Le long déroulement de notre histoire nationale n’aura jamais manqué de femmes ou d’hommes charismatiques sur le plan social et politique. Sortant du lot constamment fourni des revendicateurs de pouvoir à tout crin et des opportunistes de renoms inscrits dans notre mémoire collective, ils se seront ainsi magnifiquement singularisés par leur intelligence mais surtout par l’humanisme dont ils auront été les très éminents porte-voix. C’est en outre le plus souvent, et lorsqu’ils n’en furent pas empêchés par leur engagement ou par leur action sans détour ni intrigue, qu’ils se seront bientôt attachés une très légitime reconnaissance publique. En considérant leurs bienfaits sous cet angle, rapportés au cadre hexagonal et communautaire, c’est bien de la sorte en songeant plutôt à un Clemenceau qu’à un Talleyrand que sauraient être aujourd’hui distingués un honneur véritable fait au symbole de l’Etat et une raison noble donnée à la grandeur nationale. Encore faut-il admettre pour cela et une bonne fois que prime et primera toujours virtuellement sur l’intérêt égoïste des oligarchies et des élites, sur la richesse corporatiste et individualiste, la cause essentielle et vitale d’une population ralliée aux lois du juste partage démocratique. « Liberté, égalité et fraternité », les devises républicaines de l’Etat français resteront alors pour longtemps cette sonde efficace selon laquelle, du degré des paroles à la température des actes, se mesurera indéfiniment chez les hommes, toute récolte face au jugement de leurs pairs, tout mérite face à celui de l’histoire.