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Articles taggés avec: Ayres Didier

52.dimanche (XIX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 01 Juin 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le dimanche 6 mai 2012

 

je suis gêné de parler de mon engagement littéraire, alors que se joue aujourd’hui le sort politique de différents peuples

mais, je trouve que l’art de l’écrivain doit être capable de tenir devant, ou plutôt sous les ronces, comme j’appelle les affaires du monde

alors cela dit, il me reste à trouver et à réfléchir

hier soir, comme je cherchais quelque chose pour ce matin, j’ai pensé que je pouvais parler du discours lui-même

et puis ce matin, comme jugeant cette corbeille de fruits à dominante jaune cadmium, je me suis dit que cette relation du discours avait son importance

52.dimanche (XVIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 25 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le dimanche du 29 avril 2012

 

éthique

éthos (dans le sens anthropologique) : caractère commun à un groupe d’individus d’une même société

vous pardonnerez cette citation un peu technique, de ce qui va occuper en partie la lettre d’aujourd’hui, mais cette définition m’est venue ce matin comme pour amorcer ma communication d’aujourd’hui

éthique au principe d’écrire

par exemple dans le livre de 1941 de Jean-Paul Sartre, lequel écrivait son traité de phénoménologie quand la France vivait des heures sombres de son histoire, tout autant que la déambulation américaine de Kerouac, qui s’est arrêtée à mon avis sous l’effet de la reconnaissance publique, et l’assèchement de l’écrivain

"Je suis un homme écrit" - La beauté de vivre de Jean-Paul Dadelsen

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 21 Mai 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Petite discussion sur La Beauté de vivre de Jean-Paul de Dadelsen

 

Pour tout dire, cette petite étude est écrite sous la dictée morale d’une intention et d’un goût personnels, que ce livre de Jean-Paul Dadelsen est venu raviver et éclairer avec franchise. Car, grâce à la lecture du livre hybride de cet auteur alsacien que certains connaissent, j’ai retrouvé en moi de difficiles interrogations qui méritent peut-être d’être écrites aujourd’hui. Le poète voit le jour en 1913, et ce livre sort en librairie pour la célébration du centenaire de la naissance de l’auteur. Ce n’est pas à proprement parler un recueil de poèmes, ni un livre de correspondances, ni encore un livre de souvenirs, et l’éditeur a choisi un angle d’attaque très original au regard de ce projet de célébration de l’anniversaire du poète, et a réuni des lettres, poèmes et témoignages qui retracent les tout premiers pas littéraires du poète, en regardant ce que celui-ci produisait autour de sa relation affectueuse et tendre avec son oncle Eric. Un poète était en train de naître, et on le voit s’épanouir en ses années de jeunesse, au milieu de cette relation étroite qui de 1929 à 1936 liera les deux hommes, entre Strasbourg et Paris notamment.

52.dimanche (XVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 18 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le dimanche 22 avril 2012

 

politique/poétique

la position esthétique, qui est aussi un moment éthique, n’est pas indifférente à la cité et à la vie de la cité

disons que la couleur d’une lampe par exemple, pour un poète, est rouge comme le sang, ou jaune soleil, ou vert-de-gris, et cette couleur n’est pas sans conséquence sur l’univers immédiat et les interattractions probables avec le milieu où le poète se trouve

sachant que glisser sur cette couleur, parfois bleue comme celle des républicains en notre révolution de 89, rouge cerise ou blanche comme l’hermine, c’est déjà une poétique, un afflux de significations, que la simple lampe ornée d’un drapeau est tout de suite plus épaisse, et en ce sens politique, dirais-je

Sur le fleuve, Silvia Baron Supervielle

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 15 Mai 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Arfuyen, Poésie

Sur le fleuve, 2013, Prix Jean Arp, 14 € . Ecrivain(s): Silvia Baron Supervielle Edition: Arfuyen

Cette distance


C’est avec grand intérêt que j’ai reçu ce livre, prix Littérature Francophone 2012, car il recoupe divers intérêts qui sont miens au moment présent, et me permet de revenir aussi à d’anciennes idées qui ont été à la base de ma formation universitaire de troisième cycle, et qui, sous la direction de Philippe Tancelin, m’ont permis d’élaborer une problématique difficile sur l’étrangeté en esthétique littéraire. J’avais conçu avec ce professeur et poète de l’Université Paris VIII un ensemble phénoménologique complexe où la question de l’intervalle et de la distance était centrale. Je parlais avec lui de langue altérée, de porosité, de flux, de fluidité – et n’est-ce pas, les fleuves ne sont-ils pas bien ces zones aquatiques qui font des frontières molles, et qui coupent en soi le plus connu, le plus chéri, du plus lointain et du plus regretté, comme le symbolise le fleuve sacré où Siddhârta finit par rejoindre Bouddha ? Donc, pour nous, lecteurs qui venons après que les écrivains sont passés par cette ère du soupçon et de l’étonnement devant des mots simples, par un nouvel enchantement, je puis dire que cette série de cinq chapitres d’à peu près vingt poèmes pour chaque section, convient bien à ce qui fait la qualité presque orientale de cette langue, langue française que Silvia Baron Supervielle pratique depuis les années 60 comme langue de prédilection pour l’expression littéraire.