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Egon Schiele, catalogue d'exposition (par Matthieu Gosztola) (2/2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 03 Décembre 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, Gallimard

Egon Schiele, édition publiée sous la direction de Dieter Buchhart avec la collaboration d’Anna Karina Hofbauer, Gallimard, collection Livres d’Art, 2018, 224 pages, 35 € Edition: Gallimard

 

(Passionnant catalogue d’exposition. Compagnon idéal, avant, pendant et après une récente venue à la fondation Vuitton.)

Enfants, Egon et ses deux sœurs – l’aînée Melanie et la cadette Gertrude (Gerti) – furent témoins de la lente dégénérescence mentale de leur père syphilitique. Durant ses crises de démence, la famille avait appris à répondre à d’invisibles dignitaires qui hantaient la table commune. « Egon était impressionnable et il n’avait que quatorze ans lorsque Adolf Schiele mourut dans la nuit du 31 décembre 1904, remarque Alessandra Comini dans “Dessin : la ligne de vie d’Egon Schiele”. L’origine vénérienne du mal qui emporta son père explique évidemment, dans une large mesure, la place que la sexualité et ses questions brûlantes allaient prendre dans son œuvre. Dans ses dessins érotiques, la puissance du pinceau lui permettrait d’extraire et – littéralement – d’isoler la vérité nue ».

Egon Schiele, catalogue d'exposition (par Matthieu Gosztola) (1/2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 28 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Egon Schiele, édition publiée sous la direction de Dieter Buchhart avec la collaboration d’Anna Karina Hofbauer, textes de Dieter Buchhart, Jean Clair, Alessandra Comini et Jane Kallir, traductions de Jean Torret et Jean Pietri, Gallimard, collection Livres d’Art, 2018, 224 pages, 35 € [1 sur 2]

 

Passionnant catalogue d’exposition. Compagnon idéal, avant, pendant et après une récente venue à la fondation Vuitton.

Est né le 12 juin 1890 Egon Schiele. Sa mère ? Elle témoigne. Il se serait mis à dessiner à l’âge d’un an et demi. Ensuite, c’est un enfant taciturne. Ardent. Négligeant ses devoirs scolaires, dessinant autant que possible. Autant que possible. Son père ? Un chef de gare de la localité de Tulln an der Donau, près de Vienne.

Schiele grandit. En 1906, à l’âge de seize ans, il est admis à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Dans la classe du peintre d’histoire Christian Griepenkerl.

L’amour en bref, Michel Collot (par Matthieu Gosztola)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 21 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

L’amour en bref, Michel Collot, Tarabuste éditeur, 95 pages, 13 €

Données à lire ici, de belles pages sur l’amour, qui, proches d’Apollinaire, dénudent le poème avec innocence (une innocence éperdue). Pour que, tendrement modulé, il se rapproche, doucement, de la chanson. Qui le dénudent pour qu’il devienne le reflet vrai – infiniment chatoyant – d’une naïvetédes sens, du ressenti (au sens étymologique du terme). Tant il est vrai qu’aimer, c’est trouver (et non re-trouver) son enfance. Tant il est vrai qu’aimer, c’est naître réellement. Dans une connaissance acquise de soi qui résulte, toute, de la connaissance, éblouie, de l’autre. Tant il est vrai qu’aimer, c’est « [s]’unir à la chair / Du monde ».

*

Levé à l’aube

quand je m’éveille

l’astre s’élève

sur les flots sombres

l’espoir soulève

le poids des ombres.

Moby Dick ou Le Cachalot, Herman Melville (par Matthieu Gosztola)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 13 Novembre 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Gallimard

Moby-Dick ou Le Cachalot, avril 2018, édition et trad. anglais (USA) Philippe Jaworski, illust. Rockwell Kent, 1024 pages, 25 € . Ecrivain(s): Herman Melville Edition: Gallimard

 

Le Times de New York publia, en 1891, la notice nécrologique suivante : « Il vient de mourir et d’être inhumé dans notre ville, cette semaine, à un âge avancé, un homme si peu connu, même de nom, de la génération aujourd’hui dans sa pleine maturité, qu’il ne s’est trouvé qu’un seul journal pour lui consacrer une notice nécrologique, et celle-ci n’était longue que de trois ou quatre lignes ». De quel homme s’agit-il ? Melville. Inconcevable, n’est-ce pas ? Et pourtant cela fut.

« Comme c’est le cas de bien d’autres icônes littéraires américaines, relate Philippe Jaworski dans son excellente introduction, Moby-Dick s’est peu à peu glissé dans tous les recoins de la conscience nationale. […] Accédant au rang de classique universel, la sombre histoire imaginée par Melville n’a pas laissé indifférents cinéastes, musiciens, dessinateurs, illustrateurs, peintres (abstraits aussi bien que figuratifs), adaptateurs en tout genre ».

Chaque heure est possiblement native : le travail d’écriture de Colette Prévost (par Matthieu Gosztola)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 02 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

 

Qui, plus que Lisa Bresner (pour celles et ceux qui la connurent), fut poète ? François Cheng lui rend – tendrement – hommage dans Enfin le royaume (Gallimard, collection Blanche, 2018), esquissant un parallèle avec la destinée de la photographe Francesca Woodman : « La terrible vie terrestre n’est point pour toi. / Ton amour trop vaste pour qu’on pût t’aimer ; / Ton rêve trop haut pour qu’on te suivît. Par la fenêtre, / En un seul cri, tu rejoignis l’ange, ton propre être ». Et Cheng ajoute, en un autre quatrain dédié cette fois « à [tous] ceux qui habitent la poésie » : « Tu ouvres les volets, toute la nuit vient à toi, / Ses laves, ses geysers, et se mêlant à eux, / Le tout de toi-même, tes chagrins, tes émois, / Que fait résonner une très ancienne berceuse ».

Mais être poète, ce n’est pas seulement ainsi ouvrir.