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Faut que tu viennes, Pascal Thiriet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 28 Août 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Jigal

Faut que tu viennes, mai 2014, 264 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Pascal Thiriet Edition: Jigal

 

Pascal Thiriet est un récidiviste et dans le monde du polar, cela risque de lui coûter une longue peine d’années d’écriture. Après J’ai fait comme elle a dit publié en 2013, voici Faut que tu viennes, des titres qui résument parfaitement l’ambiance si particulière de l’univers romanesque de l’auteur. La « recette » Thiriet contient une liste d’ingrédients dosés avec le doigté et le savoir-faire d’un grand chef : une intrigue suffisamment nébuleuse pour ne servir que de toile de fond à la mise en scène de « héros » qui mériteraient plutôt le préfixe « anti » ; femmes « Alpha » exerçant sur leurs meutes un pouvoir quasiment absolu, mâles soumis qui tentent de laper les miettes de ce qu’elles veulent bien leur laisser d’autonomie au milieu d’une foule de personnages toqués, de pieds nickelés et de pourris (de préférence des nantis). Une forte dose d’humour vient rehausser le mélange dont le piquant est aussitôt équilibré par une grande louche de tendresse.

Visible la nuit, Franck Maubert

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 18 Août 2014. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Roman, Fayard

Visible la nuit, 20 août 2014, 208 pages, 17 € . Ecrivain(s): Franck Maubert Edition: Fayard

 

Momo, dit Mao-Mao, a vingt ans et des poussières lorsque son chemin croise, en pleine canicule de 1976, celui de Robert Malaval, de vingt ans son aîné, « un long type avec une belle gueule, vêtu de jeans portés haut, d’une chemise imprimée de petits éclairs de couleur et coiffé d’un feutre malgré la chaleur ».

De cette rencontre naît une amitié réciproque qui liera les deux hommes jusqu’au suicide d’une balle dans la tête en août 1980 de l’un des représentants parmi les plus mythiques de la création picturale française des années 60 à 80. Dans Visible la nuit, Franck Maubert brosse le portrait en deux cents pages non seulement de l’artiste disparu et partiellement oublié, mais il reconstitue également l’ambiance de bouleversements et de changements majeurs dans les arts que connut une époque où le modèle de la société occidentale d’après-guerre fut particulièrement critiqué. L’Art-action, les happenings, les performances s’enchaînent et créent une forme d’espace démocratique où se rapprochaient l’art et la vie.

Datura, François Bellec

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 30 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Jean-Claude Lattès

Datura, mai 2014, 450 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): François Bellec Edition: Jean-Claude Lattès

Second volet des aventures de François Costentin, cartographe dieppois, après L’arbre de nuit, Datura emmène le lecteur sur la route des Indes au début du XVIIe siècle. Le héros a abandonné la France pour se consacrer à son rêve, devenir pilote pour le compte de la Casa da India, une institution créée à Lisbonne en 1503, qui s’occupait de la navigation et du commerce avec l’Orient et assurait le monopole royal sur ce commerce.

Une fois promu pilote sous le nom de Francisco da Costa, il retourne à Goa en 1620 afin de poursuivre sa carrière sur les routes maritimes reliant les comptoirs portugais, mais aussi pour retrouver les deux femmes, l’une Indienne, l’autre une « senhora » portugaise dont il est épris et qui lui ont donné chacune un enfant.

Disons-le tout de suite, l’intrigue romanesque qui sert de fil rouge au roman, et qui fleure gentiment l’eau de rose, manque de sel, un comble pour un roman d’aventures maritimes. Ce n’est pas forcément elle qui retient le plus l’attention du lecteur. En revanche, l’amiral François Bellec est un orfèvre pour nous conter les vicissitudes des périples en mer, nous familiariser avec les techniques de navigation en employant un vocabulaire précis, souvent dans son jus d’origine, toujours étayé par des références aux écrits de l’époque ainsi qu’à des documents plus anciens. On regrettera à cet égard que le lexique d’une quarantaine de termes en fin d’ouvrage ne soit pas plus étoffé. C’est tout dire.

Omaha, Norman Ginzberg

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 26 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Héloïse D'Ormesson

Omaha, juin 2014, 320 pages, 19 € . Ecrivain(s): Norman Ginzberg Edition: Héloïse D'Ormesson

 

Pour son second roman, Norman Ginzberg abandonne le western et nous plonge dans l’enfer de la Seconde Guerre mondiale. Omaha Beach, le 6 juin 1944.

Deux frères, Walton et Karl Zimmermann, enfants d’une famille d’Allemands émigrés aux Etats-Unis, vont se retrouver dans cette bataille décisive pour le sort du conflit. Frères de sang certes, mais frères d’armes en aucun cas, chacun ayant choisi radicalement son camp. Pour l’aîné, Karl, l’intellectuel et le fils brillant adulé par ses parents, un séjour en Allemagne chez un oncle le convainc d’adhérer aux jeunesses hitlériennes et d’épouser la doctrine du national-socialisme. Quant à Walton, il brille plus au base-ball qu’aux études, préfère la compagnie des filles à celle des livres, et gagne sa vie en vendant des voitures à Chicago.

Séparés depuis 1938, ce 6 juin 1944, le destin va faire se croiser leurs routes en cette Normandie qu’ils découvrent à tour de rôle : Karl aux commandes d’une colonne de chars de la 12e Panzer SS, Walton, simple soldat dans son bataillon du 16e RCT, l’une des huit premières compagnies américaines à débarquer sur les côtes normandes.

Volpone, Stefan Zweig

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 27 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Petite bibliothèque Payot, Langue allemande, Théâtre

Volpone, traduit de l’allemand par Aline Oudoul, mai 2014, 208 pages, 7,60 € . Ecrivain(s): Stefan Zweig Edition: Petite bibliothèque Payot

 

Librement adaptée de la pièce de Ben Jonson écrite en 1606, Volpone est une comédie en trois actes de Stefan Zweig, jouée dès 1925 avec un retentissant succès dans toute l’Europe, succès amplifié en 1928 par la nouvelle traduction-adaptation française faite par Jules Romain à la demande de Stefan Zweig.

La trame est connue et respecte dans les grandes lignes les ressorts des comédies élisabéthaines du XVIe siècle. L’action se situe dans la prospère Venise du Cinquecento italien. Volpone (le renard) est un riche Levantin, en apparence célibataire et sans enfants. Autour de lui gravitent quelques notables, l’avocat Voltore (le vautour), le vieux gentilhomme avare Corbaccio (la corneille) dont le fils Leone est capitaine de la Flotte, et le riche marchand Corvino (le corbeau), mari jaloux et possessif de la prude Colomba. Mosca (la mouche), sorte d’homme à tout faire, serviteur dévoué et parasite au tempérament jouisseur, travaille au service de Volpone. Quant à Canina, la courtisane tombée enceinte, elle ne rêve que d’un beau mariage pour assurer ses vieux jours.