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Articles taggés avec: Agsous Nadia

Salah Stétié : une mélodie passionnée des mots (Entretien)

Ecrit par Nadia Agsous , le Dimanche, 28 Octobre 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Originaire du Liban, « poète des deux rives » d’expression arabe écrivant en français, passeur d’émotions et de mots chargés de sens qui tentent l’élucidation de l’être et de son univers, Salah Stétié, auteur de nombreux ouvrages, traducteur, est incontestablement l’un des majeurs poètes de l’ère contemporaine. A travers l’entretien qui suit, le poète nous invite à nous laisser nous surprendre et nous émouvoir à travers cette parole éclairante qui dit et raconte l’enfance, la terre natale et bien d’autres sujets qui nous permettent de découvrir l’être, le poète et sa conception de la poésie.

 

Nadia Agsous : Vous avez été élevé dans un milieu familial qui vous a initié à la culture poétique et mystique arabo-musulmane. Vous êtes un poète arabe qui écrivez en langue française. Comment expliquez-vous le choix du français comme langue d’expression ?

Le ravin du chamelier, Ahmad Aboukhnegar (recension 2)

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 31 Août 2012. , dans La Une Livres, Sindbad, Actes Sud, Les Livres, Critiques, Pays arabes, Roman

Le ravin du chamelier, (2012), trad. de l’arabe (Egypte) par Khaled Osman, 207 p. . Ecrivain(s): Ahmad Aboukhnegar Edition: Sindbad, Actes Sud

 

Le Ravin comme métaphore du monde


Tout commence par une scène de lutte acharnée. Un face à face féroce, dans un lieu transformé en champ de bataille, entre, d’une part, des hommes « à bout de nerfs, brandissant leurs gourdins sans oser passer à l’attaque ». Et d’autre part, la femelle-serpent qui les défie « ostensiblement » depuis plus de trois jours poussant sa bravade jusqu’à faire tourner ses adversaires « en bourriques ».

Dès le début du roman, Ahmad Aboukhenegar, romancier égyptien, nous introduit au cœur d’une histoire de vengeance ; une intrigue du genre fantastique qui met en scène des hommes et une femelle-serpent engagés dans une « guerre » où les premiers, « mus par une haine enfouie – et – une répulsion instinctive », tenant dans leurs mains haches et gourdins, les sens aux aguets, solidaires des uns et des autres, déploient toute leur énergie et leurs forces pour se défendre des velléités vengeresses voire meurtrières de leur ennemie ancestrale, la femelle-serpent qui hante leur imaginaire et réveille leurs peurs archaïques.

Léon Tolstoï, les chemins de la misère

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 31 Mai 2012. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Les chemins de la misère, Léon Tolstoï, Editions de l’Herne, 2012, 63 pages, 9,50 €

 

Le 9 février 1909, le Comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï écrivait dans son journal :

« Je viens de voir un misérable, un moujik, un ancien soldat, qui s’exprime avec des mots étrangers, inutiles, mais leur sens est le même : la haine à l’encontre des gouvernants, des riches, la jalousie et une façon de se justifier de tout. Un être épouvantable. Qui a fait cela ? Les révolutionnaires ou le gouvernement ? Les deux ».

A travers ce paragraphe, L. Tolstoï décrit un tableau qui s’inspire d’une réalité sociale qui sévit en Russie. C’est ainsi qu’il nous introduit d’emblée dans le thème central de cet essai totalement consacré au monde paysan vivant dans les villages à proximité de sa demeure située près de Toula. Par ailleurs, en centrant son propos sur les paysans et sur leurs conditions de vie extrêmement précaires, il nous informe du contexte politique russe des années 1908 et dévoile son positionnement à l’égard du gouvernement russe, d’une part. Et des révolutionnaires, d’autre part.

Dans l'oeil du cyclone. Entretien avec François Xavier

Ecrit par Nadia Agsous , le Samedi, 28 Avril 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

Dans l’œil du Cyclone, François Xavier, Les éditions du Littéraire, février 2012, 240 p. 17,50 €

Comment pouvait-il croire en l’amour, lui qui avait si peu d’assurance ? Comment aimer cette femme bien trop jeune pour lui ? « Le salut n’est-il pas dans la fuite ? » Partir. Mais en quête de quoi ? De l’insaisissable ? De l’infranchissable ?

X., poète, journaliste et écrivain à succès qui hait la foule et refuse l’amour, serait-il un homme à part ? Ce personnage solitaire, doté d’une finesse de pénétration et d’analyse psychologique, littéraire et sociétale, inquiet, complexe, d’une sensibilité à fleur de peau, éternellement insatisfait, faussement hautain et misanthrope qui pose sur le monde un regard acariâtre et détaché, serait-il en avance sur son temps ?

C’est l’univers de ce « poète maudit des temps modernes », ce personnage atypique, au caractère difficile et pourtant profondément humain que le narrateur, cette « ombre » qui suit X. dans son périple existentiel, nous incite à découvrir tout au long de ce premier roman, Dans l’œil du Cyclone qui livre des constats sur l’amour, le désir, les rapports hommes/femmes et qui s’attache à mettre en lumière les contradictions et les travers de notre société contemporaine. Un monde désolé, sans espoir de soulagement ni de guérison.

L’entretien qui suit propose d’apprécier ce premier roman publié aux éditions du Littéraire.com.

Putain d'indépendance. Entretien avec Khaddour Riad

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 18 Avril 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

Putain d’Indépendance, Khaddour Riad, Editions La Contre Allée, février 2012, 182 p., 17,50 €

 

« Ô bateau, emmène-moi loin de l’Afrique.

Dans mon pays je suis opprimé.

Ô bateau, emmène-moi au pays des lumières,

Plutôt Rome que vous autres ».

 

C’est par cet hymne scandé par les foules dans les stades d’Alger que Khaddour Riad, l’auteur de Putain d’Indépendance, nous propose de nous immerger dans son livre récemment publié aux Editions La Contre Allée.

Ecrit sous forme d’un récit autobiographique, cet ouvrage met en scène, sur un ton humoristique, des parcelles de vie de l’auteur en lien avec l’histoire coloniale et post-indépendance de l’Algérie.

Si l’indépendance a permis une promotion sociale pour les Algérien-ne-s qui, sous domination coloniale, ont fait l’objet d’injustices et ont vécu dans des conditions précaires et misérables, l’auteur s’évertue à souligner l’échec des tenants successifs du pouvoir algérien à tenir les promesses de l’indépendance.