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Actes Sud/Papiers

 

Collection théâtre de Actes Sud.

 

Le Iench, Eva Doumbia (par Marie du Crest)

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 30 Septembre 2020. , dans Actes Sud/Papiers, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Le Iench, Eva Doumbia, septembre 2020, 80 pages, 12,50 € Edition: Actes Sud/Papiers


Le Iench (le chien en verlan) résonne comme un écho tragique à la question de « la vie noire » dans nos sociétés contemporaines, et plus particulièrement en France. Texte d’actualité brûlante écrit avant le meurtre de George Floyd, à Minneapolis, par un policier blanc, ou évocation mémorielle dans des interludes, au fil des années depuis 2005, des victimes des violences policières. Le théâtre s’était déjà saisi de cette matière de la confrontation, entre police et gamins, jeunes hommes aux origines lointaines, dans les banlieues. On se souvient de la très belle pièce de Michel Simonot, Delta Charlie Delta, paru aux Editions Espaces 34, en 2016, retraçant les émeutes urbaines de 2005 à Clichy-sous-Bois et la mort de Zyed et de Bouna, électrocutés, alors qu’ils avaient trouvé refuge dans un transformateur EDF pour échapper à leurs poursuivants.

La Salle de jour, Don DeLillo

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 03 Juillet 2018. , dans Actes Sud/Papiers, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Théâtre

La Salle de jour, traduit de l’américain par Adélaïde Pralon, juin 2018, trad. Adélaïde Pralon, 88 pages, 15 € . Ecrivain(s): Don DeLillo Edition: Actes Sud/Papiers

 

Il faut pour entrer dans la pièce de théâtre de Don DeLillo, La Salle de jour, une perspective convexe, car il s’agit d’opérer un retournement des points de vue et d’adopter le régime du « comme si ». Il faut faire avec les personnages – et évidemment avec les acteurs d’ailleurs – comme si la salle de jour était à la fois une chambre d’hôtel, une salle de jeu ou une cellule d’asile psychiatrique. Et encore, comme si les personnages vaquaient à des tâches normales, pleines de signification raisonnable. C’est à la fois une mise en abyme de notre raison raisonnante au milieu du monde incertain et infini du langage, et une forme de mise en crise du statut social, de la règle sociale, et en ce sens des conventions sociales, qui peuvent seulement se dire sous le masque, derrière une mimique. Car il s’agit bien là de faire comme si. Et là, on distingue un bout de la vérité, et cette salle de jour, qui pourrait être notre propre salon, nous invite à une sorte d’éloge de la folie, laquelle montre et défait la comédie sociale, recadre les aspects coercitifs de la société, et nous conduit à regarder cette farce avec des yeux clairs et perçants. La folie, le pouvoir. Oui, pouvoir de déduction des énigmes, pouvoir de mettre en valeur la folie de notre existence. Oui, ce qui en rend incohérente la vanité, la vanité des vanités. Et notre petite personne narcissique gigote dans un monde social codé et mortifère.

Je t’écris mon amour suivi de Xitation, Emmanuel Darley

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 13 Mars 2017. , dans Actes Sud/Papiers, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Je t’écris mon amour suivi de Xitation, janvier 2017, 90 pages, 15 € . Ecrivain(s): Emmanuel Darley Edition: Actes Sud/Papiers

 

« Et à la fin, l’amour »

Les éditions Actes Sud Papiers viennent de réunir et publier, un an après la mort d’Emmanuel Darley, un volume de deux pièces, dont l’amour, le désir constituent la matière primordiale. La fin d’une œuvre ? La lecture accomplie d’un destin littéraire dont le dernier acte, l’ultime geste d’écriture serait ce qui n’a pas pu être dit tout à fait auparavant : la force vitale de la passion amoureuse ? Les deux pièces s’organisent autour de la distribution de deux couples : ELLE ET LUI dans Je t’écris mon amour et la jeune femme, le jeune homme pour Xitation.

Il y a dans le titre même de la première pièce, justement, la volonté sans doute de poser la question conjointe d’une écriture dramatique repensée et de son objet. Je t’écris mon amour sans mettre de virgule entre le verbe et « mon amour » montre bien qu’il ne s’agit pas là d’une simple adresse, d’une déclaration à quelqu’un, mais de s’engager dans la révélation du comment écrire cela aujourd’hui, dans un texte contemporain.

Xitation, Emmanuel Darley

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 22 Février 2017. , dans Actes Sud/Papiers, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Xitation, janvier 2017, 90 pages, 15 € . Ecrivain(s): Emmanuel Darley Edition: Actes Sud/Papiers

 

« Apprenez, apprenez-moi, cela »

Emmanuel Darley, dans le cadre d’un laboratoire d’écriture, envisage d’écrire sur le sexe, animé par l’envie de dire des gros mots, des mots crus, mais au final il reconnaît que cela a quelque chose de vain s’il ne revient pas à un esprit d’enfance. Mêler l’innocence et l’humour ; bref, écrire une courte comédie burlesque, avec deux jeunes gens, en train de découvrir à la fois la physiologie et le langage du sexe et du désir. Ce sera Xitation qui fait suite à Je t’écrirai mon amour dans le volume de Actes Sud Papiers. Diptyque en somme des émois amoureux dans tous ses états : un couple expérimenté vivant dans la distance de l’écriture virtuelle son histoire, dans le premier texte, puis un couple de deux innocents, deux jouvenceaux, dans la présence charnelle de leur corps, à la recherche des « zérogènes », dans le second.

Rouge suivi de Monsieur Le, Emmanuel Darley

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 27 Janvier 2017. , dans Actes Sud/Papiers, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre

Rouge suivi de Monsieur Le, 111 pages, 15 € . Ecrivain(s): Emmanuel Darley Edition: Actes Sud/Papiers

 

« Ecrire Rouge »


Le théâtre est politique. Rouge, un des tout derniers textes de Darley avant sa mort en 2016, résonne comme un aboutissement du chemin qu’il emprunta, tout au long de son œuvre ; parti du roman et allant vers la scène du monde, celle qui parle des exilés politiques, économiques, des nostalgiques du bon vieux temps, des victimes de la flexibilité et enfin des femmes et des hommes qui veulent tout « faire péter ».

Ainsi écrire rouge, c’est à la fois écrire la pièce qui porte ce titre mais aussi, comme le dit Darley lui-même, écrire « sur la violence, sur le terrorisme », en se souvenant des années de plomb de la bande à Baader en Allemagne et des Brigades Rouges en Italie.