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Articles taggés avec: Chauché Philippe

Seaside, Didier Ben Loulou (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 13 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, Israël, La Table Ronde

Seaside – Didier Ben Loulou, La Table Ronde – 84 p. – 28 euros – 08/05/25 . Ecrivain(s): Didier Ben Loulou Edition: La Table Ronde

 

« Voilà longtemps que je chemine aux abords de la Méditerranée et, arpentant la côte israélienne de la frontière de Gaza à celle du Liban, j’ai voulu montrer autre chose que le conflit, la guerre, la souffrance. C’est pourquoi je voudrais que mes images racontent mille histoires, mille consolations, mille beautés : les brûlures jubilatoires du sable, les fleurs folles en bouquets, des amoureuses enlacées, la brume tombant sur les faubourgs de Haïfa, comme abandonnés un jour d’hiver. «

Didier Ben Loulou

« La couleur, clé de chaque tableau. »

Pierre Bonnard – Observations sur la peinture – 25 août 1934 – L’Atelier contemporain

Ce nouveau livre d’images de Didier Ben Loulou, s’ouvre sur cette phrase : Home is where the waves are, il s’agit donc d’habiter le bord de mer, d’habiter la mer, la méditerranée qui baigne Haïfa, et qui aimante le photographe voyageur.

Les Parrhésiens – Philippe Bordas (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 05 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Les Parrhésiens – Philippe Bordas – Gallimard – 464 p. – 25 euros – 17/04/25 Edition: Gallimard

 

« Mon balcon sur la falaise fait amphi à mille degrés ; Sous moi, c’est une enclave marbrière et forestière de morts célèbres, où pullulent les oiseaux légaux installés là sous Saint Louis et les nichées exogènes récentes, migrées comme moi, de petites perruches vert vif, à bec rouge, qui solfient jour et nuit et supplantent le basson des vieux corbeaux. »

« Levallois artillait ses débuts de phrases à l’air comprimé et les finissait au calibre douze pour le gros gibier. J’attendais une forte dispute, comme celle que j’avais vue derrière le hublot, mais ce n’étaient qu’algarades à blanc, chamailles forcées, pour garder fusil chaud, dague tranchante, avant l’authentique raffut. »

Le Rouge et Laure, Galien Sarde (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 21 Mai 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Le Rouge et Laure, Galien Sarde, Éditons Fables Fertiles, février 2025, 230 pages, 18,60 €

 

« Non loin, tout près, l’orage grondait dans l’air toujours plus électrique, un vent mauvais venait de la mer, morne et houleuse. Le ciel, désormais, était sombre, sombre et brumeux, chargé de pluie. Toutes les fenêtres étaient closes, à Lagord, les stores baissés, les machines à risque, débranchées. L’avis d’orage émis la veille par les médias avait grandement été suivi, le précédent ayant fait des dégâts. Assis dans la cuisine éclairée, survoltée, les enfants de Gaspard en entendaient grossir les signes, bientôt sur le point d’éclater. Leurs visages, semblables, étaient tristes, franchement émus, navrés par la mort de leur père ».

Le Rouge et Laure est un roman policier altier. La mort de Gaspard dans d’étranges conditions pousse un policier à lever, ou tenter de lever quelques voiles familiaux. Gaspard est riche, Laure sa compagne, qu’il devait épouser avant de subitement quitter la terre, dans sa maison de Lagord, trouble tous ceux qui la croisent, elle incarne la séduction et l’attirance volcanique.

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 07 Mai 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Tinbad

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan, Tinbad Roman, mars 2025, Préface Serge Lehman, 266 pages, 23 € Edition: Tinbad

 

« Car ce que La Fabrication du Réel propose avant tout, c’est, comme son titre l’indique, une expérience métaphysique, une plongée dans l’infrastructure du sujet du monde.

Pas une autofiction, mais une ontofiction » (Serge Lehman, Préface).

« Tout en écoutant le ressac de l’océan résonner dans la maison, je fixais la malle de mon père. Je pris alors conscience que si je ne savais rien, ou si peu, de mes origines, et de ce qui fondait cette identité que je portais, je ne savais pas plus qui j’étais moi-même, ni vers quoi j’allais ou n’allais pas » (La Fabrication du Réel).

Pas de larmes, Caroline Tiné (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 29 Avril 2025. , dans La Une Livres, En Vitrine, Cette semaine, Les Livres, Critiques, Albin Michel, Roman

Pas de larmes, Caroline Tiné, Albin Michel, mars 2025, 288 pages, 20,90 € Edition: Albin Michel

 

« Le dernier chant au Père, qui n’écoutait jamais de musique, serait cet hymne magnifique au martyre de Jésus. Victoire est songeuse, elle n’a jamais été initiée à l’art, la culture ou la musique par le Père. Comme si la guerre d’Algérie avait occulté tout autre centre d’intérêt. Mais elle avait pris l’habitude d’aller errer au Louvre pour s’imprégner d’une infinie beauté ».

Pas de larmes est le roman d’un père, le Père disparu et donc retrouvé, sa stature, son élégance, ses mots, son histoire tumultueuse, irriguent ce roman, qui est aussi celui d’une terre aimée, qu’il a fallu quitter : l’Algérie. Ce roman est aussi l’histoire de Victoire, la fille aînée et préférée du Père, qui sera chargée de ramener ses cendres sur cette terre, qu’il a tant aimée. Pas de larmes nous conduit ainsi sur les traces d’une famille, dont le destin s’est étiré, jusqu’à casser, une famille éloignée de la guerre, qui va submerger l’Algérie, et l’irriguer de nostalgie.