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Articles taggés avec: Chauché Philippe

Annoncer la couleur, Ernest Pignon-Ernest, André Velter (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 10 Juillet 2019. , dans La Une Livres, Actes Sud, Les Livres, Critiques, Arts, Poésie

Annoncer la couleur, mars 2019, 96 pages, 29 € . Ecrivain(s): André Velter et Ernest Pignon-Ernest Edition: Actes Sud

 

« Tenir Parole à bras le corps dans La Lumière et dans La Force ».

« Toujours & Toujours Attiser le Feu qui nous jette en Avant ».

« C’est le même Corps dans le Décor qui joue sa peau sans y penser ».

Ernest Pignon-Ernest et André Velter sont deux archers. Leurs flèches : pour l’un le fusain, la plume et le pinceau, pour l’autre la phrase et les mots acérés, ils se croisent, se lient et fécondent la poésie et le dessin. L’image chante dans son mouvement et la phrase l’illumine. C’est une main ouverte comme une offrande – on pense évidemment à celle du torero José Tomás (1) –, un pied ailé, un œil fermé de femme ombré de noir, un corps nu aux bras ouverts, comme une divine présence, un voilier dans le lointain, suspendu sur l’océan, comme les mouettes qui l’accompagnent : « Pour annoncer la couleur rien ne vaut le noir et blanc ».

Une boîte de nuit à Calcutta, Nicolas Idier, Makenzy Orcel (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 05 Juillet 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Robert Laffont

Une boîte de nuit à Calcutta, mai 2019, 306 pages, 20 € . Ecrivain(s): Nicolas Idier, Makenzy Orcel Edition: Robert Laffont

 

« … Calcutta m’a regardé, et j’ai baissé les yeux. Je n’aurais pas dû les baisser. J’ai vu s’allonger à même le sol cette Nouvelle jeunesse (1) qui se cherche, cherche une sortie, à travers une foule aussi compacte que les murs des palais vides, dans les ordures, le regard éteint des dieux » (Makenzy Orcel).

« … Quand un écrivain écrit, ce n’est pas seulement le monde qui entre dans son rythme, c’est la création d’un rythme du monde. Un mélange de bénédiction et de malédiction. Car il faut prendre sur nous tant de poids, traverser tant de strates de pierre sèche encombrée de mots et d’espoirs avortés… » (Nicolas Idier).

Une boîte de nuit à Calcutta est le roman épistolaire de deux écrivains, deux voyageurs, entre Pékin, Paris et Calcutta, deux amis qui se livrent et livrent ce qu’ils voient, pensent, sentent, et lisent. Deux écrivains armés d’un sismographe qu’ils maîtrisent à merveille : la littérature. Le roman est une arme qui fait voir le réel, même lorsqu’il semble s’en détourner, et Une boîte de nuit à Calcutta en est au centre.

Le Livre de mémoire, suivi de La lettre première, Thibault Biscarrat (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 28 Juin 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Les Vanneaux

Le Livre de mémoire, suivi de La lettre première, juin 2019, 90 pages, 17 € . Ecrivain(s): Thibault Biscarrat  Edition: Les Vanneaux

 

« Sur ton bras une marque, un signe : voici le Verbe et les soixante-dix noms sacrés.

Voici le Livre de mémoire.

J’envelopperai la Terre de lumière et les rayons embraseront les rivages.

Nous susciterons le pourpre et le point étincelant. Nous susciterons l’encore et le poème.

Mystérieux infini d’où le Tout se déploie. Trois sortant d’Un, Un étant dans le Trois ».

 

Le Livre de mémoire s’ouvre sur une citation du Zohar : Ecoutez cieux, ce que je vais dire… Le Zohar ou le Livre de la splendeur, essentiel dans la mystique juive, ouvrage qui étudie, et interroge l’humain et le divin.

Le Tour de France, Christian Laborde (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 12 Juin 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Les éditions du Rocher

Le Tour de France, juin 2019, ill. Sonia Lopez, 384 pages, 21,90 € . Ecrivain(s): Christian Laborde Edition: Les éditions du Rocher

 

Christian Laborde, l’écrivain gascon, est un passionné de vélo. On lui doit notamment un Dictionnaire Amoureux du Tour de France (Plon), et plus récemment Robic 47 (Ed. du Rocher). Il a reçu en 2015 la médaille du Tour de France pour l’ensemble de ses livres consacrés aux Géants de la route, des mains de Bernard Hinault, le quintuple vainqueur de la Grande Boucle.

Il s’agit d’un Tour de France aux mille entrées, où l’on croise Louis Aragon – le goût violent de vaincre la nature et son propre corps, l’exaltation de tous pour les meilleurs. René Fallet – Prince du comptoir, des syllabes et du braquet… Laurent Fignon – Il rayonne dans l’exploit, l’attaque, l’assaut, n’assiégeant que les plus hautes citadelles… Mais aussi Antoine Blondin – Le général de Gaulle est le président des Français onze mois sur douze. En juillet, c’est Goddet. Ou encore Lance Armstrong – L’on reproche souvent à Lance Armstrong d’être hautain. Il l’est. Hautain : doué pour les hauteurs. Et enfin – mais une fin toute provisoire – Nico Mattan – Le 13 juillet 2000, le Belge Nico Mattan fait son miel du col de Notre-Dame des Abeilles avant de laisser Marco Pantani-Korsakov interpréter Le vol du bourdon dans le Ventoux.

Rencontre Philippe Chauché et Christian Laborde

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 12 Juin 2019. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

entre Pau et Avignon, les Pyrénées et le Ventoux, mai 2019

Philippe Chauché : Christian Laborde, d’où vient cette mémoire vive du Tour de France, de ses héros et de ses anonymes, des corps stylés, des cols et des échappées, qui sonnent chez vous, comme des Odyssées ? Comment est née cette passion ?

 

Christian Laborde : Elle vient de mon enfance, de la cuisine de mon enfance : la toile cirée, les verres Duralex, la bouteille de rouge, et mon père qui me raconte les exploits des héros du Tour, Vietto, Gaul, Lazaridès… Mon père était un fabuleux conteur. Et les héros dont il me parlait durant l’hiver, je les voyais passer devant moi, en juillet, dans les lacets du Tourmalet. Ça a commencé là, ça a commencé comme ça.

 

Ph. Chauché : Quand on évoque le Tour de France, on pense immédiatement aux Pyrénées, comme si cette chaîne de montagnes était née pour le vélo ?