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Tristram


Les Éditions Tristram ont été créées en 1989. Toujours indépendantes, elles sont dirigées par leurs deux fondateurs, Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot.
Depuis 25 ans, Tristram développe un catalogue littéraire volontiers éclectique, dans lequel chaque auteur, chaque publication, frappe par sa singularité.
On y rencontre des classiques proposés dans de nouvelles traductions (Tristram Shandy de Laurence Sterne, Tom Sawyer et Huckleberry Finn de Mark Twain). Mais aussi les œuvres rassemblées de grands auteurs de la modernité, comme l'anglais J.G. Ballard, l'allemand Arno Schmidt, le français Pierre Bourgeade. On y croise des irréductibles issus de la contre-culture américaine, tels Hunter Thompson, Lester Bangs, Patti Smith ou William Vollmann. Et on y découvre de nouveaux auteurs, français et étrangers, parmi lesquels Celia Levi, Alain Julien Rudefoucauld (Prix France Culture / Télérama 2012), Nina Allan (Grand Prix de l'Imaginaire 2014) ou Whit Stillman (Prix Fitzgerald 2014).

En 2012, Tristram a lancé la collection Souple, un projet éditorial à part entière, marqué par le succès immédiat du livre de Kenneth Anger, Hollywood Babylone, déjà vendu à 30 000 exemplaires.


Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, Denis Infante (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Lundi, 11 Mars 2024. , dans Tristram, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, Denis Infante, éditions Tristram, janvier 2024, 133 pages, 16,50 € Edition: Tristram

 

Littérousse

Disons-le d’entrée. S’il n’y avait eu ce magnifique entretien dans Libération un samedi, nous n’eussions pas rencontré Rousse !

L’entretien entre Denis Infante et Frédérique Roussel (on a dit… Roussel !), sorti le 2/02/24, présente un nouvel auteur que Tristram va trouver parmi tous les livres qu’il a jusqu’à présent, dans le plus grand silence de la plus grande solitude, auto-édités. L’auteur est beau sur la photo qui illustre l’article, fort et rude, un tronc d’arbre ! Plutôt un bûcheron sorti des proto-forêts et c’est ainsi, le lundi 4/02, qu’on va chercher ce roman en librairie. La pile est haute et nous sommes heureux de cette mention tellement rêvée qui est écrite au dos du pli intérieur de quatrième de couverture : Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, a été envoyé aux Éditions Tristram par la Poste.

Les Aventures de Tom Sawyer, Mark Twain (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 30 Mars 2023. , dans Tristram, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, En Vitrine, Cette semaine

Les Aventures de Tom Sawyer, Mark Twain, Editions Tristram, Coll. Souple Deluxe, mars 2023, Préface Hervé Le Tellier, trad. Bernard Hoepffner, 320 pages, 14,90 € . Ecrivain(s): Mark Twain Edition: Tristram

 

« Qui va là ? »

« Tom Sawyer, le Vengeur Noir de la Mer des Caraïbes. Nommez-vous ».

« Huck Finn les Mains Rouges et Joe Harper la Terreur des Mers ». Tom leur avait fourni ces titres ronflants, empruntés à ses lectures favorites.

« C’est bon. Quel est le mot de passe ? »

Deux murmures rauques prononcèrent en même temps le mot sinistre dans la nuit lugubre.

« SANG ! »

Cette édition des Aventures de Tom Sawyer est la quatrième que publient les Editions Tristram, dans les traductions éblouissantes et pétillantes de Bernard Hoepffner (1) ;

De Grandes Espérances, Charles Dickens (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 31 Août 2022. , dans Tristram, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Cette semaine

De Grandes Espérances, août 2022, trad. anglais, Jean-Jacques Greif, 626 pages, 29,40 € . Ecrivain(s): Charles Dickens Edition: Tristram

 

Prélude en forme de mea culpa : sur foi de quelques lignes lues à la dérobée dans une bibliothèque, la traduction de L’Île au trésor par Jean-Jacques Greif a été expédiée de façon lapidaire dans une chronique relative à la nouvelle traduction de 1984. Quelques lignes de dialogue ont suffi à faire émettre un avis relatif à la lisibilité de cette traduction pour des adolescents d’aujourd’hui, du moins ceux à qui est encore proposé ce classique à l’école. Mais depuis, cette traduction a été lue, in extenso et surtout avec joie, et elle a emporté tous les suffrages. D’une part, Greif a rendu la musique de Stevenson, en particulier pour une phrase d’ouverture dont les multiples traductions lues ont toujours laissé sur une faim de rythme ; d’autre part, ce qui avait choqué est en fait bonne part de la grâce de cette traduction : Greif a effectué un véritable travail sur la langue française pour rendre celles des différents personnages, en particulier celles des pirates et autres flibustiers.

La Tannerie, Celia Levi (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 15 Octobre 2020. , dans Tristram, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La Tannerie, Celia Levi, août 2020, 377 pages, 21,90 € Edition: Tristram

 

« Elle se posta près de la billetterie. La roulotte était bariolée, comme le décor du matin elle était faite de planches, jaunes et vertes, couvertes de mots dans toutes les langues. “Humanisme” en français, “tolerance” en anglais, “democracia” cela devait être de l’italien ou de l’espagnol, il y avait des caractères chinois, japonais, des mots en arabe, en russe, inscrits au pochoir ».

Celia Levi n’écrit pas au pochoir, mais dans une belle langue classique, où les mots sont pesés comme les orpailleurs le font de la poussière d’or. Une langue française qui recèle plus de surprises et de ravissements que les bavardages des personnages qu’elle met en musique. Et quelle admirable musique ! La Tannerie est un centre culturel de Pantin, où travaille Jeanne, une usine qui a perdu ses raisons, ses ouvriers, ses machines et s’est transformée en un lieu culturel branché, ouvert sur le monde, une ruche où s’agitent de jeunes gens modernes et inventifs. Jeanne y accompagne le public, des jeunes en insertion, y croise des migrants qui campent à deux pas de l’usine culturelle, des danseurs, des créateurs de formes (un ours, une tour Effel en sucre), et les autres employés provisoires, rêvant tous d’un contrat pérenne à la Tannerie, colportant des rumeurs, et jouant à se séduire, comme dans une fiction cinématographique d’Éric Rohmer.

Warum, Pierre Bourgeade (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mercredi, 22 Janvier 2020. , dans Tristram, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Warum, Pierre Bourgeade, janvier 2020, 242 pages, 19,90 € Edition: Tristram

 

Fin d’été

Il fut un temps où Pierre, le héros de Warum, semblable et frère de son auteur, ne se contentait pas de rêver les femmes. Il se les calait douces, les enfilait comme se passe un pull en hiver pour se réchauffer. Il avait les épaules larges, elles y cherchaient un creux et certaines pensent encore à lui. Car ils ont fait des fêtes et ont dû swinguer du valseur avec lui sur le She loves you des Beatles.

Mais néanmoins lentement cœur se fendille, corps se fume. Reste à savoir où commence l’indifférence ou si l’on préfère comment meurent les amours. « Qui s’exprime lorsque le corps ne répond plus ? » avoua Bourgeade à une de ses dernières égéries. Et c’est à cette réponse que Warum fait écho dans son aspect road-movie en hommage à La Femme au nom d’une voire de plusieurs d’entre elles.