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Vous allez en voir de toutes les couleurs ! Deuxième partie : selon l’histoire (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 16 Mars 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Bleu, Histoire d’une couleur (240 pages) ; Noir, Histoire d’une couleur (288 pages) ; Rouge, Histoire d’une couleur (256 pages) ; Vert, Histoire d’une couleur (288 pages), Michel Pastoureau, Seuil/Points, novembre 2020, chaque volume 9,90 €

 

Dans la première partie de cette chronique, le point de vue philosophique sur la perception des couleurs a été évoqué au travers d’un essai signé Claude Romano, De la couleur. Romano débute cet essai par un aperçu aussi complet qu’idéalement succinct des théories relatives à cette perception. Mais il existe une autre histoire, au moins aussi passionnante, qui n’est pas celle de la perception des couleurs, mais bien celle de leur place évolutive dans notre société, du rapport symbolique en particulier que nous entretenons aux couleurs, aussi bien documentée que très éloignée de toute considération pseudo-ésotérique mêlée à un rien de numérologie.

Vous allez en voir de toutes les couleurs ! Première partie : selon la philosophie (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 09 Mars 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques

De la couleur, Claude Romano, Folio/Gallimard, janvier 2021, 384 pages (+ 12 pages hors texte), 8,10 €

Le 27 février 2015, le monde a connu une division essentielle à cause de la photo d’une robe, plutôt moche au demeurant : certains la voyaient blanche et dorée, d’autres noire et bleue. La Toile s’est enflammée, des célébrités s’en sont mêlées (apparemment, Kanye West et Kim Kardashian eux-mêmes ont passé une mauvaise soirée à cause de cette photo – c’est dire s’ils n’ont que ça à faire de leurs soirées…), de doctes articles ont été publiés par la suite, synthèses d’avis d’éminents psychologues à travers le monde, un neuroscientifique a même soumis la photo de la robe à un échantillon de mille quatre cents sujets. Le subjectivisme, c’est-à-dire le fait que les couleurs seraient perçues par l’individu avec des… nuances, semble l’avoir emporté dans l’ensemble des explications, et d’autres débats de ce type, tout aussi passionnants, ont depuis surgi sur la Toile avec une belle régularité – si cette Toile pouvait parfois s’enrager sur des débats plus essentiels, comme l’abrutissement généralisé dû à… cette Toile – mais bon, pendant que les gens parlent de couleurs et lisent des articles reposant sur des prémisses scientifiques, même si parfois douteux car biaisés, ils s’intéressent au moins à un phénomène observable et partageable. Par ailleurs, quiconque a déjà acheté des vêtements en ligne a connu au moins une fois une relative déconvenue : tiens, la chemise n’a pas la même couleur « en vrai » que sur le site, comment cela est-il possible ?

La femme est une sorcière comme les autres (deuxième partie) (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 03 Mars 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Terry Pratchett, éditions Pocket (trad. anglais, Patrick Couton) :

Les Ch’tits hommes libres, novembre 2011, 320 pages, 7,60 €

Un chapeau de ciel, novembre 2012, 352 pages, 7,95 €

L’Hiverrier, février 2015, 416 pages, 7,95 €

Je m’habillerai de nuit, juillet 2020, 456 pages, 8,40 €

La Couronne du berger, février 2021, 368 pages, 7,95 €

 

(Après avoir évoqué un très bel ouvrage de Paré et un classique absolu de Michelet, le chroniqueur continue l’aveu de son ensorcellement absolu… Il rebondit sur la figure de la sorcière évoquée par Michelet, bondissant d’un coup de balai de l’historien à l’auteur de fantasy…)

La femme est une sorcière comme les autres (première partie) (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 23 Février 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Sorcière, De Circé aux sorcières de Salem, Alix Paré, Éditions Chêne, août 2020, 108 pages, 14,90 €

La Sorcière, Jules Michelet, Gallimard/Folio, 2016, 480 pages, 6,30 €

 

La figure de la sorcière est revenue au premier plan depuis une quarantaine d’années, et les librairies offrent de nombreuses références à son sujet, des anodins en apparence Agendas de sorcière à l’essai documenté et honorable dans son intention de Mona Chollet, Sorcières. La Puissance invaincue des femmes, en passant par les Petits et grands secrets de la magie amoureuse de Marie-Charlotte Delmas (folkloriste amie de feu Claude Seignolle – les amis de nos amis… – aussi autrice [mot que défendait Gourmont en 1889 déjà] du Dictionnaire de la France merveilleuse et du Dictionnaire de la France mystérieuse) – et nier l’impact absolu de l’œuvre de J.K. Rowling sur cette résurgence serait faire preuve d’un aveuglement total.

Histoire de ma vie, Jacques Casanova (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 09 Février 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques

Histoire de ma vie, Jacques Casanova, Gallimard, Folio classique, janvier 2021, 544 pages, 8,60 €

Casanova, Jacques de son prénom (1725-1798), est un nom que l’on croise plus souvent qu’on en a lu l’œuvre ; parfois, dans un cadre psychanalytique, ce nom est mis en rapport d’opposition avec Don Juan : deux figures de la séduction, la seconde étant définitivement négative. Et effectivement, dans toute anthologie dédiée à la séduction, ou plus exactement à l’érotisme ou au libertinage, on croise un extrait de l’œuvre de Casanova, ou, plus rarement, dans une anthologie bien documentée relative à la littérature du XVIIIe siècle – mais alors, quasi en note en bas de page. Ce sont de brefs extraits, sélectionnés pour servir le propos de l’anthologiste, et il serait hypocrite de nier le plaisir ressenti à lire des écrits « légers » d’il y a deux, trois cents ans. On trouve des volumes reprenant un épisode de la vie de Casanova, en particulier son emprisonnement aux Plombs de Venise, ou la séduction d’une femme racontée plus amplement que d’autres séductions. Mais de l’œuvre véritable en tant que telle, ces Mémoires, rédigés en français, entre 1789 et sa mort, depuis réédités sous le titre Histoire de ma vie, après une longue histoire éditoriale faite de traductions maladroites, d’une mise à l’Index en 1834, de publications aussi diverses qu’incomplètes ou censurées jusqu’à l’achat du manuscrit par la BNF en 2010, autant dire qu’on ne sait rien – enfin, le quidam, celui que décourage un tantinet l’idée de trois volumes de la Pléiade (2013-2015) ou de la Collection Bouquins chez Robert Laffont (2013).