Identification

Articles taggés avec: Chauché Philippe

Desports 4 Spécial Coupe du Monde

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 01 Juillet 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Revues, Editions du Sous-Sol

Desports 4 Spécial Coupe du Monde, Olivier Guez, Bernard Chambaz, Adrien Bosc, Pierre-Louis Basse, Benoît Heimermann, Bernard Comment, et beaucoup d’autres, Ed. du Sous-sol, mai 2014, 196 pages, 17 € Edition: Editions du Sous-Sol

 

« A 16h34, à la 79e minute de la rencontre, Alcides Ghiggia, l’ailier uruguayen, déboule, excentré. Il a éliminé Bigote, son vis-à-vis, et s’en va chercher la tête ou le pied de Schiaffino. Comme sur le premier but de la Celeste, Barbosa l’anticipe, légèrement avancé, oui, Barbosa anticipe le centre, il ne ferme pas bien l’angle de son but, Ghiggia l’a vu, tire, Barbosa se détend mais trop tard, la balle lui échappe, l’Uruguay marque. La Celeste même au score et le Brésil ne la rattrapera jamais, il va perdre « la Finale » ! (Le gardien maudit, Olivier Guez).

Comme la littérature, le football est affaire de détente et d’anticipation. Il faut bien fermer l’angle de son but pour éviter que la phrase lancée à vive allure ne finisse dans le filet. Comme la littérature, le football est affaire de stratégie, on occupe le terrain ou on semble se découvrir, mais c’est une ruse chinoise, les attaquants sont en place, mais un milieu jaillit comme un haïku, pied droit, pied gauche, déhanchement, retour sur le droit et exclamation finale, la clameur se poursuit longtemps en suspension comme chez Céline.

Manuel d’écriture et de survie, Martin Page

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 28 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Seuil

Manuel d’écriture et de survie, mai 2014, 176 pages, 14 € . Ecrivain(s): Martin Page Edition: Seuil

 

« J’ai des points communs avec des dessinateurs, des peintres, des biologistes, des musiciens, avec des personnes qui ne pratiquent aucun art mais qui exercent leur profession avec imagination. Je déteste l’idée de groupe et de corporatisme. Aller voir ailleurs profite toujours à notre art ».

Sur le ring du roman, Martin Page invite Daria, une jeune femme romanesque qui se livre à quelques exercices littéraires. Il répond à ses lettres imaginaires, comme à l’entraînement : esquive, pas de danse, jambes souples, souffle contrôlé et poings prêts à frapper, pour lui montrer ce qu’il convient d’éviter si elle veut gagner aux points. Il témoigne de ses combats permanents, de sa lutte incessante contre les assis et contre lui-même. Le doute comme une paire de gants de cuir où l’on se glisse, les incertitudes comme des cordes qui renvoient l’écrivain au centre du ring, exposition totale, où se découvrir peut être fatal. Mais aussi toujours avancer, même lorsque l’on perd du terrain. Ecrire et ne jamais baisser la garde, écrire et s’en donner les moyens.

La Chanson du Mal-Aimant suivant Mai, Jean-Louis Bailly

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 24 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions Louise Bottu

La Chanson du Mal-Aimant suivant Mai, mai 2014, 55 pages, 9,50 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Bailly Edition: Editions Louise Bottu

 

« Et je chantais cette romance / En 1903 sans savoir / Que mon amour à la semblance / du beau Phénix s’il meurt un soir / Au matin voit sa renaissance /

Voici la chanson qu’on chantait / L’an trois sans trop pouvoir savoir / Qu’amour pour moi avoisinait / Un piaf jamais mort mort un soir / Au clair matin toujours il naît / »

Jean-Louis Bailly qui ne manque pas de talent, fait sienne la saison de l’Oulipo et marche avec insouciance sur les pas ailés de Georges Pérec. Un pied dans La Disparition, l’autre dans La Chanson d’Apollinaire, pour un double plaisir, l’original et son double. Principe retenu celui du lipogramme, cet exercice de haute littérature consistant à priver un texte d’une lettre. Point de « e » dans ce Mal-Aimant, et mille mots qui sautent à la marelle tracée à la craie blanche par la main d’un garnement qui n’en est pas à un tour littéraire près. La privation décidée fait naître quelques réjouissantes apparitions littéraires, des mariages surprenants, comme celle de l’amour chez Apollinaire des envolées lyriques et tremblantes.

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 21 Juin 2014. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin qui a coordonné la publication de 39-45 en Vaucluse, une somme unique de témoignages et de documents retraçant ce qui s’est vécu en Vaucluse durant la dernière guerre mondiale

 

Comment est né ce projet ?

 

André Brun, qui était membre d’Expressions Littéraires Universelles, l’association porteuse du projet, et impliqué auprès des anciens combattants, est venu présenter ce projet à Corinne Niederhoffer, responsable des éditions Élan Sud, c’était en 2009. Le recueil de correspondances d’Émile Sauvage, poilu vauclusien, était déjà paru dans la collection Mémoires. Le projet n’était pas encore décidé quand le dernier poilu français a disparu, ce fut une alerte, l’élément déclencheur. Pour la guerre de 39-45, il était grand temps qu’on s’y mette !

Un été sans alcool, Bernard Thomasson

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 14 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Seuil

Un été sans alcool, mai 2014, 264 pages, 18,00 € . Ecrivain(s): Bernard Thomasson Edition: Seuil

 

« Je m’appelle Charles. J’ai soixante-neuf ans la semaine prochaine. Et je me suis lancé à la conquête de l’identité de mon père. Je sais que c’était un résistant. Je connais son prénom, Pierre. Personne ne m’a révélé son vrai nom. Il faut avouer que je ne l’ai jamais cherché.

Jusqu’à cet été ».

Roman de l’origine, et origine du roman, c’est le principe actif d’Un été sans alcool. Son terrain d’expérimentation : celui des eaux troubles de l’occupation et de la résistance, de ce qui a été dit et donc caché. Celui de la mémoire partielle, des affirmations et des rumeurs. Roman français, s’il en est. Sans identité, sans trace, sans visage, sans mémoire, point de récit national, et par extension point de récit particulier et romanesque. Un été sans alcool est le roman de la recherche de l’identité et de l’histoire du père du narrateur, mais aussi de sa mère.

Le temps est venu d’en savoir plus et de ne plus se contenter de ce qui s’est colporté. Le temps de Charles est compté, alors il se plonge dans ce qui a fondé son existence, sa naissance, au cœur de la guerre, de l’occupation et du maquis.