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Mauvais sang ne saurait mentir, Walter Kirn

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 05 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Livres décortiqués, Roman, USA, Christian Bourgois

Mauvais sang ne saurait mentir, janvier 2015, traduit de l’anglais (USA) par Éric Chédaille, 227 pages, 21 € . Ecrivain(s): Walter Kirn Edition: Christian Bourgois

 

L’écrivain Walter Kirn eut un ami au nom prestigieux, Clark Rockefeller, un « banquier central free-lance », et un collectionneur d’art moderne. Ils firent connaissance en 1998 dans des circonstances ubuesques, Kirn ayant accepté de convoyer du Montana jusqu’à New-York une chienne setter Gordon, paralysée, incontinente, que l’excentrique et richissime Clark avait décidé d’adopter. Mais que ne ferait-on pour un nom prestigieux lorsque l’on est un jeune auteur désargenté, bientôt père de famille et que l’on espère en côtoyant un membre d’une si illustre famille renflouer son compte en banque, grâce à une « gratification substantielle » en témoignage d’une « infinie gratitude » avec en toile de fond l’idée que cette relation donnera matière à un papier dans une revue, ou deviendra peut-être le prétexte d’un roman ?

Mauvais sang ne saurait mentir décrit une dizaine d’années de rencontres épisodiques, d’échanges téléphoniques, suivies d’une prise de distance de la part de Kirn, devenu un écrivain reconnu, enfin lassé d’une relation à sens unique, Clark faisant preuve d’un égotisme illimité.

Le pouvoir du chien, Thomas Savage

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 01 Décembre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Belfond

Le pouvoir du chien, Belfond Vintage, traduit de l’américain par Pierre Furlan, postface d’Annie Proulx, novembre 2014, 384 pages, 19,00 € . Ecrivain(s): Thomas Savage Edition: Belfond

 

Le Montana est un Etat de l’ouest des États-Unis bordé à l’est par les Grandes Plaines et à l’ouest par les Montagnes Rocheuses. Le climat est extrêmement rude particulièrement en hiver, l’isolement quasi total et les paysages si démesurés que c’est au Montana que survit encore à l’heure actuelle le mythe de l’Ouest américain. La nature omniprésente et grandiose, l’histoire de cet Etat aussi grand que la France où la découverte de gisements d’or dans les années 1850 déclencha la fameuse ruée de prospecteurs, le souvenir de la victoire des Sioux face au général Custer à la bataille de Little Big Horn, l’arrivée massive de colons, agriculteurs ou éleveurs de bétail en réponse au Homestead Act (loi de propriété fermière) de 1916, et le développement d’immenses ranchs sont autant d’éléments qui excitèrent l’imagination de nombreux écrivains aujourd’hui regroupés, à tort ou à raison selon les spécialistes, sous l’appellation de « l’école du Montana ». Une mouvance où l’on trouvera, à titre d’exemple, des auteurs comme Rick Bass (Le Ciel, les étoiles, le monde sauvage, aux éditions Christian Bourgois), Norman Maclean (La rivière du sixième jour, aux éditions Rivages poche), Jim Harrison (Légendes d’automne aux éditions 10-18) et bien entendu Thomas Savage dont le roman Le pouvoir du chien publié en 1967 est devenu avec les années une référence littéraire.

Quand les anges tombent, Jacques-Olivier Bosco

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 20 Novembre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Jigal

Quand les anges tombent, Jigal Polar, septembre 2014, 328 pages, 19,00 € . Ecrivain(s): Jacques-Olivier Bosco Edition: Jigal

 

Jacques-Olivier Bosco, dans une interview début 2014 au salon du polar de Drap, après la sortie de son roman Loupo, avait déclaré, en parlant de ses projets littéraires : Et puis je travaille sur un beau roman noir, dans un style plus calme, avec des personnages forts, des enfants et des ados, rien d’extraordinaire pour eux, si ce n’est des déceptions, de la rage et l’envie de vivre « différemment ».

