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Articles taggés avec: Dutigny/Elsa Catherine

Après minuit, Irmgard Keun

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 20 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue allemande, Roman, Belfond

Après minuit, traduit de l’allemand par Georges Berthier, préfacé par Éric-Emmanuel Schmitt, mai 2014, 216 pages, 17 € . Ecrivain(s): Irmgard Keun Edition: Belfond

 

De la table voisine, quelques S.S. regardent de notre côté et disent « Prosit ». Je ne sais pas bien si leur Prosit s’adresse à Gerti ou au Führer. Peut-être qu’ils ont trop bu et que leur Prosit s’adresse au monde entier – moins les Juifs, les Russes, les communistes, les Français et autres gens de même sorte (p.29).

Suzon a dix-neuf ans et vit à Francfort depuis un an, entourée d’amis de son âge avec lesquels elle partage des moments d’insouciance. La ville est en ébullition pour accueillir Hitler. Suzon raconte… Après minuit prend les accents d’un journal intime pour décrire, au fil de scénettes piochées dans le quotidien de cette jeune fille ainsi que dans ses souvenirs, l’Allemagne après la prise du pouvoir par Hitler. L’odieuse mécanique qui va broyer plus de 60 millions de personnes, est scrutée de l’intérieur sous le regard parfois naïf, souvent ironique et finalement terriblement anxieux de Suzon.

Trois heures avant l’aube, Gilles Vincent

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Jigal

Trois heures avant l’aube, février 2014, 224 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Gilles Vincent Edition: Jigal

 

Trouver un sens à sa vie, c’est ce que croit Kamel, jeune français, en partant au Pakistan suivre l’entraînement au combat des djihadistes, puis en faisant la guerre sainte une fois revenu à Marseille, ce dont rêve Sabrina, dans sa cité du nord de la France, obsédée par les meurtriers pédophiles qui peuvent bénéficier d’une remise de peine et sortir de prison, ce qu’espère Grégor, ouvrier modèle et pourtant licencié, décidé à ne pas assister à la fermeture de son usine bretonne, sans tenter un coup d’éclat. Trois êtres aux destinées tragiques, qui vont développer, chacun à sa manière, une stratégie pour faire justice ou du moins ce qu’ils pensent s’en approcher le plus. D’où des attentats, des meurtres et un enlèvement. Trois enquêtes qui vont lancer à leur poursuite des flics de Marseille à Valenciennes en passant par le Morbihan. Des trajectoires différentes, a priori sans aucun rapport entre elles, mais qui inexorablement se croiseront au point équidistant du triangle de leurs dérives respectives, comme une fatalité morbide.

Tendre comme les pierres, Philippe Georget

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 01 Avril 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Jigal

Tendre comme les pierres, février 2014, 344 pages, 19 € . Ecrivain(s): Philippe Georget Edition: Jigal

 

 

La Jordanie, Pétra, le Wadi Rum, les Bédouins, la silhouette de Lawrence d’Arabie en arrière-plan…

Philippe Georget a choisi ces lieux et ces personnages avec soin et amour pour situer l’intrigue de son dernier roman Tendre comme les pierres.

Lionel Terras, ancien grand reporter de guerre, travaille désormais, la cinquantaine bien sonnée, pour une société de production audiovisuelle spécialisée dans le documentaire d’entreprise, ZêtaComTV. Un reportage est prévu sur un chantier de fouilles à Pétra, dirigé par un vieil archéologue français de 82 ans, le professeur Rodolphe Moreau. Un job alimentaire pour un Terras aux fins de mois difficiles, un travail sans surprises, qui ne devrait pas poser de problème particulier. Mais, lorsqu’il cherche à contacter l’archéologue, il découvre que celui-ci vient d’être jeté en prison, accusé de pédophilie.

Prières nocturnes, Santiago Gamboa

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 27 Mars 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Amérique Latine, Roman, Métailié

Prières nocturnes, traduit de l’espagnol (Colombie) par François Gaudry, janvier 2014, 312 p. 20 € . Ecrivain(s): Santiago Gamboa Edition: Métailié

 

« Le temps, parfois, est un problème de lumière. Avec les années, certaines formes acquièrent une brillance ou, au contraire, se couvrent d’une étrange opacité. Ce sont les mêmes formes, mais elles apparaissent plus vivantes et parfois, parfois seulement, on parvient à les comprendre ».

Le temps a passé… et le Consul-écrivain se remémore dans une chambre de l’hôtel Oriental, à Bangkok, l’histoire de Manuel Manrique et de sa sœur aînée Juana, deux jeunes compatriotes colombiens qui ont définitivement marqué sa propre existence.

Deux jeunes gens, issus d’une famille de la classe moyenne « limite » de Bogotá, et dont les parents sont acquis, comme nombre de colombiens en 2002, aux idées du Président Álvaro Uribe. Deux jeunes gens écœurés par la médiocrité de leurs géniteurs, par la déliquescence de l’intelligentsia colombienne, par l’atmosphère étouffante d’une société scindée artificiellement entre patriotes et terroristes, par la corruption, par la violence et la répression sanglante des ennemis vrais ou inventés d’un pays lancé dans une politique de « sécurité démocratique », dans la guerre contre les FARC et le trafic de stupéfiants. En ces temps de « redressement patriotique », les familles se déchirent, les générations s’opposent, les amitiés se délitent, les libertés individuelles et l’espoir tendent à disparaître.

Théorie de la vilaine petite fille, Hubert Haddad

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 04 Mars 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Zulma

Théorie de la vilaine petite fille, janvier 2014, 400 pages, 20 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

 

Hydesville, comté de Monroe, mars 1848.

« Le soleil du crépuscule illuminait l’escalier à travers les fenêtres de l’étage. Assise sur une marche de bois cru, Kate observait la poussière. Celle-ci voletait à l’intérieur d’une lance de cristal comme suspendue au travers de la maison. Fascinée elle retenait son souffle. Chaque grain avait l’air de suivre une trajectoire bien à lui, dans la compagnie dansante de ses infimes voisins et il y en avait des milliers, des millions, davantage que d’étoiles fixes ou filantes par les nuits sans lune ».

Kate Fox a onze ans, l’âge des rêves et des histoires que l’on se raconte le soir pour jouer à se faire peur, pour oublier pêle-mêle le décès d’un jeune frère, celui de sa vieille chienne, la maison délabrée où l’on vient d’emménager et qui a la réputation chez les fermiers alentour d’être hantée. Kate est somnambule, dialogue avec Mister Splitfoot, l’esprit « frappeur » de la maison, convainc sa sœur Maggie de son existence, ainsi que sa mère et enfin sa sœur Leah, de vingt ans plus âgée, qui va flairer rapidement tout le potentiel commercial d’un don surnaturel.