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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Lila, Goethe

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 03 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Langue allemande, Théâtre

Lila, La Cause des Livres (2013), Edition bilingue (allemand/français), trad. de l’allemand Annemarie Neffgen, préface Maud Duval, postface Pierre Bourdariat, 123 p. 16 € . Ecrivain(s): Goethe

 

Lila apprend par une lettre anonyme la mort de son mari le baron Sternthal. Elle tombe sans connaissance pour se réveiller folle, état qui empire lorsqu’on lui annonce que la nouvelle était dénuée de vérité et qu’elle voit réapparaître le baron. Elle le prend pour un spectre, assimile tous les membres de sa famille à des fantômes, et fuit dans les bois où elle erre en peine et en rond, épouvantée par toute tentative d’approche de la part de sa parentèle, plongée dans les ténèbres de nulle part (en donnant à son personnage le nom de Lila, Goethe savait probablement que ce mot, en arabe, désigne la nuit).

Pendant dix semaines se succèdent au château des charlatans qui lui appliquent sans succès les traitements courants à la fin du 18ème siècle (saignées, lavements, et autres thérapies bien plus douloureuses).

« Je frémis quand je pense aux cures que l’on a essayées sur elle, et je tremble à la pensée des autres cruautés qu’on voulait lui infliger avec mon accord », se lamente le baron, alors qu’on vient lui présenter un nouveau guérisseur, le médecin Verazio.

Libre livre, Jean Pérol

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 21 Mars 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie, Gallimard

Libre livre, 2012, 157 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jean Pérol Edition: Gallimard

 

Le titre dit : Liber ! Livre ! Liberté !

Tout livre délivre, on le sait, et l’étymologie est là, si besoin est, pour le confirmer.

Ce livre est, entre tant d’autres, œuvre de liberté.

Ecrire que toute poésie est liberté, que tout poète est homme libre, relève du sens commun.

Mais Jean Pérol s’affranchit de tout.

Il transgresse les règles prosodiques traditionnelles. Oui, c’est vrai, bien d’autres, depuis longtemps, l’ont fait. Lui n’est pas de parti pris : régulièrement il y revient, quand ça lui chante, et ses vers sont alors dignes des grands classiques, et ils nous chantent, tout autant que ceux qu’il ne vêt pas du costume académique.

Chien, chaîne

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 13 Mars 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Quand je jappe au jasmin de ta jupe qui court,

Courte et vive, et que gonfle ta hanche ondulante,

Hallucinante enfant, sais-tu que je m’invente

La douce vie d’un chien qui garderait ta cour ?

 

Quand je lape au jardin le nectar délicieux

Des larmes que ton cil a semées sur la sente

Au pistil de la rose, advient-il que tu sentes

Que de tous tes chagrins tout mon être est anxieux ?

Memento du franc-maçon, Guy Chassagnard

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 05 Mars 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Pascal Galodé éditeurs

Memento du Franc-Maçon, 2012, 590 p. 25 € . Ecrivain(s): Guy Chassagnard Edition: Pascal Galodé éditeurs

 

Le titre de cet imposant ouvrage de 590 pages pourrait donner à penser qu’il s’agit d’un livre destiné aux seuls initiés, d’une sorte de catéchisme maçonnique qui ne serait pour les profanes qu’un texte occulte de plus sur les prétendus « mystères » de la franc-maçonnerie.

Il n’en est rien.

Le tour de force de Guy Chassagnard est d’avoir élaboré un document « tout public » sans tomber dans la vulgarisation sensationnelle de textes d’auteurs se vantant d’informer le lecteur, qu’ils présupposent naïf, sur la franc-maçonnerie tout en feignant d’en savoir beaucoup plus que ce qu’ils veulent ou peuvent en dire, et s’acharnant à envelopper d’une atmosphère d’occultisme des éléments qui ne sont secrets que de polichinelle.

La lecture de ce mémento sera sans aucun doute utile aux profanes qui ont la saine curiosité de s’informer sur les objectifs de la franc-maçonnerie, qui ont l’envie sans a priori de mieux connaître cette association d’hommes de bonnes mœurs, et qui souhaitent se défaire des préjugés, des clichés, de l’image volontairement fausse qu’en donnent régulièrement les médias.

Mauvaises passes, Mohamed Al-Azab

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 01 Mars 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Pays arabes, Roman, Seuil

Mauvaises passes (Wuqûf mutakarrir), traduit de l’arabe égyptien par Emmanuel Varlet, Seuil, format kindle février 2013, 176 pages . Ecrivain(s): Mohamed Al-Azab Edition: Seuil

 

Nous est familier, dans le roman, l’usage de la troisième personne, qui instaure, entre le personnage « IL » et le narrateur, la distance maximale.

Nous sommes habitués, également, à l’emploi du JE, qui abolit cette distance pour donner l’illusion que le narrateur et le héros sont une seule et même personne.

Mohamed Al-Azab, pour ce roman court et dense, a fait le choix d’une autre perspective, beaucoup moins courante : le narrateur s’adresse au personnage principal en utilisant le TU.

Certes nous connaissons des exemples de romans à la deuxième personne (La Modification, de Michel Butor, ou Un homme qui dort, de George Pérec, pour ne citer que ceux-là). Dans ces exemples, le narrateur s’adresse au lecteur, et l’institue, de gré et de force, héros du récit.