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Buffles, une fable urbaine, Pau Mirò

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 30 Septembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Théâtre, Espaces 34

Buffles, une fable urbaine, traduit du catalan par Clarice Plasteig Dit Cassou, 2013, Collection théâtre contemporain en traduction avec le soutien de la maison Antoine Vitez, 65 p. 12,50 € . Ecrivain(s): Pau Mirò Edition: Espaces 34

Le pouvoir des fables


Comme souvent, les trilogies littéraires, musicales, théâtrales nous invitent à découvrir les œuvres à la fois comme uniques et chorales. L’œuvre de Pau Mirò n’échappe pas à ces découvertes subtiles, à ce va-et-vient du sens. Buffles est le commencement. Le commencement de la fable urbaine, celle de l’incertitude entre la figure animale, promise par le titre et la figure humaine, que le premier mot « Max » entérine. La voix qui nous parle, réunie aux autres personnages (« nous » p.11) se dit animale à la fin du premier moment du récit, p.12 :

Les herbes et les branches qu’on mâchait

paraissaient plus dures,

les feuilles paraissaient plus amères aussi.

Tout le ciel au-dessus de la terre, Angélica Liddell

Ecrit par Marie du Crest , le Samedi, 21 Septembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Théâtre, Les solitaires intempestifs

Tout le ciel au-dessus de la terre (Le syndrome de Wendy), traduit de l’espagnol Christilla Vasserot, 2013, 80 pages, 13 € . Ecrivain(s): Angélica Liddell Edition: Les solitaires intempestifs

 

L’île des morts ou retour à Utoya


Angélica Liddell achève, avec Tout le ciel au-dessus de la terre (Le syndrome de Wendy), sa trilogie chinoise entamée en 2011 avec Maudit l’homme qui se confie en l’homme, poursuivie en 2013 avec Ping Pang Qiu dont nous avons parlé ici, dans une précédente recension, le 18 juin 2013.

Dans cette pièce, nous suivons les voyages métaphysiques et mélancoliques de Wendy, figure centrale du texte, née de l’imagination de l’anglais Barrie au début du siècle dernier. Wendy ou Angélina ? L’écriture est d’abord réécriture, emprunts, intertextualités, superpositions. La pièce est constituée de fragments presque autonomes, définis chacun par un titre. En ouverture, le leitmotiv d’une scène cruciale du film de Kazan, Splendor in the grass, titre faisant lui-même référence à un poème de Wordsworth, cité tour à tour par la professeure de littérature anglaise, miss Metcaf, et son élève, héroïne de l’histoire, Deanie Loomis. Malgré les vicissitudes de la vie, soyons maîtres de nous-mêmes et de notre passé.

Ekphrasis 8 - La neige tombe sur Cherbourg

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 11 Septembre 2013. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Elle vient juste d’avoir quatre ans, le 19 février 1959. Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy sortent en salle. Elle ne connaît pas Cherbourg mais elle a aimé Guy.

– Ça commence ainsi : « un film chanté en couleurs d’origine ». Générique. Des parapluies rouges, bleus, en contre-plongée, dansent en lignes, en diagonales. Ils sont d’énormes fleurs poussées dans les pavés humides de la rue. Parfois des marins en pompons, ceux qui traverseront tout le film, des passants en ciré jaune surgissent sur l’écran. Parapluies d’une vieille comédie musicale américaine ? Le trop petit parapluie bleu pâle de l’affiche sous lequel les amoureux se blottissent, heureux. Guy et Geneviève. Les parapluies de Cherbourg, la boutique de Madame Emery, le titre du film.

Soudainement, apparaissent en ligne six maléfiques parapluies noirs, prémonitoires.

Première partie : le départ.

Ekphrasis 5 - Le grand parasol multicolore

Ecrit par Marie du Crest , le Samedi, 07 Septembre 2013. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Le grand parasol multicolore


Le jardin en gradins est de l’autre côté de la paroi de verre. Un petit cabanon de bois bleu se dresse au centre comme sur une plage. Une jeune fille vend des boissons rafraîchissantes et des confiseries à ceux qui sont venus les voir. Nul ne peut entendre le bruit de la mer. Des tables et des sièges attendent les visiteurs. Boulevard Raspail. Paris. De loin, je les aperçois de dos ainsi que le reflet coloré de la grande ombrelle.

Couple sous un parasol. Matériaux divers, 300x 40 x 350 cm. Ils ont tous deux à peu près le même âge. Septuagénaires géants, retraités, installés sans vergogne au milieu de la grande salle d’une fondation d’art contemporain. Je ne peux pas m’approcher d’eux, leur adresser une tape amicale : Que faîtes-vous ici, en tenue de bain en plein Paris ?  Ils sont sculpture que l’on ne touche pas ; périmètre sacré délimité au sol par un trait gris épais, jalousement surveillé par un gardien jeune et sérieux. Je tourne autour d’eux sept fois. Un parasol leur sert de dais nuptial, légèrement incliné pour les protéger de l’absence du soleil imaginé par l’artiste. Jaune bleu rouge, pétales de toile et tige de métal blanchi.

Hervé Bougel : Portrait of the poet as a young man

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 29 Août 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Hervé Bougel : Les Pommarins, Editions Les carnets du Dessert de Lune, Bruxelles, 2008, 60 pages, 10 € ; Travails suivi de Arrache-les-Carreaux, chez le même éditeur, 2013, 73 pages, 11 €

 

Portrait of the poet as a young man


Un diptyque poétique : Les Pommarins et Travails d’Hervé Bougel

En 2002, en moins d’un mois, Hervé Bougel écrit Les Pommarins ; en 2013, est publié le recueil Travails. Ce qui relie ces deux textes, ce n’est pas le simple et évident propos autobiographique, et sans doute par là-même trompeur, mais la poursuite, la recherche, la maturation d’une écriture personnelle, allant de la prose à une « prose en vers », largement fondée sur l’enjambement de rupture.