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Entretien avec Monsieur Paul Fenton, Professeur émérite de langue et littérature hébraïque (par Paul Rodrigue)

Ecrit par Paul Rodrigue , le Mercredi, 09 Février 2022. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Monsieur Paul Fenton, Professeur émérite de langue et littérature hébraïque, spécialiste de littérature judéo-arabe, yiddishisant, traducteur des mémoires de Getzel Sélikovitch (Mémoires d’un aventurier juif, Du Shtetl de Lituanie au Soudan du Mahdi), et du récit d’un autre aventurier juif, Samuel Romanelli, publié en 2019, Périple en pays arabe.

 

Paul Rodrigue, doctorant en philologie comparative : Monsieur Fenton, d’abord, comment avez-vous découvert les mémoires de Getzel Sélikovitch et, dans un second temps, pourquoi avoir décidé de les traduire ?

Paul Fenton : C’était le pur fruit du hasard. Dans la préface du livre, je raconte comment j’ai découvert Getzel Sélikovitch, qui était non seulement un inconnu pour moi, mais, je crois, un inconnu pour beaucoup de yiddishisants. Il a eu son heure de gloire comme journaliste en Amérique mais, après sa mort, en 1924, avec les événements de la seconde guerre mondiale, il a complètement disparu de la scène.

Mémoires d’un aventurier juif, Du Shtetl de Lituanie au Soudan du Mahdi, Getzel Sélikovitch (par Paul Rodrigue)

Ecrit par Paul Rodrigue , le Jeudi, 03 Février 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Mémoires d’un aventurier juif, Éditions de l’Eclat, trad. yiddish Paul B. Fenton, 309 pages, 29 €

Un Juif francophone d’origine lituanienne écrivait-il en yiddish ses Sept Piliers de la Sagesse en même temps que Lawrence d’Arabie ? Les mémoires de Getzel Sélikovitch n’ont pas la dimension des autres grands récits du genre. De forme plus modeste, ils ont pour but, selon leur auteur, « d’enrichir la littérature juive de la fin du XIXe siècle en apportant des éclaircissements sur des aspects de la science du judaïsme et des événements historiques » (1). Ces mémoires survolent et dépeignent, de 1879 à 1885, diverses sociétés d’Europe, d’Afrique du Nord et du Levant, avec, toutefois, un regard, sinon unique, du moins singulier.

Un Sorbonnard, tout compte fait, fraîchement sorti du shtetl, se passionne de mythologie égyptienne. À Paris, il est aussi courtisan de cercles prestigieux : Ernest Renan, le baron Joseph Günzburg, Eliezer Ben-Yehuda, le baron Maurice de Hirsch. Des études parisiennes au journalisme hébraïque, il part enquêter à Londres, puis il devient interprète d’arabe pour l’armée britannique et s’engage en Égypte pour participer à la répression des forces rebelles soudanaises. Il combat aux côtés des Anglais quand Osman Dhiqna, principal général du Mahdi Muhammad Ahmed, chef des troupes insurgées, attaque son camp.