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Journal liberté Alger - La liberté pour « Liberté » - Cette chronique sera-t-elle la dernière ? (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 12 Avril 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

1/ Je suis triste ! Révolté.

Le pays va mal ! Moi aussi.

2/ En avril 2009, j’ai publié ma chronique Souffles dans les colonnes du quotidien Liberté. Avril 2022, treize ans plus tard, jour pour jour, le journal Liberté est mis à mort ! L’Algérie sans doute aussi !

3/ Les souffles de liberté sont étouffés.

Treize ans durant, j’ai reçu des milliers de messages de la part de lectrices et de lecteurs, celles et ceux qui partagent mes idées, celles et ceux qui adhèrent à ma vision du monde, et celles et ceux qui ne les partagent pas. Mais dans les deux cas, c’était une belle aventure !

4/ Aujourd’hui, le journal Liberté est mis à mort ! Ce n’est pas le journal Liberté qui est assassiné, mais c’est la liberté qui est menacée, écrasée. La liberté est l’âme de toute nation qui rêve d’un avenir radieux.

Les best-sellers sont une menace contre la liberté du lecteur et de l’écrivain (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 16 Mars 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques

De plus en plus, l’étau se resserre autour du lecteur. De plus en plus, la littérature est étouffée par le marketing d’un côté et encerclée par les médias de l’autre. L’imaginaire de l’écrivain est, tout comme celui du lecteur, visé, perturbé. La liberté individuelle créative se perd, de plus en plus, dans la précipitation chaotique. Le phénomène du best-seller est une menace contre la diversité littéraire. Plusieurs beaux romans sont anéantis, jetés aux oubliettes devant la farce d’un best-seller.

Sans doute parmi ces milliers de romans marginalisés, condamnés et exécutés à l’aide d’un revolver médiatique silencieux, il existe des perles littéraires. La sentence est tombée avant même qu’ils ne soient lus. Inconsciemment, le phénomène du best-seller pèse sur la liberté de la lecture individuelle. Charge la liberté de l’écrivain.

Dans ce phénomène du best-seller, ce sont de parfaits inconnus qui lisent à notre place. Ce sont des inconnus qui choisissent pour nous les livres que nous lisons. À leur goût, ils bannissent des titres et en glorifient d’autres. Ces inconnus, qui font la pluie et le beau temps dans la littérature, s’offrent la place du magistrat suprême et notent les écrivains. Classent les hommes de livre. Les vedettes, les bons, les brutes, les truands, les moins bons, les moyens et les médiocres. Les vendus, les existants, les invendus et les inexistants.

Comment créer un dictateur dans une fabrique arabo-musulmane ? (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 08 Février 2022. , dans La Une CED, Ecriture

Mode d’emploi et recette gratuits et incontestables ! Le dictateur est-il la fabrication de son peuple qui, à son tour, est la création de ce dernier ? Se conçoit-il lui-même ou bien est-il conçu ? Comment fabriquer un dictateur arabo-musulman ? Il y a une recette magique pour faire d’un rien ou presque un dictateur exemplaire dans un pays arabo-musulman.

Il faut savoir qu’en politique, on ne naît pas dictateur on le devient. Dans le monde arabo-musulman les peuples créent le dictateur et l’aiment, le vénèrent. Lui, en contrepartie, ne leur offre que de la haine.

Dans la société arabo-musulmane, la fabrication d’un dictateur est plus facile que celle d’un génie ou d’un juste. La création des dictateurs est une tradition ancestrale, une culture politique séculaire. Toutes les conditions sont prêtes et favorables pour que germe le grain/dictateur dans une société arabo-musulmane. Toutes les ères sont propices ; divine, temporelle et culturelle. Pour concevoir un dictateur il faut une société où règne l’ignorance. L’ignorance est le terreau pour la semence/dictateur. Et ce facteur est bien présent dans la société arabo-musulmane. L’analphabétisme scolaire et l’analphabétisme culturel sont rayonnants !

Allah et les mosquées cinq étoiles (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 18 Mai 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Maghreb

 

Dans toute religion, monothéiste, polythéiste, bouddhiste, ou celle des anciens Égyptiens, le croyant essaye de créer l’image de dieu en s’inspirant de sa propre image. Le fidèle veut un dieu à sa guise, à sa taille, à sa culture, à ses fantasmes et à son caractère.

À travers l’histoire des religions dans le monde, le fidèle à toujours désiré que les habitations de dieu soient à l’image de ses propres habitations : hautes, immenses, puissantes et résistantes aux temps ; dans notre monde les belles mosquées sont construites à l’image des palais du gouverneur, du calife, du président, du roi, du chef de tribu.

Le cadre d’une vie divine est calqué sur le cadre de la vie humaine. Élever une mosquée cinq étoiles, dans la tête du gouverneur islamiste, c’est construire ce lieu à l’image de son palais présidentiel, son château, sa somptueuse villa… Les choix architecturaux et les goûts urbanistes se ressemblent ; dans les deux cas, on trouve beaucoup de lustres.

Les livres, gouverneront-ils un jour ? (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 07 Décembre 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Bien que la lecture soit rare, bien qu’elle soit élitiste et bien que les institutions chargées de la lecture, dans notre pays et dans la région, soient fragiles et vides, le livre fait peur aux ennemis des lumières. Une magie. Un génie. Le livre détient une force extraordinaire. Et c’est sans doute à cause de cette force inépuisable qu’incarne le livre que toutes les grandes religions terrestres ou célestes, grandes par leurs violences ou par leurs sagesses, ont choisi « le livre » pour en faire leur Histoire et leur légitimité.

La lettre est une bombe ! Un mythe.

L’Histoire humaine nous relate les différentes peines et sanctions que les livres ont endurées à travers les temps. Les livres dans toutes les langues. Les bons livres.

Dès que les livres intelligents bousculent le fanatisme religieux dans les interprétations des Livres sacrés, les porteurs de ce fanatisme ne reculent point pour commettre le crime abject et avilissant : jeter les livres des philosophes, d’écrivains littéraires, d’historiens au brasier !