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Articles taggés avec: Ayres Didier

Le présent sacré à propos de Tracé du vivant de Marie-Claire Bancquart

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 02 Juillet 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Tracé du vivant de Marie-Claire Bancquart, Arfuyen, 2016, 11€

 

Comme j’essayais d’aborder ce livre reçu il y a peu, j’ai cherché une manière originale de l’atteindre. Pour finir, j’ai agi tout simplement en considérant la couverture. Car ce Tracé du vivant s’ouvre sur un fac-similé d’une partition manuscrite d’Alain Bancquart, l’époux de la poétesse. J’étais ainsi déjà d’emblée en compagnie d’une écriture sobre et élégante. Mais, pas seulement, car cette lecture du recueil que publie Marie-Claire Bancquart dans la collection des Cahiers d’Arfuyen, cette année, recèle de grandes questions métaphysiques, essentiellement sur le temps et la mort. D’ailleurs ce goût de mort pousse à la sagesse ; là, l’écoulement du temps revient à observer le temps qui passe, heures, jours, années, saisons qui se reflètent et s’entremêlent au point de laisser le poème encore assez ouvert à la vie – comme l’y invite Levinas par exemple, au sujet de soi, d’un soi-même étant toujours ouvert, jusqu’à la blessure, jusqu’à autrui.

A propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 11 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Un certain amour

à propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, éd. Le lavoir Saint-Martin, 2016, dessins de Jean Cocteau, 15 €

 

J’ai quitté avant-hier le film de Xavier Dolan, Les Amours imaginaires, pour lire les Lettres imaginaires de Mary Butts illustrées par Jean Cocteau. Je sais, par ailleurs, de la bouche de Marie-Noëlle Chabrerie, la directrice des éditions Le lavoir Saint-Martin, que ce livre ne trouve pas suffisamment son public malgré le niveau d’exigence très élevé et la possibilité assez rare de feuilleter des dessins de Cocteau, inédits en France. Ces deux choses – la proximité du film et celle de Cocteau – m’incitent à essayer de déceler dans ce texte de M. Butts les clés de l’esprit « Queer », tel que l’envisagent les défenseurs des droits des homosexuels. Donc, regarder dans ce texte l’homophilie, car certaines lettres de l’ouvrage portent directement sur un jeune homme aimant les hommes.

A propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 18 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Une expérience de langage

à propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, éd. Galilée, avril 2016, 150 pages, 15 €

 

Comment déconstruire physiquement et métaphysiquement le poème ? C’est tout l’art du dernier recueil de poésie de Stéphane Sangral qui livre, avec Circonvolutions, une plongée en apnée dans un univers presque angoissant, ou néanmoins confiné à l’ennui du poète qui confine, quant à lui, à la métaphysique. Un de mes interlocuteurs sur la Toile me disait que le monde ne peut pas être sans ce qui n’existe pas. Pour Stéphane Sangral le monde se déconstruit comme monde et tombe dans la langueur négative d’une interrogation sans fin, mais s’appuie cependant sur le langage et sa part immatérielle.

Dialogue depuis l’ailleurs - à propos de De la poussière sur vos cils de Julien Bosc

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 08 Avril 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

 

De la poussière sur vos cils de Julien Bosc, éd. La tête à l’envers, 2015, 13,50 €

 

Le livre que publie Julien Bosc aux éditions La tête à l’envers, est à la fois lumineux et plein de mystère, quand cette lumière vient justement de la qualité du mystère. En effet, les deux parties de ce poème grandement dialogué, sont dédiées à plusieurs personnes. Sont-ce là les enfants et l’épouse du poète ? On ne sait pas, mais on devine un drame violent qui inspire le poète, qui agit dans une sorte de dédoublement – voix de lui-même et voix de l’Autre – en une schize créatrice et capiteuse.

Peut-être endormie :

Une vision de l’œuvre de Bernard-Marie Koltès, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 21 Mars 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

A propos Des Voix dans la nuit, Dans la solitude des champs de coton, Aline Mura-Brunel, éd. Le Lavoir Saint-Martin, 2015, 20 €

 

Il ne m’est pas facile d’écrire sur la publication de ce livre des éditions du Lavoir Saint-Martin, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que le sujet abordé, en l’occurrence une étude ex professo de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton, m’est très personnel, car il s’agit d’un élément du corpus de mon doctorat de troisième cycle, et j’ai donc beaucoup fréquenté cet auteur (en toute connaissance de cause) durant une thèse qui m’avait accompagné six longues et fructueuses années, et même après ma soutenance – (je précise que je suis l’auteur de l’une des toutes premières thèses sur Bernard-Marie Koltès). Ensuite, à cause du propos qui s’appuie principalement sur une lecture que l’on pourrait qualifier de phénoménologique, où il est question de Ricœur ou de Levinas, qui me trouble en un sens, car je crois que c’est la vraie manière d’aborder la richesse des pièces de l’auteur messin, et que cette interprétation intellectuelle qui est mienne me rend ce livre d’Aline Mura-Brunel affectif et singulier. Et pour finir, il n’est pas aisé de produire du discours, que je qualifierais de lecture « au carré », avec un métalangage, qui consiste à parler d’un texte qui parle d’un texte.