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Articles taggés avec: Chauché Philippe

Les œuvres éternelles suivi de La rose céleste, Thibault Biscarrat (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 01 Décembre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Les œuvres éternelles suivi de La rose céleste, Thibault Biscarrat, éditions Ars Poetica, septembre 2022, 60 pages, 10 € . Ecrivain(s): Thibault Biscarrat 

« Les voix, les versets me sont choses familières. J’attends au pied de la montagne pour qu’il m’indique Sa royauté. Alors le verbe se fera écriture, encre indispensable » (Thibault Biscarrat, Les œuvres éternelles).

« Voyez l’or, plus vous le faites fondre, plus il s’affine. Quand il est purifié à 24 carats, il ne se réduit plus à quelque chaleur qu’on le soumette, car il n’a plus d’alliage impur qui se puisse consumer. Ainsi en va-t-il de l’âme qui se purifie au feu divin » (Paul Claudel, Journal, Janvier 1924).

Une revue littéraire, comme La Cause bien nommée, sert aussi parfois à accompagner, livre à livre, souffle à souffle, l’itinéraire littéraire d’un romancier ou d’un poète. Les livres sont là, et les recensions suivent mot à mot cette aventure romanesque, poétique, et profondément inspirante pour le lecteur. Elles suivent et accompagnent l’écrivain dans son évolution, ses transformations, ses admirations, ses saisissements littéraires. C’est le cas de celles consacrées à Thibault Biscarrat depuis son premier opus, Dolmancé, puis L’homme des grands départs, ou encore Chant Continu et L’Initié.

Pierre Reverdy, Écrire, pour survivre, Roger Aïm / Julien Gracq, Prix Goncourt 1951, Histoire d’un refus (Essai), Roger Aïm (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 24 Novembre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

Pierre Reverdy, Écrire, pour survivre, Roger Aïm, Éditions La Simarre, juin 2022, 132 pages, 15 €

Julien Gracq, Prix Goncourt 1951, Histoire d’un refus (Essai), Roger Aïm, Éditions La Simarre, août 2020, 75 pages, 13 €

 

« Écrire m’a sauvé – j’ai sauvé mon âme. Je ne peux pas imaginer ce qu’eût été ma vie si je n’avais pas écrit. Mais je crois que je ne suis ni un poète, ni un écrivain, ni un artiste. Mais un homme qui n’a pas trouvé d’autre moyen de garder le contact avec la vie, de surnager. J’ai écrit comme on s’accroche à une bouée » (Lettre de Pierre Reverdy à Jean Rousselot, 16 mai 1951).

« Dadaïste avant le mouvement Dada, surréaliste avant Breton, il s’inscrit dans la discipline constructive (Apollinaire) du cubisme. Même si plus tard il préserve ses relations avec les artistes surréalistes comme il l’avait fait avec les cubistes, sa trajectoire poétique originale sera autre, dans la solitude (Roger Aïm).

Par petites touches, Philippe Cassard (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Lundi, 14 Novembre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Mercure de France, Biographie, Récits

Par petites touches, Philippe Cassard, Mercure de France, Traits et Portraits, septembre 2022, 200 pages, 19 € Edition: Mercure de France

 

« La connaissance intime qu’avait Merlet des cantates, des Passions et des œuvres d’orgue du Cantor, rendait au Bach qu’il nous enseignait, à travers les préludes et fugues du Clavier bien tempéré, les toccatas et les suites, sa jubilation au contrepoint, son rebond aux rythmes de danses et son expression intensément vocale aux fugues lentes et aux sarabandes ».

C’est donc Par petites touches que Philippe Cassard déroule sa vie d’apprentissage de la musique et du piano, sa vie de rencontres et d’études auprès de grands serviteurs de la transmission musicale. Il faudrait, non pour illustrer, mais pour éclairer comme le fait un vitrail, joindre à cette recension des enregistrements de pièces musicales sous les doigts de pianistes qui n’ont cessé et ne cessent peut-être de l’accompagner. Nous pourrions ainsi proposer : Jardin sous la pluie de Claude Debussy par Philippe Cassard, Miroirs de Maurice Ravel par Vlado Perlemuter, et Barcarolle op. 60. de Frédéric Chopin par Nikita Magaloff.

Le célibataire absolu, Pour Carlo Emilio Gadda, Philippe Bordas (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 27 Octobre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Le célibataire absolu, Pour Carlo Emilio Gadda, Philippe Bordas, Gallimard, septembre 2022, 432 pages, 30 € Edition: Gallimard

 

« Je n’avais pas devant moi le visage de Gadda, que je ne connaissais pas, mais le sosie du vieil homme qui m’avait appris à lire, quand j’étais enfant, ce grand-père qui me lisait Le Comte de Monte-Cristo et me gardait sur ses genoux pendant qu’il remplissait ses grilles de mots croisés. Ce n’est pas pour ce que ce titre promettait d’introspection stoïcienne et de pathétique que j’ai acheté La Connaissance de la douleur, mais pour cette ressemblance si frappante avec celui qui m’ouvrait aux mystères de Hugo et Dumas sur la toile cirée d’une cuisine de Corrèze ».

Les grands livres naissent parfois de hasards heureux, de concordances, de combinaisons romanesques qui font se rencontrer des visages, des destins, des styles, des manières d’être, de vivre et donc d’écrire. Ici c’est la rencontre entre le portrait de Carlo Emilio Gadda qui figure en médaillon dans la première édition de La Connaissance de la douleur, publié par les éditions du Seuil et traduit par Louis Bonalumi et François Wahl, et celui du grand-père de Philippe Bordas, le mirage d’une vignette, l’illusion d’une parenté.

La Forteresse, Autobiographie 1953-1973, Richard Millet (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 20 Octobre 2022. , dans La Une Livres, En Vitrine, Les Livres, Critiques, Biographie

La Forteresse, Autobiographie 1953-1973, éditions Les Provinciales, août 2022, 300 pages, 24 € . Ecrivain(s): Richard Millet

« Pas de portrait en pied, donc : des images, plutôt ; et malgré le refus de raconter ma vie, qui n’a qu’un médiocre intérêt, la tentation de retrouver le fil, celui de mes vingt premières années, sans céder au romanesque qui pourrait donner de l’épaisseur, non pas plus d’authenticité, à mon récit. On y entendra la basse continue de l’échec et le chuchot de l’innommable, plutôt que le chant d’une enfance heureuse ».

Si on lit avec un rien d’attention l’œuvre de Richard Millet, nous sommes saisis par sa densité, sa force, sa vision, et son style. Qu’il s’agisse de son œuvre romanesque, dont il semble s’être aujourd’hui éloigné, ses récits, ses nouvelles, ses essais, ou encore ses œuvres inclassables, qui appartiennent tout autant à la langue qu’à celui qui depuis près de quarante ans écrit. Il écrit sur sa langue, son pays, ses passions, ses amours, ses livres, ses musiciens, ses colères et ses combats, la France, le Liban, la Méditerranée. Il écrit, à la manière d’un grand classique, un homme de qualité, admirateur des prosateurs du Grand Siècle, et d’écrivains singuliers, qui hantent les bibliothèques, et parfois l’imaginaire des écrivains de notre temps.