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Propos sur Poèmes d'août de Maria Ângela Alvim

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 09 Avril 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Quelques propos sur les Poèmes d’août, Maria Ângela Alvim, ed. Arfuyen, coll. Ombre, 2000, 14 €

 

Hymne aux choses abstraites

 

Comment expliquer le choix de livrer quelques mots sur ce livre paru en 2000 aux éditions Arfuyen, de la poétesse Maria Ângela Alvim, sinon, comme si l’idée des anges de la grâce – chère au cœur de Jean Tauler – pouvait s’appliquer au monde des livres. Car, je ne sais plus depuis quand ni pourquoi ce livre est dans ma bibliothèque, ni pourquoi encore une fois, je l’ai sorti du rayonnage, sinon par une vive nécessité – qu’expliquerait peut-être la mystique rhénane. Je dis « encore » mais il faudrait dire « à nouveau ». Comme quelque chose de non concret, de diffus, qu’il faut recommencer. Juste cette musique qui va l’amble de la musique des poèmes, tout à fait baignés de la lumière crépusculaire du suicide de Maria Ângela en 1959 à l’âge de trente-trois ans.

52.dimanche (XII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 06 Avril 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

dimanche 18 mars 2012

 

épaisseur et transparence

1. opacité

oui, car écrire, en un sens, manque toujours son but, par son métier même qui est de faire valoir le réel

elle épaissit, par exemple, le moment de silence devant la fenêtre et le soleil de huit heures qui brille faiblement sur la ruelle humide

elle, l’écriture, rend épaisse cette ruelle, tout en la faisant exister, et me permet de déduire la beauté de ce moment, qui n’a de sens que par le destin complexe d’une phrase

52.dimanche (XI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 30 Mars 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le 11 mars 2012

 

le rassemblement, l’uni

pourquoi cette double épithète en en-tête ?

de fait, sans doute, parce que c’est une tâche impérieuse, comme celle d’un soin ou d’une réparation

on rassemble, au sens propre, la bonne famille du langage – quelques mots qui ont parfois le génie de « la table de dissection » d’Isidore Ducasse dit Lautréamont – pour construire une sorte d’arche, de pontil, et jeter là le sens qui prend vie, comme une petite rivière souterraine

rassembler l’idée et le dit de l’idée, sans préférence pour finir, pour une école ou une autre

52.dimanche (X)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 23 Mars 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

 

dimanche 4 mars

 

la schize

pardonnez-moi tout d’abord de m’avancer à écrire cette épître en étant si peu renseigné sur Jacques Lacan, et de n’utiliser le néologisme dont est fait le titre, que parce que son étymologie grecque me va

car, fendre, séparer, c’est une belle entrée en matière pour décrire cela à quoi je m’applique

l’écriture est une sorte de doublure, un monde abstrait qui habite l’intérieur du monde, comme un vêtement

52.dimanche (IX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 16 Mars 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

ce dimanche 26 février

la coupure

je cherchais aujourd’hui à explorer, à regarder d’un peu près ce qu’est le désir d’écrire, et j’ai trouvé ce mot : la coupure

oui, le désir et son aspect en arrêt devant l’objet consommé, comme une page est « brûlée » en quelque sorte par l’encre qu’elle reçoit

et comme je dis brûlure, désir et brûlure, il est logique de penser à la coupure, à ce que fait le coupant de la page dans le continuum du réel

de cette façon, l’impression d’une maison de papier – comme j’ai parfois aussi des impressions de sommeil, ou de maisons de langue – fait un îlot, une coupure dans l’étoffe de la journée