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Unicité

 

Les éditions Unicité ont été créées en juin 2010 par François Mocaër et sont ouvertes aux ouvrages dans lesquels prédomine une vraie qualité d'écriture.

Modernité et classicisme s'y côtoient avec un esprit d'ouverture qui appelle justement à l'unicité.

LIVRES PUBLIES A COMPTE D'EDITEUR


Ouvrages diffusés et distribués en librairie par Soleils.

Chasse avec les fantômes, Éric Desordre, Jérôme Denoix (par Marie-Hélène Prouteau)

Ecrit par Marie-Hélène Prouteau , le Lundi, 01 Juillet 2024. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Chasse avec les fantômes, Éric Desordre, Jérôme Denoix, éditions Unicité, avril 2024, Préface Alain Duault, 64 pages, 47,50 € Edition: Unicité

Sous l’emprise du poète qui chasse avec les fantômes et nous emmène sur des jonques chargées d’épices, nous arpentons l’Afrique bleue et noire. La remontée d’un fleuve, quelque part du côté du fleuve Niger, se laisse découvrir ici selon une exploration imaginaire. Depuis si longtemps, l’Afrique fascine. Poètes et artistes chantent ses danses. Ses couleurs. Ses déserts. Ainsi Jérôme Denoix accompagne-t-il Éric Desordre pour ce long poème des lointains qu’il ponctue d’une trentaine de ses toiles.

Une création à quatre mains dans un compagnonnage artistique autour d’un ailleurs fascinant. Il faut saluer la facture de ce beau livre d’art, couverture pelliculée « grain de pierre », impression en quadrichromie. Il faut toucher la texture naturelle du papier bambou qui accueille les matériaux colorés du peintre. Il faut découvrir lentement les mots ciselés, toniques du poète. « L’homme sous son voile étouffé / Sur son dromadaire alambiqué / Rouge argent ruisselant / Chamarré de la bosse à la corne des pieds / Peinte de bleu ». Doubles moments d’un « chemin ardent », pour reprendre la formule percutante d’Alain Duault dans sa belle préface.

La poésie est sur la table, Denise Le Dantec (par Marie-Hélène Prouteau)

Ecrit par Marie-Hélène Prouteau , le Mardi, 30 Avril 2024. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

La poésie est sur la table, Denise Le Dantec, éditions Unicité, 2023, 170 pages, 15 € . Ecrivain(s): Denise Le Dantec Edition: Unicité

Depuis plus de cinquante ans la poète Denise Le Dantec a composé une œuvre novatrice, inclassable, publiée chez : Flammarion, Stock, La Part commune, L’Herbe qui tremble, Le Silence qui roule, Tarabuste, les éditions des Instants, Unicité, entre autres. Celle qui fut liée à des poètes, tels Michel Leiris, Salah Stétié, Guillevic, Claude Roy, livre ici un très beau recueil aux éditions Unicité dans la Collection Brumes & Lanternes, dirigée par l’écrivain Éric Poindron.

Tous à la table de la poésie ! Le titre du recueil, les trois épigraphes, l’une de Suzanne Doppelt, « Le monde est une table », celle de Jack Spicer, poète américain de la Beat generation, celle aussi d’un extrait des Vedas, placent au cœur du recueil l’évocation de la nourriture, réelle ou symbolique. La jouissance des mets et des breuvages rejoint ici la symbolique poétique en une sorte de métaphore filée. Les cent cinquante-neuf poèmes du recueil, d’une extrême variété de formes, allant d’illuminations, de souvenirs d’enfance à des poèmes de réflexion poétologique se trouvent unis par la thématique de la nourriture. Défilent de drôles de mets, confiture achetée dans « une laverie automatique », salade fattouche, asperges peintes par Édouard Manet, vareniki d’Ukraine et boissons de même acabit, des quatre coins du monde :

Versants, Proses poétiques, Jacquy Gil (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 15 Mars 2023. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Versants, Proses poétiques, Jacquy Gil, Éditions Unicité, novembre 2022, 96 pages, 13 € Edition: Unicité

 

« Les nuages que reflètent les chemins après la pluie ont beaucoup à dire… Et c’est au ciel qu’ils le disent ; à ce ciel qui jamais ne les voit sous cette face, et qui ne sait rien finalement, ou si peu, de ces drôles de passants qui le traversent et qui à chaque instant inventent un langage dont l’homme parfois sait tirer quelques présages » (p.88).

