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Un visage habituel, Jean-Claude Leroy (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Jeudi, 31 Mars 2022. , dans Rougerie Editeur, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Un visage habituel, Jean-Claude Leroy, éditions Rougerie, mars 2022, 64 pages, 12 €

 

« avec tous ces masques à leur place

j’ai bien vu que les visages sont inutiles

un chiffon fait très bien l’affaire » (p.47)

C’est une poésie, à la fois, de l’atteinte irrémédiable et de l’accès impossible. D’une fascination pour la guerre intérieure (la guerre qui a l’art de « trancher les visions » et « nettoyer les caves » ! (p.9) et d’un mépris horrifié pour l’extérieure (« les soldats se branlaient tristement »). De l’extraordinaire conscience que tout moi qui dure arrive à ses limites, vieillit en juge de moins en moins impartial de lui-même (« une mer traversée en dedans/ et dont nul marin ne témoigne » (p.25), et que pourtant le fou l’est précisément de chercher hors de lui son garde-fou, puisque « se défendre de soi-même/ est un apprentissage » (p.49). Auteur que l’essentiel angoisse mais que, dit-il (p.16) trahir son angoisse tuerait.

Fou, dans ma hâte, Serge Nû̃nez Tolin

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 24 Avril 2015. , dans Rougerie Editeur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Fou, dans ma hâte, janvier 2015, 13 € . Ecrivain(s): Serge Nû̃nez Tolin Edition: Rougerie Editeur

 

La poésie ou le silence

Contrairement à ce que laisse entendre l’avant-lire du dernier recueil de Serge Nû̃nez Tolin, paru aux éditions Rougerie, ce n’est pas que d’effusion amoureuse dont il s’agit, mais beaucoup de silence et d’accotement du langage, d’ancrage des mots vers les choses et le réel. Nous sommes donc au milieu d’une poésie sans images, avec beaucoup de mots et de généralités essentielles, comme le temps, la langue, la lenteur ou encore le silence, qu’il faut lire avec attention et subtilité.

Car ces textes poussent le lecteur à réfléchir. Et même grandement à ce qui semble antithétique à la poésie, le silence. Les images disparaissent devant l’impérieux silence, à quoi convie avant et après l’expression écrite. Car, pour moi qui connais un peu la nature de la poésie, il est bien vrai qu’elle s’épaule au silence, qu’elle est à la fois sa consommation et sa magnificence. Et comme l’écrit le poète : Les mots ressemblent au silence.