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Ce dont il ne reste rien, poème de Lionel Jung-Allégret

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 26 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Al Manar, Poésie

Ce dont il ne reste rien, avril 2017, Encres de Catherine Bolle, 63 pages, 18 € . Ecrivain(s): Lionel Jung-Allégret Edition: Al Manar

 

D’entrée l’exergue généreuse annonce / énonce une certaine gravité : le silence, la solitude, la peur de la mort comme mobile du crime des Hommes. Cependant l’autre face existentielle résiste, et subsiste un quelque chose contre ce qui ne serait que néant sans réponse aucune : une présence dans le silence (« tu es là » dans la citation empruntée à José Angel Valente, extraite de Au dieu sans nom) ; une parole surgie du silence même (« Tu parles toujours (…) », Edmond Jabès) ; la révélation du mobile du crime pour lever un peu le voile De la nature des choses, Lucrèce).

Ce dont il ne reste rien de Lionel Jung-Allégret, édité par Al Manar en avril 2017 et augmenté d’encres de Catherine Bolle, débute par ce curieux distique :

 

« Tu veux être l’écriture qui disparaît.

Etre celui dont il ne reste rien ».

Murmures de l’absence, Gérard Mottet

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 21 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Murmures de l’absence, éd. Tensing, avril 2017, 103 p. 12 € . Ecrivain(s): Gérard Mottet

 

Cette Note de lecture est dédiée à la mémoire de l’éditeur Éric Jacquet-Lagrèze, disparu brutalement.

Les auteurs publiés par les éditions Tensing appréciaient chez Éric Jacquet-Lagrèze son dévouement et sa générosité d’esprit remarquable.

Puisque ce livre de poèmes d’incomplétude a l’originalité de se clore par une citation en exergue à la toute dernière page, je souligne ce trait, au parfum de bruyère – celui connu par les poètes, cette bruyère d’Apollinaire entrevue sous les paupières lorsque celles-ci se recueillent ou lorsque l’on veut faire murmure au milieu du bruit qui nous prend parfois malgré nous :

« J’ai cueilli ce brin de bruyère

L’automne est morte souviens-t’en

Nous ne verrons plus sur terre

Odeur du temps brin de bruyère

Et souviens-toi que je t’attends ».

Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala (2)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 11 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Théâtre

Zoartoïste et autres textes, La Maison Brûlée, 2016, 131 pages, 15 € . Ecrivain(s): Catherine Gil Alcala

 

Du Théâtre Poésie de Catherine Gil Alcala en général et de Zoartoïste en particulier

D’emblée, l’attrait de l’onomastique (la liste des personnages) commet chez le lecteur son travail d’Imagination, lorsqu’il plonge dans le monde de la poétesse-dramaturge Catherine Gil Alcala. C’est écrire qu’un univers à part entière, singulier, s’ouvre d’entrée dans ce qu’il faut bien appeler des Créations, dans un Théâtre Poésie qui tord et hallucine la Langue pour inventer son propre langage, entremêlant les éléments disparates d’une écriture archaïque et contemporaine.

Aussitôt, un Infini turbulent (Henri Michaux) s’avance au centre du théâtre où les personnages-acteurs investissent et traversent une mise en scène hors cadre par à-coups de marteau scandés pour faire résonner le corps dans un abîme de sons, à la recherche du perpétuel variable d’une incarnation intégralement à reconquérir, « (…) une incarnation qui, perpétuellement désirée par le corps, n’est pas de chair mais d’une matière qui ne soit pas vue par l’esprit ni perçue par la conscience et soit un être entier de peinture, de théâtre et d’harmonie » (Antonin Artaud).

Rouge sang-dragon, Colette Prévost

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 21 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Les Vanneaux

Rouge sang-dragon, avril 2017, 76 pages, 15 € Edition: Les Vanneaux

 

Le recueil de poèmes en prose de Victor Segalen, Stèles, et les tableaux du plasticien contemporain bordelais Max Mitau, constituent les moteurs d’écriture du recueil Rouge sang-dragon de Colette Prévost, qui vient de paraître en cet avril 2017 aux éditions des Vanneaux, dans la collection L’Ombellie. Prétextes à écriture de la même manière que Segalen « s’était servi de ce qu’il trouvait en Chine comme de matériau de construction, pour exprimer ce qu’il avait à dire. Le poète parle de moule dans lequel il a fondu son art », Pierre-Jean Rémy (http://www.steles.net/page).

Segalen explique dans son Avant-Propos de Stèles que celles-ci étaient sous les Han des montants destinés à faciliter la mise en terre des cercueils. Des commentaires y étaient inscrits en guise d’oraison funèbre. Les stèles devinrent par la suite des plaques de pierre montées sur un socle, dressées vers le ciel et portant inscription.

Une pierre, en chemin, Bernard Fournier (2 et fin)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 12 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Une pierre, en chemin, éd. Tensing . Ecrivain(s): Bernard Fournier

 

Pour le poète Bernard Fournier en chemin, une pierre s’élève tel « un amer pour l’homme en dérive ». Symbole de la permanence, point de convergence entre le ciel et la terre, « signe de la présence, maintenant ici, de la / conjonction des astres et des hommes ; / pour dire aux hommes l’inscription des âmes dans l’espace », la pierre jalonne les Marches du poète, non pas bâton de pèlerin pour la circonstance mais davantage mesure dans l’univers, signe ancestral, socle séculaire, repère cadastral où nos errances s’appuient pour avancer, gravir, s’y retrouver.

 

« La pierre est venue là, attisée par le feu des étés

où s’échouent les oiseaux ;

Et autour de cet axe gravitent mes pensées ;

Quelles seront mes errances ?