue au silence » (Thomas Carlyle). Le silence, souvent perçu négativement comme une sorte de « ghosting », reprend ses lettres de noblesse sous la plume de Pascal Bataille dans ce « Petit traité du silence à l'usage des gens bruyants ».

C'est dans la privation que l'on se rend compte de la valeur des choses. L'auteur a été victime de crises de surdité qui lui ont laissé des acouphènes, tintements de clochette, bourdonnements.... C'est dans ces bruits parasites permanents qu'il a pris conscience de la valeur vertueuse du silence. Le son met notre cerveau sous tension, les réseaux de neurones du système auditif sont les plus développés, même un bruit continuel modéré n’échappe pas à notre cerveau.

Car le feu qui me brûle est celui qui m’éclaire, carnets de cavale 18 octobre 2009-8 mars 2010, Brigitte Brami (par Luc-André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Lundi, 25 Août 2025. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Récits, Unicité

Car le feu qui me brûle est celui qui m’éclaire, carnets de cavale 18 octobre 2009-8 mars 2010, Brigitte Brami, éditions unicité , 2022, 87 p. 13 euros Edition: Unicité

 

Une erreur, un malentendu, un dysfonctionnement de la machine bureaucratique peut faire basculer dans un autre monde où l’irrationnel se loge dans le rationnel, où une logique parallèle à la logique ordinaire et différente d’elle se met en place sans que rien ne semble devoir l’arrêter.

Condamnée à 18 mois de prison dont 10 avec sursis, Brigitte Brami est libérée au bout de 5 mois mais doit se présenter à nouveau devant la justice en raison d’une nouvelle plainte de la partie civile. Convocation perdue, égarée, jamais envoyée, nul ne le saura jamais. Quoi qu’il en soit, elle est absente à l’audience et se retrouve poursuivie, sous le coup d’un mandat d’arrêt avec inscription au fichier central des personnes recherchées. Dans l’attente de l’appel qu’elle a interjeté, elle devient une fugitive. Commence alors pour elle une cavale de cinq mois dans Paris.

À peine sortie des murs de la prison*, la vie à l’air libre pour elle se referme soudain et devient une nouvelle prison. Une prison à ciel ouvert. Comme si le dehors devenait le dedans.