Identification

Articles taggés avec: Froissart Patryck

Les Wagons rouges, Stig Dagerman (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 09 Juin 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Pays nordiques, Roman

Les Wagons rouges, Stig Dagerman, Ed. Maurice Nadeau, Poche, mai 2022, trad. suédois Gustaf Bjurström, Lucie Albertini, 212 pages, 9,90 €

 

Les Editions Les Lettres Nouvelles (Maurice Nadeau) n’ont pas lésiné sur la qualité de finition des volumes de la Collection de Poche qu’ils viennent de lancer : couverture à l’esthétique attrayante qui constituera la « marque distinctive » de la collection, et papier élégant pour les pages intérieures, à savoir un Fabriano Palatina ivoire 80 gr.

Parmi les premières œuvres que Nadeau réédite dans cette collection prometteuse, figure ce recueil de neuf nouvelles du Suédois Stig Dagerman qui, précise Bjurström dans l’Avertissement, « ont été écrites à des dates différentes mais suffisamment rapprochées, cependant, pour qu’il n’ait pas semblé indispensable d’adapter un ordre strictement chronologique ».

 

1/ Les Wagons rouges

Deux recueils de Marcel Peltier aux éditions du Cygne (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions du Cygne

. Ecrivain(s): Marcel Peltier Edition: Editions du Cygne

 

Murmures, Ed. du Cygne, janvier 2021, 10 €

Patience, le sistre !, Ed. du Cygne, Coll. Poésie francophone, janvier 2022, 10 €

 

Suite à la recension récente, dans le magazine de La Cause Littéraire, d’un recueil de poésie de Marcel Peltier intitulé Fulgurances, il nous est venu l’envie d’en connaître davantage de l’œuvre de ce poète « wallon-picard » à l’écriture à la fois expérimentale et prolifique. C’est sur deux recueils, publiés aux Editions du Cygne, qu’a porté la présente exploration :

Murmures est sorti en 2021 (1)

Patience, le sistre ! est tout récent (2)

Dans sa préface à Murmures, Olivier Salon, membre de l’Oulipo, écrit :

Le Cavalier de la Nuit, Robert Penn Warren (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 25 Mai 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Séguier

Le Cavalier de la Nuit, février 2022, traduit anglais (USA) Michel Mohrt, 607 pages, 22 € . Ecrivain(s): Robert Penn Warren Edition: Séguier

 

En introduction à l’analyse très documentée et fort éclairante qu’il a consacrée en préface à ce sombre roman « de bruit et de fureur », Hubert Prolongeau écrit ceci :

« Sans doute est-il difficile d’exister à côté de la sainte Trinité des lettres américaines de l’entre-deux-guerres : William Faulkner, John Steinbeck, Ernest Hemingway… Tout au plus aperçoit-on dans leur ombre F. Scott Fitzgerald ou John Dos Passos. Robert Penn Warren n’a même pas eu cette chance, bien qu’il soit, de tous, celui qui affiche aux Etats-Unis le palmarès le plus éblouissant : trois prix Pulitzer (performance rarissime) ».

Dès les premières pages du Cavalier de la Nuit on se rend compte qu’on pénètre en effet dans l’univers romanesque d’un maître du genre, et on se met à évoluer dans une atmosphère qui fait immédiatement penser à celle des Raisins de la colère.

Tout ce qui est à toi brûlera, Will Dean (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 20 Mai 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Polars, Roman, Belfond

Tout ce qui est à toi brûlera (The last thing to burn), Will Dean, mars 2022, trad. anglais, Laurent Bury, 267 pages, 20 € Edition: Belfond

 

Un roman de l’horreur, qui semble tout droit sorti de la sinistre cave d’un Dutroux, ou inspiré par ce qu’a vécu la jeune autrichienne Natascha Kampusch pendant huit ans. Si l’auteur a eu le dessein de montrer un exemple de la monstruosité qui peut animer un individu dans son rapport à certains de ses semblables sur lesquels il lui est permis circonstanciellement de s’arroger un pouvoir absolu, il y a réussi.

La narratrice, Thanh Dao, qui parle à la première personne, obligeant ainsi le lecteur à ressentir conjointement les horreurs de sa captivité, est une jeune Vietnamienne, arrivée clandestinement dans un conteneur en Angleterre avec sa sœur Kim-Ly dans un « lot » de migrantes attirées par la promesse d’un travail correctement rémunéré leur permettant de poursuivre des études universitaires tout en faisant parvenir une aide financière à leur famille. A leur arrivée, les passeurs les louent puis les vendent en catimini à divers « patrons » – ici un propriétaire terrien vivant reculs dans une ferme isolée – qui ont tout loisir de les exploiter à leur gré de façon évidemment totalement occulte. Alors se met en place l’emprise, alors commence un long, un terrifiant calvaire.

Tout ce qui brûle, Lisa Harding (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 13 Mai 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Joelle Losfeld, Iles britanniques, Roman

Tout ce qui brûle, mars 2022, trad. Irlandais, Christel Gaillard-Paris, 331 pages, 22 € . Ecrivain(s): Lisa Harding Edition: Joelle Losfeld

Tout ce qui brûle est le roman d’un personnage féminin en combustion dans le contexte volontairement flou d’une Irlande moralisatrice, socialement conservatrice et structurellement patriarcale.

Sonya, après des débuts prometteurs sous les feux des projecteurs dans une carrière de comédienne interrompue dans des circonstances qui ne sont pas communiquées de façon précise, vit seule avec ses deux « garçons » : son fils, Tommy, à qui elle voue un amour fusionnel, âgé d’un peu plus de quatre ans quand commence le récit, et le chien Herbie, qui est, de jour comme de nuit, compagnon de toutes les activités (jeux, promenades, sieste, repas, télévision). Mais Sonya est alcoolique. Son comportement de plus en plus anticonformiste, antisocial, épié par une voisine « qui lui veut du bien », ouvertement réprouvé par les bien-pensants du village, finit, estiment les quelques témoins de ses transes éthyliques, par mettre en danger tant sa propre vie que celles de son fils et de leur compagnon canin. Sur intervention de son père, avec qui elle a peu de contact mais qui semble la faire perpétuellement surveiller, Sonya est placée dans une institution religieuse spécialisée dans la désintoxication, et Tommy et Herbie sont envoyés séparément dans des lieux d’accueil dont on refuse de dévoiler la localisation à l’actrice privée momentanément, à son profond désespoir, de ses droits parentaux et de sa liberté de mouvements.