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Mes Arabes, Olivier Rachet (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 13 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Tinbad

Mes Arabes, Olivier Rachet, éditions Tinbad, septembre 2021, 168 pages, 19 €

 

Identité

Il serait compliqué de résumer les impressions qui furent miennes à la lecture de cet ensemble de textes qui tournent autour de la faculté révolutionnaire de l’identité, ici identité homosexuelle – même si celle-là n’est pas tout dans le livre. On y voit surtout aussi une belle défense de l’Islam en ce qui concerne les mœurs ou la littérature.

Il m’a fallu trois petites journées pour lire Mes Arabes, et étudier, trop hâtivement sans doute, ce que j’appellerai ici : une herméneutique ou une phénoménologie de l’identité, ici appuyée sur un trait sexuel personnel et agissant. C’est avec cette approche en définitive que j’ai pu, sans temps morts, parcourir ce livre, à la fois poème en prose et réflexion sur soi, sur le soi homophile. Du reste, puisque j’évoque cette agitation des signes, qui s’interpolent dans le sein le plus intime de la construction d’un homo, je donne ici quelques mots phares de cet essai de discours amoureux arabo-musulman (car telle est la relation de l’auteur à lui-même passé par la figure vigoureuse de l’Arabe) : arabesque, Arabe, Raï, Paradis, alcool ou révolution notamment.

Lisières d’instants, Pascal Mora (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 11 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Lisières d’instants, Pascal Mora, éditions Unicité, mai 2021, 82 pages, 13 €

 

Hic et nunc

J’ai été heureux de découvrir le dernier livre de Pascal Mora, où j’ai trouvé beaucoup de matière et néanmoins une espèce de sobriété poétique allant à l’essentiel. Cette impression est due à la concentration du propos, lequel se quintessencie, prend la poésie pour matière avec discrétion et finesse. Et cette poésie est dynamique, mouvante, oscillatoire, s’attachant au hic et nunc de façon hésitante mais toujours avec assez distance, visant à couvrir davantage que le poème lui-même – ce qui pour moi est proprement l’affaire de la poétique, qui ne se contente pas de son propre cercle de périmètre mais vibre, tremble dans la prosodie de l’écriture. De plus ce mouvement est ascensionnel, conduit vers une forme de spiritualisation du monde et de moments du monde. Cette poésie est chant et allant musical.

Vous êtes ici, Renaud Ego (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 04 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Vous êtes ici, Renaud Ego, Le Castor Astral, juillet 2021, 175 pages, 14 €

 

Poèmes spatiaux

Il m’a été difficile d’orienter une lecture de ce recueil de poèmes de Renaud Ego, pour en saisir une idée centrale susceptible de faire un accès aux textes. Difficile mais intéressant. Ce n’est cependant pas une poésie hermétique mais complexe, demandant une concentration importante pour suivre un chemin dans ce dédale intérieur – comme une rivière suivant son cours depuis sa source. La rédaction de ces poèmes a pris 6 années de la vie de l’auteur et on imagine facilement que les sujets de ces poésies ont suivi et accompagné l’existence du poète. C’est pour cela que l’on y voit : la femme en son érotisme, la folie et son énigme, le communisme et ses questions, des énumérations de chiffres, tout un univers qui n’est pas sans rappeler, sous certains angles, l’expérience littéraire de Pound.

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 27 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel, L’Atelier Contemporain, septembre 2021, 750 pages, 25 €

 

 

Continuité/Discontinuité

Ce n’est que vers la fin de ma lecture de cet ouvrage volumineux – puisqu’il résume les années d’enfance de Gérard Titus-Carmel, jusqu’à la rencontre avec Joan, en 1970 – que j’ai trouvé un point d’appui solide dans le cadre de ce fameux dessin dans le tapis d’Henry James, c’est-à-dire l’arrière-fond, l’essence d’un texte. De plus, j’ai partagé mon temps à lire les 750 pages de cet opus, traversant cette autobiographie où logiquement les faits s’accumulent. Et comme le dit bien le titre, ce rêve autobiographique nous conduit d’ombres en lumières, là où se jettent les étincellements de la mémoire comme dans un rêve, le rêve de l’auteur en son rêve, un mirage.

N’être que ça, Yves Namur (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 20 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

N’être que ça, Yves Namur, éditions Lettres Vives, juin 2021, 96 pages, 16 €

 

Être, silence, oiseau

Cette poésie très claire et très travaillée, qui côtoie l’essentiel, est satisfaisante en tout point. J’y ai deviné par exemple, un tempérament, et vu nettement le poète lui-même, retrouvant dans l’écume de la réalité poétique, le sens du vrai et de la quintessence, en gros, d’une présence, de la Présence. Donc, l’être. Donc le Dasein de l’être, de l’être en train d’être.

Le poète est au présent – même si ce recueil a été rédigé durant une décennie. Car son poème tire vers le contemplatif, à la japonaise peut-être, en tout cas comme décantation de l’observation, qui, en silence, veille pour l’être, parmi les oiseaux, créatures qui ne sèment ni ne récoltent. La récolte du poète, c’est son poème et sa timide apparition, sa façon de faire place, de rendre vacant ou d’éblouir.