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Articles taggés avec: Compère-Demarcy Murielle

Le journal de MCDem (6), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 01 Février 2018. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Dimanche 3 décembre

Stabiliser l’édifice dans le naufrage. Saut dans l’absence au monde ; dans une quête d’absolu ; dans le néant. « Si elle est poursuivie assez loin, l’aventure intérieure mène à l’une ou l’autre de ces trois issues : la folie, la conversion ou la mort », écrit Romaric Sangars dans Conversion*.

Aventure intérieure poursuivie loin également, radicale, par R.M.

Les mots de Richard Millet avancent, dans Déchristianisation de la littérature, pour y « voir clair » dans les impasses d’un monde fragilisé par ses propres leurres bornant son acheminement pour le moins déclinant.

A propos de Les Indiens et la nature, Françoise Perriot, par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 26 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Les Indiens et la nature, Françoise Perriot, éd. du Rocher, coll. Nuage rouge, novembre 2017, 240 pages, 39 €

 

D’emblée, Françoise Perriot précise la finalité et l’objectif de son voyage dans ce livre remarquable publié par les éditions du Rocher, alliant témoignages textuels et ceux photographiques du temps passé et présent pris dans un mouvement cyclique. Son fil conducteur était de décrypter les liens unissant les Indiens et la nature. Revient à l’auteur le mérite de s’être portée à l’écoute des particularités culturelles, pratiques et croyances, des Indiens membres de diverses tribus, sans lire ces singularités par la lorgnette réductrice de sa réalité personnelle. Son voyage consiste en une exploration formée par des rencontres avec d’autres personnes qui parlent d’autres langues et pensent autrement. L’ouverture à des cultures différentes, à des espaces disparates, suivant un tempo accordé à des « temps rythmiques et circulaires et non pas segmentés et linéaires », approfondit le champ d’investigation de ce livre. La finalité de cette exploration est également précisée : il ne s’agissait pas pour Françoise Perriot d’aborder ce thème dans un esprit religieux mystique, ni par une adhésion à l’idéologie New Age, ni par un militantisme écologique acerbe mais précise-t-elle

Le journal de MCDem (5), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 18 Janvier 2018. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Vendredi 24 novembre

La transformation de l’activité lectorale en expérience auditive, Guillaume Basquin, fondateur des Éditions Tinbad avec Christelle Mercier, en a signalé la mesure déterminante dans l’appréciation d’une écriture. La parole littéraire en général, la parole poétique en particulier, se donnent à entendre via le canal auriculaire et l’on imagine que tout lecteur doué de l’oreille dite absolue possède le sésame pour un plaisir inégalable. Ceci pour Quignard, ceci pour Basquin. Tous deux d’ailleurs aiment à écouter la musique baroque, dans laquelle les termes s’entrechoquent, où chaque note se révèle nécessaire, avenante. Sans doute y trouvent-ils cette tonicité, cette finesse spirituelle qu’une musique par ailleurs perçue comme plus remuante, comme plus dynamisante/grisante, n’apporte peut-être pas autant qu’elle, en réalité.

« Pour bien écrire, il faut avoir l’oreille musicale, savoir écouter et s’écouter chanter, même en silence », écrit Guillaume Basquin. « L’œil écoute » – l’expression claudélienne constitue davantage une évidence qu’une figure de style.

Le Journal de MCDem (4), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 12 Janvier 2018. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Lundi 20 novembre

 

Lu ce matin dans un quotidien de la Presse Régionale cette citation du poète Pierre Reverdy : « Le suicide suppose une notion de la liberté qu’une société bien portante ne peut se permettre de comprendre ni d’excuser ». Une telle lucidité, clairvoyance, ne peut provenir que du regard d’un poète. Problématique, la Liberté le restera. Le problème demeure toujours la société bien portante.

Deuxième conférence de Jacques Darras ce soir, à la Comédie de Picardie d’Amiens : « Tout picard que j’étais » (2).

Écrit hier un compte-rendu de la première conférence donnée par le poète, il y a presque un an, le 15 décembre 2016 :

Le Journal de MCDem (3), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 15 Décembre 2017. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Dimanche 12 novembre 2017

Vivement et joyeusement interpelée par l’appellation de certaines espèces panchroniques : les chimères, les « grenouilles violettes » (découvertes en 2003), les « oursins de cuir », le requin « lézard », le requin « lutin », les triops (dotés de trois yeux), les « vampires » des abysses… quand l’Imaginaire rejoint la nomenclature scientifique…

Rencontré encore dans la Presse généraliste l’expression de « fossile vivant », notion initialement employée par le père de la théorie de l’évolution, Darwin. Cette expression suggérait l’idée d’espèces qui n’auraient pas évolué depuis les temps fossilifères. Mais une ressemblance – par exemple l’espèce fossile du Cœlacanthe « Macropoma » et l’actuel « Latimeria » – n’induit pas une absence de changements génétiques et morphologiques au fil du temps, des générations, mais infère la marque d’adaptations similaires face à des conditions de vie similaires. D’où vient l’émergence d’une telle appellation inappropriée de « fossile vivant », qui consiste dans un oxymore (puisqu’un fossile est le reste minéralisé d’un organisme mort) et véhicule une notion de nos jours considérée comme obsolète et trompeuse (une supposée absence d’évolution) ? En fait, certains taxons, comme les cœlacanthes, furent d’abord connus par des formes apparentées fossiles avant que l’on découvre les espèces actuelles. Les scientifiques parlent aujourd’hui d’espèces « panchroniques ».