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Les éditions du Sonneur

 

Les Éditions du Sonneur est le nom d'une maison d'édition littéraire fondée en 2005 à Paris, qui publie des textes littéraires français et étrangers, des classiques oubliés ou méconnus et des auteurs contemporains.

 

Mangés par la terre, Clotilde Escalle

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans Les éditions du Sonneur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Mangés par la terre, mars 2017, 196 p. 17,50 € . Ecrivain(s): Clotilde Escalle Edition: Les éditions du Sonneur

Voici un court roman plein de violence et d’amertume, porté par une écriture qui ne l’est pas moins, tendue et inattendue, capable de surprendre à chaque ligne.

Nous sommes dans une province française fantasmée plus que réelle, à une époque hors du temps. Toutes les pages du début font penser à un tableau provincial du XIXème siècle ou du début du XXème et quelle surprise quand on entend parler de la mort de Sylvia Kristel, ou de l’Iphone ! Tout, les gens, les lieux, les comportements mènent le lecteur dans un déplacement dans le temps plus que dans l’espace. Et le rythme imposé par le style de l’auteure donne à cette histoire une dimension de fable noire qui se préoccupe peu de vraisemblance et atteint son but : l’inquiétude permanente.

Nous sommes donc dans un bourg quelque part en France. Clotilde Escalle va promener son récit dans une palette de personnages qui, tour à tour, seront la focale de ses récits. Il n’y a pas d’histoire à proprement parler, mais des bribes d’histoires de gens enfoncés dans la plus profonde misère morale. Des trois frères cinglés qui tendent des fils de métal sur les routes pour écrabouiller les voitures et les gens qui sont dedans, jusqu’au notaire – caricature du notaire de Province, sorte de Emma Bovary au masculin – sa détresse sexuelle et sa musique baroque.

Des carpes et des muets, Edith Masson

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 03 Novembre 2016. , dans Les éditions du Sonneur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Des carpes et des muets, octobre 2016, 156 p. 15,50 € . Ecrivain(s): Edith Masson Edition: Les éditions du Sonneur

 

 

L’omerta – autre couleur que celle de « Colomba » – couve et court dans un village – jardins, chemins, géraniums, quelque part en Lorraine, où l’on sait que la trace des guerres n’est jamais loin. Coule un canal verdâtre (qui peut-être s’est pendu, aurait dit Brel). Il y a la canicule, des bières à revendre qu’on lape mi-silence, mi-confidences, un coude appuyé à un vieux comptoir. Touffeur inconfortable, presque insupportable qui tombe sur les personnages à longueur (à langueur ?) de pages tissées, drues comme un tissu de paysan ou de chasseur, juste ce qu’il faut de descriptions précises comme pointe de couteau, et – surtout – de dialogues formidables de justesse et de réalisme. C’est un livre qui parle mais ne bavarde jamais ; on est dans le taiseux et les flashs de la mémoire… dans le nu de la vie, donc.

D’entrée, le nœud : « on a trouvé ce matin dans le canal un sac contenant des os humains de provenance inconnue ».

Mousseline et ses doubles, Lionel Edouard Martin

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 21 Novembre 2014. , dans Les éditions du Sonneur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Mousseline et ses doubles, septembre 2014, 293 pages, 17 € . Ecrivain(s): Lionel-Edouard Martin Edition: Les éditions du Sonneur

 

 

Un auteur dont on a aimé, dans de précédents livres, les thèmes et l’écriture, l’originalité. Petite musique, qui lui est propre ; discrète, fine, pour autant marquée ; française, dirons-nous, de belle facture… On ne peut donc que s’être arrêté devant son nouveau livre, et son titre mystérieux, cette Mousseline, une femme, un tissu ? On n’a pas regretté.

Livre à part, dans son déroulé hyper classique de petite saga familiale, traçant son chemin travaillé, des campagnes de la fin du siècle XIX, aux guerres, dont celle d’Algérie, pour échouer – retour aux champs – sur le perron de la maison familiale, « d’où, ces soirs de causette, tes mots sourdaient, tandis que nous sirotions la liqueur de cassis, parmi l’effondrement des bûches, dans cette demeure mal close au vent du nord, où sur la toiture, sifflait cette tuile, appelée localement tuile aux loups… ».

Comment lutter contre le terrorisme islamiste dans la position du missionnaire, Tabish Khair

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 28 Novembre 2013. , dans Les éditions du Sonneur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Comment lutter contre le terrorisme islamiste dans la position de missionnaire. octobre 2013. Trad. De l’anglais par Antonia Breteuil. 288 p. 20 € . Ecrivain(s): Tabish Khair Edition: Les éditions du Sonneur

Tabish Khair est un formidable raconteur. Son aptitude à l’empathie avec ses personnages, son talent pour traquer au plus près les comportements, le discours de chacun, son humour par dessus tout qui permet un regard profondément humain sur les péripéties de son récit, font de ce livre un moment de chaleur, de sourire, de tolérance enfin. Sur ce sujet, et par les temps qui courent, c’est une sorte d’exploit.

L’Islam – et hélas par voie de conséquence l’islamisme – sont au cœur de ce roman. Mais la position du missionnaire n’est pas en reste ! Qu’on se rassure, on échappe à tout discours théorique et attendu sur la question, aucun des protagonistes de l’histoire ne le supporterait ! Et nous non plus, trop occupés que nous sommes à rire. Les trois héros incarnent – chacun à sa façon - trois situations face à la religion du Prophète : l’un est musulman pakistanais (le narrateur/auteur ?) parfaitement « laïcisé », l’autre, son ami Ravi, n’est pas musulman, mécréant bon teint issu de la grande bourgeoisie indienne, et enfin Karim, indien aussi, pratiquant sourcilleux qui voit d’un œil critique ses deux hôtes (ils occupent deux chambres chez lui).