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Entre fauves, Colin Niel (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 09 Décembre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Le Rouergue

Entre fauves, septembre 2020, 352 pages, 21 € . Ecrivain(s): Colin Niel Edition: Le Rouergue


Après la Guyane où il nous a emmené plusieurs fois, c’est en Afrique du Sud, plus précisément en Namibie, que Colin Niel nous transporte, avec un ancrage du côté des Pyrénées, au cœur du Parc National et de la Vallée d’Aspe. Au départ une photo qui circule sur les réseaux sociaux, celle d’une jeune chasseresse au regard dur, voire cruel, avec son arc à la main et derrière elle le cadavre de sa victime : un lion parmi les plus rares et les plus protégés. A la brutalité de cette image qui exhibe la mort et la fierté ou le plaisir d’avoir tué, répond une autre violence qui veut pourrir la vie de cette chasseresse au travers des réseaux internet, la livrer à son tour en pâture à un autre type de chasseurs. Mais personne ne sait qui elle est. Personne ne parvient à l’identifier. Mais c’est sans compter sur Martin, le garde expérimenté du Parc National qui va lui aussi se mettre en chasse…

Opus 77, Alexis Ragougneau (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 03 Février 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Viviane Hamy

Opus 77, Alexis Ragougneau Edition: Viviane Hamy

 

L'opus 77 qui est au centre de ce récit, c'est le 1er concerto pour violon de Dimitri Chostakovitch (aussi connu sous le numéro d'opus 99). Une œuvre que le compositeur, tour à tour réprouvé et honoré par le régime stalinien, composera dans une période pour lui sombre, en 1947-48 et qui sera créé en octobre 55 par le violoniste David Oistrakh et le chef Evguéni Mravinski. Pour autant ce n'est pas de Chostakovitch dont il est question dans ce 10e opus publié par Alexis Ragougneau (5 textes de théâtre et 5 romans).

Opus 77 nous introduit dans les secrets de famille d'un chef d'orchestre prestigieux, ancien pianiste, et dont la fille est aussi une pianiste de 25 ans dont la carrière internationale s'ouvre et s'annonce des plus remarquables, guidée par un imprésario de talent. Le récit s'ouvre sur les obsèques du père, Classaens, chef de l'Orchestre de la Suisse romande *. Sa fille, doit jouer une pièce pour piano avant de débuter la cérémonie, elle ne sait pas vraiment quoi jouer, après avoir passé ces derniers jours au chevet de son père agonisant.

Des larmes sous la pluie, Rosa Montero (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 29 Octobre 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Roman, Métailié

Des larmes sous la pluie (Lágrimas en la lluvia, 2011) trad. espagnol Myriam Chirousse, 416 pages, 21 € . Ecrivain(s): Rosa Montero Edition: Métailié

 

Il existe une catégorisation des livres, ce qu’on appelle les genres littéraires, qui est bien pratique pour les bibliothèques, les libraires et les éditeurs, mais qui cloisonnent parfois nos lectures, nous organisent les lecteurs en « communautés » ou en « groupes cibles » pas forcément judicieux ni très intéressants. J’ai pu le constater : dès que l’ombre de la Science Fiction apparaît lorsque l’on essaye de présenter ce récent opus de Rosa Montero que sont Des larmes sous la pluie, certains lecteurs peuvent choisir de passer leur chemin, d’autres livres les attendant dans d’autres mondes. Un coup d’œil sur la quatrième de couverture, une moue dubitative, sceptique, et le livre est mis à l’écart, reposé sur sa table ou son présentoir. Le goût de chacun est bien sûr tout à fait légitime, mais il devient plus préjudiciable lorsqu’il risque de nous priver, a priori, de belles lectures et de réelles découvertes. Heureusement, il se trouve aussi des auteurs qui défient la classification des genres, qui la débordent au risque de dérouter leur éditeur et ses commerciaux, de perturber les revues et leurs critiques littéraires, voire de décevoir leur lectorat habituel. Rosa Montero est un de ces auteurs qui d’un roman à l’autre, d’un livre à l’autre, joue avec les genres et les conventions : SF, polar, roman historique, chroniques…

Bleu Calypso, Charles Aubert (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 03 Avril 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Slatkine

Bleu Calypso, janvier 2019, 320 pages, 20 € . Ecrivain(s): Charles Aubert Edition: Slatkine

 

Attention, Bleu Calypso est un leurre ! Un leurre destiné à la pêche et que fabrique le narrateur, Niels Hogan. Dans le récit, ce leurre s’avère particulièrement efficace pour attraper les loups qui s’aventurent dans les étangs. Pour ceux qui ne vivent pas sur les côtes de la Méditerranée, précisons que les loups sont bien des poissons, connus sur d’autres rivages sous le nom de bar.

Ayant fui les tracasseries et la folie d’une grande ville (peu importe laquelle, elles se valent toutes plus ou moins), Niels s’est réfugié dans une cabane sur les bords d’un des étangs qui étendent leur miroir entre Sète et le sud de Montpellier. Il a coupé les ponts avec sa vie d’avant et fabrique des leurres très prisés des pêcheurs. Pas de n’importe quels pêcheurs. De ceux qui choisissent de toujours relâcher leur prise et qui aiment autant l’efficacité de cette chasse aquatique que la beauté du geste ou de la stratégie.

Taqawan, Éric Plamondon (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 27 Mars 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Québec, Quidam Editeur

Taqawan, janvier 2018, 208 pages, 20 € . Ecrivain(s): Éric Plamondon Edition: Quidam Editeur

« En langue mi’gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois. Il passe de une à trois années en mer. (…) S’il a survécu à la gueule des phoques, aux dents des requins, aux gosiers des goélands, aux becs des cormorans, il retrouve sa rivière d’origine, après des milliers de kilomètres parcourus. On ignore toujours sur quel type de radar le saumon peut compter pour retrouver le lieu exact de sa naissance. Il se dirige peut-être à l’aide de la position du soleil et des étoiles. Sachant que le saumon a un odorat très développé, mille fois plus puissant que celui d’un chien, certains pensent qu’il retrouve sa route grâce à l’odeur des rivières ».

Le Canada et sa province francophone… cela nous paraît si plein de pittoresque et de nature que l’on s’en contenterait presque. On peut. Mais ce serait faire fi de la réalité et de l’histoire. L’accent n’empêche guère la violence. La violence qui peut être des plus terribles lorsqu’elle s’exerce, comme ailleurs, sur des minorités. Ici les indiens Mi’gmaq (dont le nom, aussi parfois écrit Micmac, n’a rien à voir avec l’expression française qui désigne une embrouille, même si côté embrouille ils en ont subi quelques-unes) et les « incidents » qui se produisirent en 1981 sur la réserve de Restigouche (devenue Listuguj depuis 1992) : des centaines de policiers pour saisir des filets et interdire la pêche aux indiens, alors que cela faisait partie de leur droits reconnus.