Si l’on compare cette déclaration avec la quatrième de couverture de Quand les anges tombent, on sourit en pensant à ce que l’auteur aurait pu écrire dans un style « plus calme » et sur une intrigue plus banale. À n’en point douter, pour JOB, le « rien d’extraordinaire » se vit dans l’extrême.

« Cinq enfants kidnappés…

Un truand impitoyable, Vigo, dit le Noir, condamné à perpet’ pour le meurtre de gamins qu’il nie farouchement avoir commis…

Un avion en provenance de Russie qui par malheur s’écrase sur une prison…

La cavalcade africaine, Mandy Retzlaff

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 24 Octobre 2014. , dans La Une Livres, Afrique, Les Livres, Critiques, Roman, Jean-Claude Lattès

La cavalcade africaine, traduit de l’anglais par Perrine Chambon, septembre 2014, 280 pages, 22,00 € . Ecrivain(s): Mandy Retzlaff Edition: Jean-Claude Lattès

 

Patrick Retzlaff, arrière-petit-fils du baron Moritz Hermann von Münchausen propriétaire d’une remarquable écurie, est installé depuis 1965 en Rhodésie, un pays qu’il aime à la folie et où, comme son propre père avant lui, son objectif est d’exploiter une grande ferme dans ce que l’on a surnommé « le grenier à blé de l’Afrique ». Mais sa véritable passion, comme un fil tendu entre les générations, est l’élevage et le dressage de chevaux. Sa future femme ne pourra être qu’une personne partageant ses goûts et c’est naturellement que quelques années plus tard, lui, Mandy son épouse, ainsi que leurs trois enfants, emménageront en 1992 à Crofton, dans la ferme de River Ranch avec leurs quatre chevaux, le tout au milieu du bush d’un pays rebaptisé le Zimbabwe. Un domaine paradisiaque (le terme revient souvent sous la plume de Mandy Retzlaff) qu’ils souhaitent un jour transmettre à leurs enfants.

« Défricher le bush pour y bâtir une ferme, c’est un peu comme monter un cheval : vous ne pouvez pas le forcer à vous obéir, vous ne pouvez que lui demander. Comme le cheval, la terre a son caractère bien à elle. Elle peut être obstinée. Elle peut être rebelle. Mais elle peut également vous apporter de grandes joies et vous dévoiler ses secrets si vous apprenez à collaborer avec elle » (p.41).

La légende de Loosewood Island, Alexi Zentner

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 08 Septembre 2014. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Canada anglophone, Roman, USA, Jean-Claude Lattès

La légende de Loosewood Island, traduit de l’anglais par Marie-Hélène Dumas, août 2014, 320 p. 22,00 € . Ecrivain(s): Alexi Zentner Edition: Jean-Claude Lattès

 

Les livres d’Alexi Zentner, écrivain américano-canadien, se définissent, selon les propres termes de l’auteur, comme des romans s’inscrivant dans un Mythical realism par opposition au réalisme magique latino-américain dont Julio Cortázar ou Gabriel García Márquez sont les plus brillants représentants. Dans La légende de Loosewood Island, l’auteur invente donc et une île imaginaire au large des côtes du Maine revendiquée à la fois par les États-Unis et le Canada, et la légende attachée au premier occupant de cette île, un certain Brumfitt Kings, débarqué d’Irlande en 1720 dans ce coin au milieu de nulle part, peintre au talent reconnu dans le monde entier et pêcheur de homards.

La légende (et non le mythe) trouve son origine dans le journal tenu par Brumfitt, où celui-ci relate la merveilleuse apparition d’une femme offerte en cadeau par la mer, étrange créature, « habillée d’une robe faite de corail et de coquilles d’huîtres, avec un collier de perles ». Sa future épouse « apportait en dot les richesses de l’océan, mais le prix que toutes les générations de Kings auraient à payer, l’une après l’autre, était celui-ci : un fils ».