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Le Coudrier


Maison d’édition artisanale privilégiant la littérature de création principalement poétique, les éditions LE COUDRIER, actives depuis 2001, publient à compte d’éditeur 10 livres en moyenne par an.

Elles comptent 3 collections :

Coudrier, qui correspond au tirage courant : livres brochés format A5, généralement illustrés sur papier dessin.

Sortilèges, qui est une collection bibliophile et comprend des tirages de tête et des livres uniques ainsi que des recueils cousus, au format italien.

Coudraie, qui regroupe des récits ou des textes divers non spécifiquement poétiques.

Les éditions LE COUDRIER privilégient une écriture personnelle marquée par l’imagination, la sensibilité, la musicalité, et aux antipodes d’une intellectualisation poétique ou d’une recherche stérile de formalisme. L’éditrice est particulièrement sensible au chant des mots et ses choix éditoriaux lui font privilégier des écritures colorées où les images répondent à la musicalité dans une expression construite des sentiments. L’ailleurs est souvent convoqué, qu’il s’agisse d’un retour à l’enfance ou aux origines humaines ou encore d’un voyage onirique dans les mythes et légendes.

 

 

Crever la nuit, Philippe Colmant (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 03 Juin 2025. , dans Le Coudrier, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Crever la nuit, Philippe Colmant, Editions Le Coudrier – Mars 2025 Illustrations : Philippe Colmant. 68 pages – 18 € Edition: Le Coudrier

 

Le titre de ce recueil, aussitôt lu, nous projette vers un double sens auquel le contenu ne déroge pas. L’insomnie du poète le force à désirer « crever la nuit », à désirer une faille au sein d’une obscurité trop dense, trop longue, à désirer apercevoir, au sein même de sa prison, un trait de lumière. Car la douleur exprimée ici est si aiguë que le poète pourrait bien être près de « mourir » au cours de cette nuit.

L’être aimé n’est plus présent dans ces murs. Le sommeil est introuvable. A l’image de ces feuilles éclairées par un lampadaire, que nous montre la couverture, on a l’illusion de voir et d’entendre des insectes bourdonner autour de l’esprit du poète, assailli par un essaim d’intranquillité. L’environnement, observé, écouté, se dresse devant lui comme un reflet. « Une brise discrète pleure quelque étoile écrasée. (…) au loin, dans les campagnes, la cécité guette, ratisse large. Les labours neufs s’éteignent dans leurs lignes. Les champs en grains cèdent de leur opulence aux rongeurs impénitents. » (p. 8)

Le trou de ver, Patrick Devaux (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 19 Décembre 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Le trou de ver, Patrick Devaux, Éditions Le Coudrier, février 2023, 76 pages, 16 € Edition: Le Coudrier

 

Comme le souligne le préfacier de ce recueil, le « trou de ver » de Patrick Devaux se fait « puits de vers » – des vers courts dont le dessin d’ensemble, homogène, forme ici une ligne verticale, à l’image d’une chute que nous entamerions en tant que lecteur, avec l’auteur, pour tenter d’arriver « de l’autre côté des choses », de « l’autre côté des phrases ».

Quelle en serait la finalité ? Il s’agirait peut-être d’échapper à cet espace circonscrit, représenté par une simple route, où l’on se laisse surprendre par les deux phares d’une voiture – se confondant étrangement avec les « yeux jaunes » de la louve –, et d’un lac qui reste calme sous la lune. N’est-ce pas ici le lieu des angoisses ? Et une fois de plus, les mots/l’écrit ne sont-ils pas les meilleurs supports pour nous aider dans cet espace-temps où nous nous trouvons ? « un trou de ver / dans la nuit / ta main blanche le traverse / tu me tends / le poème ultime » (p.11) ; « j’ai tant écrit après / avoir si peu su dire » (p.40).

Matière des soirs, Philippe Leuckx (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Lundi, 04 Décembre 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Matière des soirs, Philippe Leuckx, Éditions Le Coudrier, mars 2023, 70 pages, 18 € . Ecrivain(s): Philippe Leuckx Edition: Le Coudrier

De quoi est faite la « matière des soirs » ? À l’heure où le jour cède progressivement, mais si rapidement, la place à la nuit, à l’heure où les clartés finissantes, aussi belles que celles aperçues sur les photographies splendides de Philippe Colmant, persistent malgré elles dans ce puits qu’est l’horizon, le poète nous invite au partage de la mélancolie et de la solitude, dont ce moment singulier du crépuscule augmente l’intensité.

Qui suit-on ou que suit-on ? L’errement ou l’égarement du promeneur solitaire dans un milieu urbain, dans des perspectives de rues qui ont l’air tronquées : « les rues ne sont presque plus / des rubans de concorde » (p.19) ; « on a les mains trop grandes / pour ce si peu à cueillir / dans l’ombre » (p.20). Les pensées se dévident au rythme des circonvolutions du poète, qui ne semble entrevoir aucune quête en dernier lieu, si ce n’est celle, sans doute, de récolter un fond d’apaisement : « au loin une grive s’enivre / tout près l’enfant rêve / de vent léger » (p.17). Car il s’agit bien ici de pallier le manque : « Paysage grêlé de tombes et de visages / absents » (p.9) ; « Dans la maison / je cherche la présence / comme l’on monte les marches / pour trouver son rythme » (p.23).

Le Trou de ver, Patrick Devaux (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Vendredi, 07 Juillet 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Le Trou de ver, Patrick Devaux, éditions Le Coudrier, février 2023, Ill. Catherine Berael, 60 pages, 16 € Edition: Le Coudrier

 

Se pourrait-il que la poésie soit créatrice d’un lien imperceptible entre les vivants et les morts, un « trou de ver » qui relierait deux régions distinctes de l’espace-temps, comme il en existe en astrophysique ?

Se pourrait-il qu’une « main blanche », celle d’un ange, revienne de l’après-vie et tende au poète un poème ultime, celui qui n’a encore jamais été écrit ?

Tout est possible dans l’univers de l’imaginaire, de l’art, et les métaphores de Patrick Devaux savent ressusciter les absents, immortaliser leurs parfums, la trace de leur passage. Bien sûr, chacun peut y croire ou non, car « les témoins se font rares », et « il reste si peu de nous », parfois un simple geste furtif « dans la mémoire d’un rétroviseur », à l’instant d’un drame irréparable, inoubliable, que personne n’a vu venir :

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans Le Coudrier, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux, mars 2022, 65 pages, 16 € . Ecrivain(s): Martine Rouhart Edition: Le Coudrier

 

Ce recueil, préfacé par Anne-Marielle Wilwerth, fruit d’une amitié entre poètes et joliment illustré par Catherine Berael, est un écrin destiné à immortaliser les mots écrits en écho par deux plumes complices, afin que, « confiés au vent », « tous les papiers aux regards d’encre » ne soient « pas perdus pour autant ». Entre les lignes, on perçoit une fascination pour le lien amical, pour son caractère mystérieux, imprévisible et indéfinissable : « des amis /se regardent /complices / sans savoir de quoi /au comble de la joie /chantée par l’oiseau /dans le vent ».

Il y a un questionnement très intéressant sur « ce qui crée la connivence entre les êtres » : « une vibration / un petit chant / venu de loin / quelque chose / qui commence d’arriver ».

Il s’agit peut-être d’une sensibilité commune qui permet à chacun, de manière innée, de lire en l’autre, dans la profondeur de son être : « On porte en soi (…) beaucoup de vie profonde / indéchiffrée /à partager » (…). « Les mots sont là appuyés sur le cœur / au bord du secret /à la limite du vertige… ».