L’histoire d’un père qui vit en son fils
Le jour de ses 44 ans, le narrateur ne voit pas son reflet au miroir. Le docteur B., son thérapeute, lui déclare qu’il est atteint du syndrome de l’effacement, ajoutant que ce trouble touche les fils de combattants de la Guerre de Libération. Employé dans une société, taciturne et indifférent, le narrateur suit ses séances de psychothérapie avec le docteur, lui racontant des pans de sa vie le plus souvent centrés sur son père, un Commandant de la Guerre de Libération. « Les semaines passaient, et les effacements se poursuivaient » (p.52). Le reflet diaprait par la suite, à jamais. Le narrateur est envahi alors par un autre mal, les nausées fréquentes. « Je me laissais glisser, jour après jour, vers une région obscure et inconnue de mon être » (p.69), disait le fils sans histoires. Et plus il approche de cet abîme obscur de son être, plus il s’approche de son père. Il rompt ensuite ses fiançailles avec Djaouida, et passe quelques jours à Oran, cette ville qui lui insuffle « une force vitale incroyable » (p.183). Dans la ville du raï, il oublie pour des moments fugitifs la gravité de sa situation, et rencontre Houaria, la femme qui « avait réussi à voir apparemment [son] reflet dans une glace, alors qu’il demeurait invisible pour [lui] » (p.169). De retour à Alger, sa situation s’aggrave : ses effacements s’accompagnent d’absences mémorielles, d’insomnies, et de violence. Où le mènent alors ses séances avec le docteur B. ? Quel impact peut avoir la disparition de son père sur lui ?