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10/18

10/18 (Union générale d'éditionsUGE) est une maison d'édition française appartenant au groupe Editis, créée en 1962 par Paul Chantrel, directeur général des éditions Plon et ne publiant qu'au format poche. Les éditions 10/18 proposent à cette époque des ouvrages philosophiques (DescartesNietzsche, etc.), historiques, et de la fiction française, publiant en particulier le nouveau roman.

En 1968Christian Bourgois prend la direction de 10/18, à l'époque des événements de Mai, qui furent suivis par une véritable explosion dessciences humaines. Il propose de solder une partie du catalogue et de refaire les couvertures. Entre 1969 et 1979, 10/18 publie 1 000 titres, qui vont de travaux universitaires à des textes militants en passant par des revues, des colloques et même des mathématiques. 10/18 réédite aussi de grands classiques de la littérature, et les principales œuvres du nouveau roman. Parmi les best-sellers de cette époque figurent : Boris VianSade,London, etc.

À l'aube des années 1980, Christian Bourgois décide de centrer ses efforts sur la fiction romanesque étrangère. Ainsi naissent, sous la direction deJean-Claude Zylberstein, de nouvelles collections :

  • Domaine étranger en 1980 qui propose de faire découvrir les meilleurs textes de la fiction internationale contemporaine.
  • Grands détectives en 1983, une collection policière, avec des auteurs tels que Ellis PetersLilian Jackson Braun ou Robert van GulikDashiell HammettWilliam Irish
  • Parallèlement, 10/18 accueille Bibliothèque médiévale en 1979 pour publier de grands classiques de la littérature médiévale (LancelotLa Mort du roi Arthur, le Roman de Renart…).

En 1992, Christian Bourgois quitte la direction de 10/18 qui sera assurée tout d'abord par Leonello Brandolini et, depuis 1999, par Jean-Claude Dubost.

 

(Wikipédia)


Les étoiles s’éteignent à l’aube, Richard Wagamese (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 12 Décembre 2019. , dans 10/18, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Les étoiles s’éteignent à l’aube (Medicine Walk), Richard Wagamese, trad. anglais Christine Raguet, 308 pages, 7,50 € Edition: 10/18

Un titre français affligeant de banalité pour (mal) commencer ce roman. Medicine Walk – le titre original – est tellement meilleur.

Le (mauvais) père, le fils abandonné mais quand même aimant. Les retrouvailles à l’approche de la mort du père, malade et ravagé par l’alcoolisme. Le voyage à travers la nature sauvage – les esprits des ancêtres Indiens demandant que les vieux meurent à un endroit précis, sur une montagne. Le bilan (désespérant bien sûr) de la vie du père raconté au fils. Et – est-il besoin de le dire ? – la rédemption avant le dernier souffle.

Voilà.

Ce roman, plutôt bien écrit, aurait pu être un plutôt bon roman s’il n’y en avait pas cent vingt mille du même tabac. L’usine à livres américaine – depuis une bonne dizaine d’années – raconte presque toujours la même histoire père-fils-faute et rédemption, à l’envi, jusqu’à plus soif. Ajoutez-y quelques beaux paysages, quelques scènes de violence, une pointe de mysticisme et vous avez la recette du cocktail.

Le Puits, Ivan Repila (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 27 Juin 2017. , dans 10/18, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

Le Puits, 106 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Iván Repila Edition: 10/18

 

 

Tout lecteur risque fort d’y tomber dans ce puits, tant il est fascinant. Ce petit livre par la taille, 106 pages tout juste, est un joyau littéraire qu’on n’est pas près d’oublier après lecture. Tout, le récit, la situation, la portée symbolique, s’installe pour longtemps dans nos mémoires.

Deux frères, deux jeunes garçons, sont au fond d’un puits, on ne sait comment au début de l’histoire. Le trou fait 7 mètres de haut, avec des parois lisses et friables, impossibles à escalader. On ne saura jamais leurs noms, c’est le Grand et le Petit. Avec des majuscules, pour que ça leur serve de prénoms. Peu à peu, au fil des jours d’enfermement à ciel ouvert, ils renoncent semble-t-il à espérer sortir, s’organisent pour survivre, apprennent à manger racines, vers de terre, toutes sortes de vermine que la boue veut bien leur offrir.

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn, Ben Fountain

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 16 Juin 2015. , dans 10/18, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn, septembre 2014, trad. de l’anglais (E-U) par Michel Lederer, 408 pages, 8,40 € . Ecrivain(s): Ben Fountain Edition: 10/18

 

 

Lorsqu’on s’intéresse au récit de guerre, force est de constater que les guerres du Golfe semblent avoir peu inspiré les auteurs – ou alors, peu sont traduits, ce qui est aussi une possibilité. Peut-être, par rapport aux guerres précédentes, est-ce l’omniprésence des images journalistiques (qui en plus ne montrent rien ou presque) qui rend difficile la narration ? Car même au point de vue cinématographique, le résultat est plutôt maigre. Dans ce contexte créatif, on constate en plus que l’écriture « intello » est parfois au rendez-vous (voir le pénible Yellow Birds, par Kevin Powers), et on est donc d’autant plus heureusement surpris de tomber sur une véritable perle littéraire : Fin de Mi-Temps pour le Soldat Billy Lynn, par Ben Fountain (1958). Ce roman, publié en 2012 dans sa langue d’origine, n’est pas un récit de guerre dont l’auteur serait un ancien soldat, et ce fait seul peut expliquer la saine mise à distance dont Fountain fait preuve.

Cent ans, Herbjorg Wassmo

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 20 Juin 2014. , dans 10/18, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Cent ans, traduit du norvégien par Luce Hinsch, 2013, 592 pages, 9,80 € . Ecrivain(s): Herbjørg Wassmo Edition: 10/18

 

Quelque part du côté de ces Tolstoï, ces Gogol, baignés de leur lumière unique, tout en haut de l’arbre littéraire. Ces livres qui portent à eux seuls toute la littérature, par la force des personnages, l’impeccable du rendu des lieux, et de l’Histoire en fond d’écran… Wassmo – lue autant que la Bible, en terre scandinave – est de ce terreau-là. Quand on la lit, le reste de la bibliothèque prend un coup de nuit polaire ; c’est comme ça !

Petite, en robe noire et cheveux blancs, souriante et sérieuse, lors de la récente Comédie du livre de Montpellier dont elle était « la » vedette, la dame du grand nord a posé ce qu’il fallait d’estime et d’encouragements pour les femmes – toutes, et sans doute surtout celles qui veulent tenir debout. Celles de ses romans-saga ; une Dina, une Tora ; toutes éclairées par ce soleil si particulier du Nord de la Norvège, au bord des lacs glacés. Dans Cent ans, ce sont les siennes, celles de sa famille, quatre générations en amont d’elle, Herbjorg, dont on assiste à la naissance dans les derniers mots du livre, comme une fin de passage de témoin.