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52.dimanche (XVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 18 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le dimanche 22 avril 2012

 

politique/poétique

la position esthétique, qui est aussi un moment éthique, n’est pas indifférente à la cité et à la vie de la cité

disons que la couleur d’une lampe par exemple, pour un poète, est rouge comme le sang, ou jaune soleil, ou vert-de-gris, et cette couleur n’est pas sans conséquence sur l’univers immédiat et les interattractions probables avec le milieu où le poète se trouve

sachant que glisser sur cette couleur, parfois bleue comme celle des républicains en notre révolution de 89, rouge cerise ou blanche comme l’hermine, c’est déjà une poétique, un afflux de significations, que la simple lampe ornée d’un drapeau est tout de suite plus épaisse, et en ce sens politique, dirais-je

Sur le fleuve, Silvia Baron Supervielle

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 15 Mai 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Arfuyen, Poésie

Sur le fleuve, 2013, Prix Jean Arp, 14 € . Ecrivain(s): Silvia Baron Supervielle Edition: Arfuyen

Cette distance


C’est avec grand intérêt que j’ai reçu ce livre, prix Littérature Francophone 2012, car il recoupe divers intérêts qui sont miens au moment présent, et me permet de revenir aussi à d’anciennes idées qui ont été à la base de ma formation universitaire de troisième cycle, et qui, sous la direction de Philippe Tancelin, m’ont permis d’élaborer une problématique difficile sur l’étrangeté en esthétique littéraire. J’avais conçu avec ce professeur et poète de l’Université Paris VIII un ensemble phénoménologique complexe où la question de l’intervalle et de la distance était centrale. Je parlais avec lui de langue altérée, de porosité, de flux, de fluidité – et n’est-ce pas, les fleuves ne sont-ils pas bien ces zones aquatiques qui font des frontières molles, et qui coupent en soi le plus connu, le plus chéri, du plus lointain et du plus regretté, comme le symbolise le fleuve sacré où Siddhârta finit par rejoindre Bouddha ? Donc, pour nous, lecteurs qui venons après que les écrivains sont passés par cette ère du soupçon et de l’étonnement devant des mots simples, par un nouvel enchantement, je puis dire que cette série de cinq chapitres d’à peu près vingt poèmes pour chaque section, convient bien à ce qui fait la qualité presque orientale de cette langue, langue française que Silvia Baron Supervielle pratique depuis les années 60 comme langue de prédilection pour l’expression littéraire.

52.dimanche (XVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 04 Mai 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

lettre en ce dimanche de pâques closes

le 15 avril 2012

 

vacance et chemin terrestre

la matinée est très avancée, et balance déjà lentement vers midi

or, cette heure un peu curieuse de la journée, qui n’est pas pur matin, mais glisse depuis le matin vers la journée, est tout à fait au goût de la lettre d’aujourd’hui, avec sa perte, déjà, dans le temps et les lumières

car je voudrais écrire quelques mots sur la vacance

et si je dis vacance, je dois parler de ce qu’il lui fait écho, évidemment, l’occupation, ce que j’appelle métaphoriquement ici « le chemin terrestre »

Conjecture sur l'hybridité

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 03 Mai 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

À l’occasion de l’exposition Africa remix au Centre Georges Pompidou, qui a eu lieu de mai à août 2005 dans la galerie 1 du musée, les Editions du Centre Pompidou avaient publié un petit catalogue qui donne à voir, avec assez de précisions, des travaux d’arts visuels issus des activités des plasticiens africains contemporains. C’est un peu par hasard que j’ai acquis ce livre, dans une bouquinerie pour tout dire, et j’ai trouvé que le parti de montrer les œuvres sans presque de commentaires ni préface, était intéressant et remarquable. En tout cas, il m’a inspiré cette petite rêverie sur l’hybridité, et j’espère que cette discussion trouvera un écho et pourra se justifier de ce bon fondement. Car, comme dans l’entrée Ville et terre du catalogue, j’ai découvert une sculpture de Bodys Isek Kingelez, qui imagine un Kinshasa du troisième millénaire, l’Afrique m’a bondi aux yeux. Oui, avec ces espèces de bouteilles thermos des années 60 en guise d’immeubles – ou est-ce le contraire ? – ces constructions de lego qui figure des buildings et des gratte-ciel futuristes, je me suis trouvé bien à l’aise pour commencer de disserter en moi-même sur la porosité de l’expression africaine contemporaine, en tout cas telle que la propose cette exposition, et surtout le catalogue qui en est issu.

52.dimanche (XV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 27 Avril 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

samedi 7 avril, en guise de dimanche de pâques 2012

la lettre qui suit :

 

l’intériorité

deux choses frappantes dans la nuit d’hier où j’ai trouvé le titre définitif de la lettre d’aujourd’hui

tout d’abord, la conception, si je ne me trompe, des bénédictins sur la fonction de l’œil, de la fenêtre et du monde, sorte d’opération spirituelle qui me plaît assez

d’ailleurs, les focales, comme éléments de profondeur vont bien avec l’intériorité que je questionne ce matin

au cinéma, par exemple, on peut beaucoup jouer sur la focale, et apprendre grâce à cela, plus ou moins, la vérité