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Articles taggés avec: Mahdi Yasmina

Robert Longo : la beauté du désastre

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Samedi, 18 Octobre 2014. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Vers quel horizon invisible flotte ce regard vide ; quel rêve ou quelle pensée hante ce front somnolent ? De quoi parlerait cette bouche ainsi cachetée ? De résurrection ou de néant ?, Théophile Gautier, Articles et chroniques (Salon de 1849)

 

Solitude urbaine

Nous avons choisi, à cause de notre période troublée et de l’acuité des artistes à se rendre maîtres de ces sujets, d’écrire une courte étude et d’aborder l’œuvre originale de Robert Longo. En effet, ce plasticien américain, né à Brooklyn le 7 janvier 1953, prélève des images de l’environnement d’un monde qui s’écroule, se délite, d’où l’individu est spolié, rendu maillon d’une chaîne d’objets de consommation courante.

Des histoires dessinées

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Lundi, 12 Mai 2014. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

La vie sans mode d’emploi Putain d’années 80 !, Désirée et Alain Frappier, éditions du Mauconduit, janvier 2014, 192 pages, 22,50 €

L’entrevue, Manuele Fior, éditions Futuropolis, avril 2013, 176 pages, 24 €

 

La vie sans mode d’emploi :

Ce roman graphique, écrit et illustré à deux voix, celles de Désirée et Alain Frappier, résume en sous-titre, Putain d’années 80, la vie difficile d’une génération en butte à la débâcle et en prise avec la dépression.

La couverture de cette magnifique bande dessinée, de prime abord, n’indique pas la gravité du sujet. Une jeune fille vue de trois-quarts, au graphisme impeccable – à la façon de Lichtenstein ? – nous sourit, penchant la tête par une porte entrouverte comme pour nous inviter gaiement. Mais au dos de la couverture, un paysage rouge sang, une silhouette anonyme et esseulée rame – au propre comme au figuré –, canote dans le lointain vers des berges désolées.

Rue Quincampoix

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 02 Avril 2014. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Arrêtons-nous une fois encore à la galerie Polad-Hardouin pour une exposition de groupe de trois jeunes femmes. Nous retenons tout spécifiquement Ayako David-Kawauchi et le titre énigmatique de ses pièces : Livre à vivre. L’artiste d’origine japonaise fait place nette avec du dessin brut, aux exécutions stylisées à l’aide du fusain et de la pierre noire sur papier. Or, il s’agit bien de tranches de vies modestes, découpées dans l’imaginaire d’une jeune fille interrogative.

Le carton d’invitation nous montre d’ailleurs une fillette emmitouflée dans son col roulé, la bouche cachée et de grands yeux légèrement bridés, ouverts, étonnés et fiévreux. La figure poupine, brune, un peu disgracieuse d’une fillette, ou malade, ou frileuse, surgissant d’un halo brumeux, d’une vieille photographie noire et blanche, entraîne à l’interrogation. Repousse les limites de l’enfance, de l’autobiographie dans une vision un peu cauchemardesque.

Lega Société secrète au Congo - Musée du Quai Branly

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 28 Janvier 2014. , dans La Une CED, Documents, Les Dossiers

 

 

Secrets d’ivoire (13/11/13-26/01/14)

 

« Hélas, il suffit d’une petite fourmi rouge dans la trompe de l’éléphant pour incommoder à en mourir le plus gros gibier de la terre ».

« Les filles peules, blanches comme des mulâtresses, les filles mossis et bambaras, noires comme de l’ébène sahélienne, étaient si élancées et d’une telle grâce qu’en les voyant au marché on se serait cru à une foire organisée pour un concours de beauté » (Hampaté Bâ, L’étrange destin de Wangrin).

Le livre des sources, Gérard Pfister

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 22 Novembre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Pierre Guillaume de Roux éditeur

Le livre des sources, 2013, 432 pages, 24,90 € . Ecrivain(s): Gérard Pfister Edition: Pierre Guillaume de Roux éditeur

« Après tant de siècles, échauffez mon esprit de vos rayons immortels : c’en est fait, je suis exaucé ; l’étincelle a jailli, je me sens embrasé : commençons ». Charles de Fieux de Mouhy

 

Strasbourg, de 1365 à 1993

Le roman de Gérard Pfister s’ouvre sur une dissertation sur la guerre, ou plus exactement sur des pans de l’Histoire, celle des sacrifices des hommes et de l’injustice à leur égard, dont certains conflits oubliés de l’époque médiévale jusqu’aux massacres de masse des deux grandes guerres mondiales. L’exergue des anarchistes « la liberté ou la mort » – cité par l’auteur lui-même – augure très vite de cette quête mi sociologique, mi initiatique, qui commence par une enquête. Une forme stylistique en spirale, « une narration à plusieurs instances » comme dirait Gérard Genette, produit à la fois « le léger décalage temporel du récit d’événements (…) et la simultanéité absolue dans l’exposé des pensées et des sentiments (…) le direct et le différé (…) le quasi-monologue intérieur et le rapport après-coup » (in Figures III). Nous pourrions peut-être parler de spirale narrative, avec l’irruption de l’auteur, qui nous entraîne d’un récit à un autre, par fragments.