Identification

Articles taggés avec: Faurieux Alain

Griffes 21 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Jeudi, 10 Juillet 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

La vallée, Arnaud Sagard. 2025, Seuil. 224 p. 20,50 €

Et un navet, un ! Encore !

Présenté comme un roman dystopique, un vilain petit machin. Quoi ne PAS aimer en fait dans ces plus de deux cents pages ? Tout. D’abord se débarrasser du côté SF : c’est à peu près aussi dystopique qu’une pub pour un café éco-responsable. Un simple prétexte. Mais pour quoi ? L’objet scientifique central étant finalement plus décevant qu’innovant. Et surtout peu révolutionnaire pour 2025 (sans parler du fait qu’il ne soit jamais qu’en construction tout au long du livre). Un implant neuronal qui permettrait à la Boîte possédant le Groupe de faire vivre à ses abonnés leurs rêves de toujours (entre Astérix et La Guerre des Étoiles). C’est expédié, comme tout le reste, en à peu près et écrans de fumée. Public ? Tout le monde.

Griffes 20 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 23 Juin 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Le livre du large et du long, Laura Vazquez. 2023. Ed du sous-sol. 416 p. 24 €

Prix Goncourt de la poésie 2023 ! J’ai laissé libre cours à mes perversions et ouvert le Livre du Long et du Large. Beaucoup d’éléments positifs. La taille : une épaisseur bienvenue dans le monde de la poésie. L’ampleur : une sorte d’épopée moderne où la narratrice est sa propre quête. L’humour, souvent présent, et pas du tout de façon involontaire. On pense à Villon, Rabelais, L’Énéide, l’Apocalypse et bien sûr Lautréamont.

« Mes gros, mes grosses, mes sœurs et compagnie, les veines jugulaires de notre cou ont une forme égale à beaucoup d’autres dans le monde. Nos pauvres veines n’ont pas plus d’importance qu’une pâte quelconque sur la balance générale. C’est un exemple, vous le verrez. »

Griffes 19 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 19 Mai 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Lakestone, Sarah Rivens, 2024, Hlab Editions, 800 pages, 20 €

Un livre incroyable ! Vraiment incroyable. Écrit par « l’auteure Algérienne la plus lue de l’Histoire » ! 9.000.000 de lecteurs ! Créatrice de la trilogie Captive qui a captivé tous les réseaux (pas lue). Il a l’aspect d’un livre, épais, belle couverture, avec des pages pleines de texte. Dommage qu’il soit incroyablement vide. 800 pages de vide. Je n’ose plus appeler ça un livre. Tout comme son auteure (avec un tel pseudo beaucoup de ses lecteur/es la pensent anglaise, ou américaine), la chose n’a aucune identité. Quelques noms baladés ici où là dans le texte (New York, Seattle) nous disent que l’action est censée se passer aux États-Unis mais le décor planté par notre Sarah ressemble aux accessoires cheap d’un téléfilm M6. On nous parle de ministre et de journal de vingt heures. L’héroïne est étudiante ! une fac ça s’écrit fac, et ça suffit. Pas la peine de parler de rues, bâtiments, campus, ou étudiants.

Griffes 18 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 31 Mars 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Malville, Emmanuel Ruben, Stock, Coll. Bleue, août 2024, 265 pages, 20,90 €

Un livre très court qui arrive à entasser tout et n’importe quoi. Une lecture difficile non pas pour son écriture mais en raison d’un manque d’identité confondant. Ruben alterne le pamphlet aux accents écoterre, l’article Wikipédia douteux, la science-fiction néo-ringarde, la réécriture historique et l’ode à l’enfance – et au Rhône. Nous sommes en 2036, un accident nucléaire majeur a eu lieu, l’extrême-droite règne sur la France en suivant peu ou prou les traces de ses prédécesseurs. Les rares attaques de Ruben manquent à la fois de hargne et d’imagination (culpabilisation de l’Islamisme et confinements ? C’est vraiment tout ?). Notre narrateur/auteur décide de se mettre à l’abri dans sa cave (qu’il décaisse tout seul à la pioche comme un vrai travailleur manuel). Et il nous raconte comment on en est arrivés là. Non, en fait il ne nous raconte ni l’Accident ni ses conséquences, il donne ses cours en Visio et nous barbe autant qu’un retraité de (choisir la profession de votre choix), tournant en boucle sur ses belles années. On le savait, rien n’a été fait, c’était pas nouveau… et tout ça madame Michu.

Griffes 17 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 17 Février 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Ce que je cherche, Jordan Bardella, Fayard, novembre 2024, 324 pages, 22,90 €

Un livre rassurant, normal. Qu’il ne contienne pas la réponse au titre, qu’il ne contienne rien en fait n’est absolument pas grave. La couverture est belle, l’intention noble. L’attrait du vide, l’attrait du regard en arrière. L’auteur nous propose donc un petit livre tout à fait dans l’air du temps. Reste à s’interroger sur la qualité de l’air. Quelque chose de particulier ? Non. Un petit volume à la fois creux et lisse (si, si, c’est possible). Un livre bien conçu, peu importe que Jordan Bardella l’ai écrit seul ou pas, se demande-t-on si Musso écrit 100% de ses livres ? L’objet est bien pensé et bien construit : les va-et-vient temporels créent des liens de causalité là où la chronologie les réfute et permettent un flou narratif sur les étapes de la carrière politique de l’auteur. Un premier tiers de type journal (très poussif) sur les premiers mois de 2024. Censé être quelque chose comme l’irrésistible marche vers la victoire.