« Il y a toujours une autre réalité qui ailleurs se décide. Et si nous étions pourvus de plus de clairvoyance nous irions plutôt chercher ce qui demande à être vu dans ce qui ne se montre. Le monde serait autre et nos regards portés sur lui plus lucides » (p.85).

Toute hauteur se paye. D’abord parce qu’il faut que le corps ait l’âge et la volonté d’y grimper ; et ensuite que ce même corps (enrichi, annobli peut-être) résiste à la descente abrupte, à ses appuis fragiles : tout amateur d’élévation ponctuelle doit en organiser, à proportion, sa normale dégringolade – et ses lacets de vertige sur crampes. Et l’esprit (la conscience qui choisit, calcule et invente), qui est monté avec, devra lui aussi, solidairement, redescendre.

Conspiration du réel, Grégory Rateau (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 13 Juillet 2022. , dans Unicité, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Conspiration du réel, Grégory Rateau, mars 2022, Préface, Catherine Dutigny, 82 pages, 13 € Edition: Unicité

« Des vies alignées

Verticalité de bâtons de chaise

Sentir cette petite solitude de groupe

cette fraternité de pourboires

sur le chemin rancunier du retour à soi » (Solitudes groupées).

 

Le réel saute aux yeux de l’auteur dans ce recueil, un réel qui frappe comme un boxeur, des directs de la gauche et de la droite, un réel qui ne s’esquive pas, qui s’agrippe aux phrases et ne les lâche pas. Il s’agit de visages – Les mêmes gueules d’échoués dans le miroir éventré –, un éclat gris de nature – La campagne éteinte / La pluie claque / souffrent les arbres tordus et suppliants –, un cimetière – les gamins courent entre les pierres tombales / indifférents aux inscriptions carbonisées / aux supplications des veuves éplorées – saisis par une plume noire et blanche, granuleuse, comme échappée d’un film muet, où rôdent des fantômes et des ombres.

Animaux, Étienne Ruhaud (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 16 Décembre 2020. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Animaux, Étienne Ruhaud, octobre 2020, 50 pages, 12 € Edition: Unicité

Étrangeté

Outre le vif sentiment que j’ai ressenti à la lecture des Animaux d’Étienne Ruhaud, je ne cessais d’inventer des titres à cette chronique. Est-ce la profusion des images – entre doute et effroi –, la qualité de la surprise, la liberté d’invention, l’aspect débridé des descriptions d’animaux imaginaires, est-ce cela qui me poussait dans cette science des titres ? Tel a été en tout cas mon chemin dans le livre. Je consigne ici quelques-unes de ces tentatives : Zoomorphie, Pur animal organique, Les bêtes intérieures, L’en-soi des faunes, Matière des bestioles, L’animal plurivoque, Là où meurent la raison des proies, Bêtes soûles, Rien de naturel. Cette liste veut seulement rendre la complexité et ce qui déréalise en même temps ce bestiaire riche et original.

Ce qui ressort de cette écriture, c’est le mélange de didactique feinte, qui permet de voir ce qui se déroule dans l’esprit du rédacteur, et cette impression d’insolite constante, qui me ramenait à Lynch ou Cronenberg, pour me référer au seul cinéma. Cependant, il faut dire aussi que cette collection bizarre d’un belluaire littéraire se rapproche plus facilement de Michaux ou encore du Cthulhu de Lovecraft que d’Apollinaire et des gravures de Dufy.