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Articles taggés avec: Ayres Didier

À propos de Des dalles posées sur rien, Stéphane Sangral, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 27 Novembre 2017. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Des dalles posées sur rien, Stéphane Sangral, Galilée, octobre 2017, 208 pages, 17 €

 

Écrire en boucle

Avant d’en venir aux propos liés au dernier livre de Stéphane Sangral, je voudrais faire une réflexion au sujet de la différence entre la poésie et la philosophie. Cette dernière, œuvre en faisant système, quand la première cherche une langue. C’est pour cela que je fais balancer Des dalles posées sur rien du côté de la langue poétique – même si au détour du livre, surtout vers la fin, on est affronté à la création de concepts, plus propres ceux-ci du domaine de la philosophie, notamment en rapport avec Hegel ou la philosophie matérialiste. D’ailleurs, pour ma part, je considère Heidegger ou Nietzsche presque plus comme des poètes que comme des philosophes, car moins attachés au régime mystérieux et minutieux d’un système, qu’à rendre le monde poétiquement – et l’on sait l’attachement d’Heidegger, par exemple, à Hölderlin.

À propos de Le Film de l’impossible, Franck Smith, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 03 Novembre 2017. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Le Film de l’impossible, Franck Smith, Plaine Page, septembre 2017, 56 pages, 10 €

 

Le projet littéraire du dernier livre de Franck Smith revient à une sorte de paradoxe salutaire lequel consiste à parler d’images, mais d’un répertoire d’images muettes. Il s’agit d’un livre certes, qui fait appel à la nudité que rend possible le langage. La poésie ne montre pas comme le cinéma, et pourtant ce livre est un récit cinématographique, qui permet de dire le cinéma avec autre chose que le cinéma, et qui revient à écrire de la poésie avec autre chose que de la poésie. Faire des images sans matière en poursuivant un but politique. Faire une œuvre de déconstruction. Pour être peut-être plus clair, il serait intéressant sans doute de se prêter à l’expérience de la théologie négative, et ainsi, qui sait ?, à une mystique du vide. C’est une solution à notre sens qui ouvre le chemin de ce livre assez simple en fin de compte si l’on accepte d’être conduit au milieu de nulle part.

Poésie du heurt - à propos de Connaissance par les larmes, Michèle Finck, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 27 Octobre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Connaissance par les larmes, Michèle Finck, Arfuyen, septembre 2017, 208 pages, 17 €

 

Pour expliquer en quoi le dernier livre de Michèle Finck présente de l’intérêt, il faut que j’en passe un peu par ma biographie, car cette lecture s’est faite sous l’empire du heurt avec le temps – des fractions de temps volées aux réalités contingentes – et avec la psychologie – ayant un rapport ancien aux larmes qui me rend proche de cette littérature de la douleur et de la mort. D’ailleurs, le titre de l’ouvrage, Connaissance par les larmes, rappelle immanquablement la Connaissance par les gouffres de Henri Michaux, lequel a traversé le langage poétique grâce à la violence de drogues hallucinogènes afin d’explorer les possibles de l’esprit humain. Ici se sont les larmes qui sont un opium. Elles guident la poétesse dans des tourments spirituels, largement engagés dans la connaissance de dieu. Du dieu chrétien des larmes johanniques notamment. Et particulièrement autour des versets qui narrent la blessure au côté droit d’où s’échappent du sang et de l’eau. Eau, larmes, neiges, rivières et pluies : toutes ces eaux sont spirituelles.

Un homme debout - à propos de Ainsi parlait H. D. Thoreau, Henry David Thoreau, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 17 Octobre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Ainsi parlait H. D. Thoreau, Henry David Thoreau, Arfuyen, septembre 2017, trad. Thierry Gillybœuf, 184 pages, 14 €

 

Aborder la pensée de H. D. Thoreau grâce à ce livre des éditions Arfuyen, lequel brosse à grands traits l’œuvre du philosophe et écrivain américain, est une vraie source de ravissement intellectuel, surtout pour moi qui suis adepte de longues marches – en ville comme en forêt. On y trouve avec clarté une pensée orientée vers le bien, la vérité, la nature et le cœur de l’homme considéré dans sa plus noble valeur, la sagesse. Cet homme est celui des valeurs faibles, de celles qui échappent à la puissance des grandes institutions idéologiques, et commerciales de l’époque – mais qui aujourd’hui encore sont considérées comme des valeurs hautes bien que contraires d’évidence aux lois de la justice, à l’équilibre des fonctions de la nature ou astreintes au pouvoir des grands commerces.

Trois livres expérimentaux, Editions Plaine page, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 10 Octobre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Editions Plaine page, coll. Connexions, 2017 : à propos de P.Articule, Julien d’Abrigeon (10 €), Esthétique de la noyade, Sébastien Lespinasse (10 €), A-vanzar, Nicolas Vargas (5 €)

 

Prendre contact avec une maison d’édition que je ne connaissais pas, revient à parcourir des paysages nouveaux et parfois intéressants. Ici, avec les livres de la collection Connexions de l’éditeur Plaine page que j’ai reçus il y a peu, c’est à une sorte de plongée en apnée dans l’univers mental de trois poètes que je me suis livré. D’autant que j’ai cherché comment ces trois auteurs pouvaient explorer la langue comme matière, ce qui est en soi un objectif à part entière, et cette collection constituée de livres blancs et presque carrés en est le témoin.