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L'infini et nous, Margherita Hack

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 31 Mai 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Robert Laffont

L’infini et nous, Dieu, la vie et l’Univers vus par une scientifique athée, mars 2013, 220 pages, 20 € . Ecrivain(s): Margherita Hack Edition: Robert Laffont

 

 

Margherita Hack est astrophysicienne, une scientifique qui signe là un bel ouvrage de vulgarisation. D’aucuns diront qu’il s’agit encore d’une énième histoire de l’univers, qui voudrait se présenter comme divulguant des connaissances jusque-là inconnues du grand public, révélant au vulgum pecus des paramètres susceptibles de provoquer un électrochoc de nos consciences. Il n’en est rien, Margherita Hack veut « seulement » nous raconter la façon dont l’homme a accumulé du savoir en satisfaisant son insatiable curiosité. Parce que l’homme est ce drôle d’animal qui n’a de cesse depuis toujours de vouloir comprendre et maîtriser le milieu dans lequel il évolue, le ciel lui a posé question et ses observations cumulées ont constitué des éléments de réponse.

Correspondance 1946-1954 Saint John Perse, Calouste Gulbenkian

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 17 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Correspondance, Gallimard

Correspondance, 1946-1954, Saint-John Perse, Calouste Gulbenkian, Gallimard, 333 pages, 22 € . Ecrivain(s): Saint-John Perse Edition: Gallimard

 

 

Une étonnante correspondance nous est livrée ici entre Saint-John Perse (Alexis Leger), le poète diplomate, et Calouste Gulbenkian, l’homme d’affaires, d’origine arménienne, le mécène fortuné qui constitua une collection de peinture reconnue mondialement et aujourd’hui exposée à Lisbonne. Cette édition a été établie par Vasco Graça Moura, poète, député européen et directeur de la fondation Gulbenkian à Lisbonne.

Ce sont 52 lettres de Saint-John Perse et 37 de Calouste Gulbenkian qui composent cette correspondance. Cet échange a lieu alors que le poète est exilé aux Etats-Unis, après l’armistice qu’il refuse. Les deux hommes, qui se surnomment Douglas, vont aborder des sujets qui auront trait à la situation politique internationale, à l’aménagement du parc des Enclos, propriété que Gulbenkian a acquise, et à leur santé mutuelle, parce que ce sont deux hypocondriaques.

Ce que je crois, Jacqueline de Romilly

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 01 Mars 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Editions de Fallois

Ce que je crois, 160 pages, 16 € . Ecrivain(s): Jacqueline de Romilly Edition: Editions de Fallois

 

Certains livres sautent aux yeux dès les premières lignes. Tout se condense dans les premiers mots et tout reste à dire en raison même de ces  mots. Jacqueline de Romilly dans Ce que je crois, publié quelque quatre décennies après son écriture, donne au lecteur du 21ème siècle des sujets de réflexion que le temps n’a pas rendus désuets. Ce sont en effet les événements de mai 68 qui ont déclenché chez l’helléniste ce besoin de dire ce que son « amitié vieille de plusieurs décennies avec la Grèce Antique » a suscité comme questions à l’actualité d’alors, en 1974. Et les éditions de Fallois publient ce texte en 2012.

Des convictions d’abord, comme une antienne : « Je crois d’abord que la vie est belle et mérite d’être aimée. Cela ne veut pas dire que tout y soit rose. Mais ce qui me choque est que l’on n’en poursuive pas les beautés, obstinément ». Jacqueline de Romilly commence sa réflexion par ces belles phrases, en ajoutant qu’elle n’est pas de ces naïfs qui s’obstinent à ignorer la réalité. Elle a eu son lot de difficultés, et c’est précisément ce qui l’a conduite à éprouver autant de joie à vivre.

Les gens sont les gens, Stéphane Carlier

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 01 Février 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Le Cherche-Midi

Les gens sont les gens, 160 pages, 7 février 2013, 13 € . Ecrivain(s): Stéphane Carlier Edition: Le Cherche-Midi

 

Les vies bifurquent parfois au hasard qui peut ne pas en être un. D’aucuns appellent cela une destinée, d’autres opteront pour une décision consciemment prise. En tout cas, il y a des moments dans nos vies qui offrent des opportunités qu’il faut savoir saisir, des moments dont on sait bien qu’ils offrent le moment à ne pas rater.

Nicole Rivadavia est psychanalyste, elle a 57 ans, elle vit à Paris. Son métier ne la satisfait plus. Elle s’ennuie pendant les séances quand il faut avoir une oreille attentive aux récits fantasques des uns et des autres, qui affirment avoir été enlevés par des extraterrestres, ou qui s’exhibent dans les allées d’une grande surface. Mais l’incident le plus révélateur est le reproche d’un de ses patients, s’être endormie.

Son couple ne va pas beaucoup mieux. Jean-Pierre, son mari, ne la touche plus depuis longtemps, et lorsque Nicole décide de rendre visite à Elisabeth Cucq, son ancienne voisine qui s’est installée dans un village du sud de la Bourgogne, il ne suspecte même pas une liaison amoureuse, c’est dire l’état du couple.

Tes yeux dans une ville grise, Martin Mucha

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 08 Janvier 2013. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Amérique Latine, Recensions, Asphalte éditions, Roman

Tes yeux dans une ville grise, 10 janvier 2013, 16 €, 192 p . Ecrivain(s): Martin Mucha Edition: Asphalte éditions

 

 

Martin Mucha offre avec ce roman singulier et attachant un panorama kaléidoscopique d’une époque et d’une ville. L’époque est la fin du vingtième siècle, la ville est Lima, une ville qu’il traverse chaque jour et qui lui donne l’occurrence d’une perception plurielle du monde urbain. Si Jeremias, le narrateur, nous fait voyager dans la capitale péruvienne de long en large, Lima est le personnage principal du texte. Deux moyens de transport sont privilégiés en raison de la modicité du coût, le bus et le combi. « A voir les gens derrière les vitres du bus, on dirait qu’ils sont attrapés dans un écran ». Vision du monde urbain qui n’offre aucun attrait, sauf à considérer les populations comme canalisées par une force qui les contraint. Jeremias n’aime pas sa ville, d’autant moins qu’elle sécrète des « prophètes », tel ce « cinglé qui monte dans le bus pour disserter sur la société et la folle religion qui est la sienne ».