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Decrescenzo Editeurs

 

Maison d'édition du sud de le France, dédiée à la littérature coréenne

 

Nana à l’aube, Park Hyoung-su

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 17 Octobre 2017. , dans Decrescenzo Editeurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Nana à l’aube (Saebyokui Nana), trad. coréen Jeong Hyun-joo, Fabien Bartkowiak, 446 pages, 19 € . Ecrivain(s): Park-Hyoung-Su Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Léo, un jeune Coréen en escale en Thaïlande alors qu’il doit se rendre en Afrique pour y mettre en pratique ses connaissances universitaires toutes fraîches, se retrouve à Nana.

Nana est un lieu chaud de la prostitution à Bangkok. C’est là qu’opèrent Ploy, considérée comme la reine de cette véritable cour des miracles, et ses amies, qui cohabitent dans la promiscuité d’une chambre sordide au sein d’un immeuble délabré d’un quartier tout proche ayant pour nom Sukumvit Soi 16. Léo rencontre Ploy (nom signifiant « stratagème »), tombe immédiatement et définitivement amoureux d’elle et s’incruste dans cet espace crapuleux dont il contribue, en dépensant jour après jour le pécule initialement destiné à son voyage africain, à entretenir les besoins quotidiens des occupantes en nourriture, cigarettes, boissons, yaba (drogue locale) et autres produits de consommation courante en tous genres, bien que Ploy lui ait à jamais interdit de la toucher.

Pars, le vent se lève, Han Kang

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 26 Novembre 2015. , dans Decrescenzo Editeurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Pars, le vent se lève, mars 2015, traduit du coréen par Lee Tae Yeon et Geneviève Roux-Faucard (바람이 분다, 가라, Chaesikju-uija, 2010), 356 pages, 21 € . Ecrivain(s): Han Kang Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Les lecteurs les plus attentifs ont peut-être déjà lu cette auteure coréenne que les éditions Decrescenzo nous font découvrir, son roman le plus connu hors de Corée, La Végétarienne, ayant fait l’objet d’une publication par Le serpent à plumes et une nouvelle intitulée Les Chiens au soleil couchant avait été également publiée dans une anthologie il y a quelques années chez Zulma (Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée, 2011). Une petite recherche nous apprend que Han Kang est également musicienne et que depuis sa première œuvre publiée en 1994, à 25 ans, une quinzaine de ses œuvres ont été éditées dont plusieurs récompensées par divers prix littéraires coréens, trois ont été adaptées au cinéma.

Pars, le vent se lève nous plonge dans une quête qui est aussi enquête sur les pas de Jeong-hee, une jeune femme qui veut comprendre pourquoi son amie d’enfance, artiste exigeante et recluse, s’est suicidée. Ou plutôt qui se serait suicidée. Jeong-hee ne croit en effet pas au suicide de Seo In-ju. Replongeant dans leur enfance commune, elle remonte le fil de leurs vies chaotiques, où se sont enchaînées les brisures et les blessures, poursuivant de sa volonté de comprendre et de démentir les autres acteurs et témoins de la vie d’In-ju.

Ce que l’on voit en s’arrêtant, Haemin

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Jeudi, 19 Février 2015. , dans Decrescenzo Editeurs, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Asie

Ce que l’on voit en s’arrêtant, décembre 2014, traduit du coréen par Lee Hyonhee et Julien Paolucci, 217 pages, 12 € . Ecrivain(s): Haemin Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Haemin est un moine coréen, bouddhiste, diplômé des plus grandes universités américaines. Habitué à dialoguer pour dispenser enseignement et sagesse, il se prend un jour au jeu des réseaux sociaux, immense réservoir humain comme on sait, et va dialoguer avec plus de 850.000 correspondants.

« Haemin,

n’essaie pas de devenir un grand moine

mais essaie de devenir un moine humaniste », lui avait dit un de ses maitres, le moine Hyegwang.

Sans l’avoir réellement décidé mais pris par sa « passion » (dont il nous expliquera comment elle peut aussi être un piège si on n’apprend pas à la maîtriser), passion de transmettre, il va réaliser au fil de ces tweets remplis de sagesse et d’amour l’un des livres qui sera le plus lu en Corée et vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires.

Le Regard de Midi, LEE Seung-U

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 10 Octobre 2014. , dans Decrescenzo Editeurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Le Regard de Midi, traduction du coréen CHOI Mikyung et Jean-Noël Juttet, mai 2014, 133 pages, 15 € . Ecrivain(s): Lee Seung-U Edition: Decrescenzo Editeurs

 

« Affirmer que j’allais là-bas pour une cure, était-ce dire la vérité ? Jusqu’à quel point était-ce vrai ? A quelle strate de la vérité cette affirmation appartenait-elle ? Etait-elle vraie pour tout le monde ? En tout cas, elle ne l’était pas pour moi. Ni pour ma mère. N’empêche que lorsque P. m’a demandé pourquoi je voulais y aller, j’ai répondu, pour faire une cure, et je n’ai pas éprouvé de remords ».

Partir pour trouver un nom et un visage. Le nom, le visage, le regard du père, et pour cela passer par la maladie et la douleur. Han le narrateur du roman de LEE Seung-U fait ce voyage armé de quelques lectures troublantes : Rilke, Gary, Kafka, et accompagné du bacille qui le colonise. Partir pour trouver ce qui l’empêche de marcher, une perte, un doute, un pressentiment, comme une frontière militaire qui sépare sa Corée de l’autre. Le Regard de Midi est un livre où le moindre geste, la moindre parole, l’acte de vie est saisi par ce tremblement, cette terreur souterraine, signe que la maladie fait son chemin. Tout y est gris, sombre, désespéré, même si par instants le narrateur laisse son regard s’illuminer par les éclats de la nature qui l’entoure.

La voleuse de fraises, Eun Hee-Kyung

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Decrescenzo Editeurs, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Nouvelles

La voleuse de fraises, traduit du coréen par Lee Myung-eun et Anne-Marie Mauviel (et Jean Bellemin-Noël), octobre 2013, 116 p. 12 € . Ecrivain(s): Eun Hee-Kyung Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Cette phrase « Je ne peux pas dire que je sois quelqu’un de bien. Ce n’est pas non plus mon obsession » qui inaugure la première nouvelle de ce recueil de micro-fictions, celle qui donne son titre à ce livre, donne le ton pour l’ensemble de ces textes, dans lesquels les personnages semblent évoluer comme dans des sortes d’aquariums et l’auteur donne au lecteur la possibilité de les observer ainsi, tels des poissons un peu blafards. Le quotidien de ces personnages est souvent morne et si ça change c’est pour passer au noir, voire au morbide, donnant une sensation d’absurdité. Absurde comme le moment où la mort sans prévenir vient frapper et mettre fin à toutes nos prétentions, mais ici c’est à chaque fois l’autre qu’elle vient frapper. Mort accidentelle et tragique quand il s’agit de celui ou celle que l’on désire « plus on se côtoie, plus on se désire et plus on finit dans une obsession qui ronge le cœur » ou criminelle quand il s’agit de celles et ceux qui nous insupportent. L’écriture de EUN Hee-Kyung, froide, détachée, clinique, appuie sur le malaise, elle rappelle parfois celle de l’écrivain Lee Seung-U.