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Le Passeur

 

Éditeur généraliste et indépendant créé fin 2012, Le Passeur Éditeur invite au dialogue et à la connaissance de l’autre.

 

Le Passeur Éditeur travaille à développer un catalogue à l’image de son intérêt pour l’homme dans toutes ses composantes, sensibles, rationnelles et spirituelles, à travers littérature, documents et enquêtes, essais philosophiques, artistiques ou polémiques liés aux débats contemporains, récits de voyage et témoignages, beaux livres et albums illustrés.

 

Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? Anouk Grinberg (par Cathy Garcia)

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 17 Mai 2021. , dans Le Passeur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Anthologie

Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? Anouk Grinberg, octobre 2020, 256 pages, 20,90 € Edition: Le Passeur

 

C’est en puisant, entre autres, dans la Collection de l’Art brut de Lausanne que la comédienne et artiste peintre Anouk Grinberg a pu rassembler tous ces écrits, dits bruts puisque écrits par des personnes internées et considérées comme démentes ou délirantes. Des écrits souvent dessinés aussi car un bon nombre d’entre eux font l’objet d’un graphisme très particulier et c’est pourquoi on trouvera aussi dans cet ouvrage des photos de ce qui forme une œuvre brute complète.

Anouk Grinberg a une histoire avec la folie, avec celle de sa mère dont elle a eu peur et même honte : « Je ne l’ai pas aimée, je n’ai pas réussi. J’étais de la famille humaine qui se détourne ». Ce livre est sa façon de réparer : « Par un grand détour, ce sont ces hommes et ces femmes qui m’ont conduite vers cette mère, cette femme, et si j’ai négligé de son vivant toutes ses lettres affamées, je suis heureuse aujourd’hui d’être passeuse de textes jamais lus ».

Bach ou le meilleur des mondes, André Tubeuf (par Augustin Talbourdel)

Ecrit par Augustin Talbourdel , le Mercredi, 01 Avril 2020. , dans Le Passeur, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Bach ou le meilleur des mondes, André Tubeuf, 288 pages, 19,50 € Edition: Le Passeur

 

Si Dieu, « ôtant toute chose », avait donné à Bach la totalité du temps et l’orgue, Bach eût recréé le monde : tel est le pari musical de Tubeuf. Son essai repose sur la phrase de Leibniz, tirée de La Monadologie : « Dum Deus calculat, fit mundus » (tandis que Dieu calcule, le monde se fait). Selon Tubeuf, si le Leibniz mathématicien de génie avait composé de la musique, sans doute aurait-ce ressemblé à L’Art de la fugue. Mais celui de l’optimisme et de la Théodicée aurait plutôt composé la Messe en si. Bach est le plus mathématicien des musiciens et le plus musicien des mathématiciens.

Les analogies sont nombreuses entre la science de Bach et la pensée de Leibniz. Les thèmes des fugues, comme les actes par lesquels Dieu crée les monades, sont des « fulgurations continuelles de la Divinité ». Tous les mondes musicaux existent déjà dans l’entendement infini du compositeur. Par une nécessité morale et non métaphysique, il les génère ; par leur formule propre, ils coexistent selon le principe d’harmonie préétablie. De même, la musique de Bach agit de manière parfaitement autonome et l’art du contrepoint est bien celui de l’harmonie entre toutes les parties.

Histoire de moi-même, Henry David Thoreau (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 26 Mars 2019. , dans Le Passeur, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, USA

Histoire de moi-même, trad. américain Thierry Gillybœuf, 216 pages, 18 € . Ecrivain(s): Henry David Thoreau Edition: Le Passeur

 

Le texte inédit de l’auteur du célèbre Walden, préfacé par un expert de son œuvre, qui a presque tout édité, History of Myself, « tout sauf un brouillon de Walden » selon Gillybœuf, nous plonge dans les années 1845-1847, quand Thoreau, la trentaine sonnant, poète, philosophe, pense, dès l’automne 1844, s’installer dans une cabane au fin fond des bois de Walden Pond. Vertu de ce genre d’ouvrage où la nature et l’homme recueillent de conserve des dons d’émerveillement, distiller au lecteur une dose suffisante d’éveil lucide sur soi et le monde.

Le texte propose tout à la fois un essai sur les valeurs nouvelles promises par le poète et décrites au plus près de la réalité entreprise, un témoignage de premier ordre sur l’analyse des rapports de soi au monde, aux autres, à la culture au sens le plus fondateur, celui qui aime « cultiver l’instant présent » avec son âme de « reporter » du réel, relate son ordinaire – leçon de nature et de solitude éprouvée, volontaire, à l’abri des assauts du monde extérieur, de son  village, Concord.

Dans la peau de Maria Callas, Alain Duault

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 04 Mars 2017. , dans Le Passeur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Arts

Dans la peau de Maria Callas, février 2017, 216 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Alain Duault Edition: Le Passeur

 

Spécialiste de l’Opéra et de l’Art Lyrique, Alain Duault nous propose ici d’entendre encore une fois la voix de la Callas, à travers l’évocation fictive de souvenirs, ceux qu’elle aurait pu se remémorer dans un journal intime sur les derniers quinze jours de sa vie. Rétrospective imaginaire d’un amoureux de musique en compagnie d’une des plus grandes voix lyriques.

Voix à la fois émouvante et dérangeante que celle d’Alain Duault qui se mêle à ce « je » fictif, celui de la Callas, dérangeante par la proximité qu’il entretient. C’est presque une voix de petite fille que l’on entend par moments, mais aussi celle d’une femme malheureuse au milieu de tout ce bonheur vécu dans la passion pour son art.

Quinze jours nostalgiques, quinze jours où la mélancolie et la remontée du souvenir nous placent au plus près d’une femme qu’on a aimée, qu’on aime et qu’on aimera longtemps et ce malgré le manque qu’elle-même a pu éprouver en ce domaine.

Les artistes en se donnant au plus grand nombre sont souvent seuls. On est touché par cette voix qui n’est pas la sienne et qui dit « J’ai tant donné et j’ai si peu reçu ».

Adrienne Bolland ou les ailes de la liberté, Coline Béry

Ecrit par Jean Durry , le Lundi, 30 Janvier 2017. , dans Le Passeur, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Récits

Adrienne Bolland ou les ailes de la liberté, septembre 2016, 335 pages, 21 € . Ecrivain(s): Coline Béry Edition: Le Passeur

 

Adrienne Bolland, une belle figure de l’aviation française, dont ces pages réinventent l’existence avec chaleur et conviction.

Lorsque fin novembre 1919, Mademoiselle Bolland, qui n’a pas encore tout à fait 24 ans, prend le train à la Gare du Nord, tout est à inventer d’une vie et d’une trajectoire aérienne. Rejoignant au Crotoy l’Ecole de pilotage internationale Caudron, où elle est la seule élève féminine, elle va pourtant s’imposer, montrant d’emblée un « sens de l’air » et une volonté exceptionnels, obtenant le Brevet de pilote civil, devenant ainsi la treizième aviatrice depuis les débuts si récents du vol des plus lourds que l’air. En 7 mois à peine, non seulement elle est jugée par son constructeur René Caudron apte à s’aligner – seule encore – parmi les 40 concurrents du meeting de Buc, vers lequel convergent la foule, les vedettes du spectacle, et les têtes couronnées – Georges VI, Alphonse XIII, sans oublier le Maharadjah de Kapurthala ; mais elle y affirme un talent remarquable, et y rencontre René Duperrier qui deviendra son mécano attitré. En décembre 1920, tous deux embarquent pour l’Argentine.