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Le bon moment, La science du parfait timing, Daniel Pink (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mercredi, 13 Mars 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Flammarion

Le bon moment, La science du parfait timing, janvier 2019, 320 pages, 20,90 € . Ecrivain(s): Daniel Pink Edition: Flammarion

 

Penseur hors normes, plume avisée autant dans ce qui nous motive que dans nos sciences vécues socialement, l’auteur s’intéresse, et nous fait participer, avec brio, à la science du « parfait timing ».

L’ouvrage, progressif, nous fait choisir, presque par la pratique et l’exemple, le moment opportun pour la prise de décision, démontrant que l’emploi du temps idéal pour agir est décisif ; avec une origine précise, pour une cause identique avec la même intention, le résultat diffère en fonction du timing.

L’ouvrage se veut, par la démonstration, « boîte à outils » du temps, comme par exemple « faire du sport le matin, booster l’humeur, instaurer une routine sportive, gagner en masse musculaire ».

Les clichés sont régulièrement démontés dans cet essai où « la pause-vigilance peut nous aider à nous défaire de l’emprise du coup de mou de l’après-midi », où les « micro-éruptions d’activités » s’avèrent efficaces plutôt que suggérées négativement.

Le livre est clairsemé de graphiques ayant force de démonstration à séquencer la journée en fonction de l’activité.

Mon frère et moi, Erik Sven (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 05 Mars 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Mon frère et moi, éditions Murmure des Soirs, février 2018, 126 pages, 18 € . Ecrivain(s): Erik Sven

 

Dans cette fiction d’un auteur néerlandophone qui écrit admirablement dans la langue de Molière tout est inventé et tout semble vrai.

Les personnages principaux, deux enfants, Colline et Aubin (et aussi leur amie Béatrice) ont parfois des comportements d’adulte frisant l’étrange initié par une ambiance à la fois de village et de forêt comme si on passait sans cesse d’un monde à l’autre (on songe à Alice aux Pays des merveilles) ; une adulte, un peu à l’écart de la société, Berthe, fera office de bonne sorcière usant de sortilèges très humains pour amadouer Colline et Aubin qui ne demandent qu’à trouver une affection diluée entre une mère excessive et malade et un père activement restreint dans son rôle professionnel de chef de chantier. On n’oubliera pas, à cet égard, qu’un des « personnages » principaux est… une autoroute catalysant la progression du récit, Berthe ayant des choses à régler d’anciennes situations : « Selon le journaliste, qui se prenait pour Sherlock Holmes, tout indiquait que la grande Berthe avait enlevé le petit Aubin. Enlèvement qui (et là, le journaliste se fit psychologue) trouvait son origine dans une histoire non résolue entre papa et Berthe ». Voilà donc, une ébauche de cette intrigue calquée sur des non-dits autant que sur des gestes très physiques entre les personnes, à la limite des émotions « courantes » et notamment entre enfants :

Dans le sillon des mots, Dominique Sintobin (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 19 Février 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Dans le sillon des mots, Editions Les Déjeuners sur l’herbe, 2018, 92 pages, 10 € . Ecrivain(s): Dominique Sintobin

 

Dans sa démarche active de l’écrit, pensée comme une promenade de Vie, Dominique Sintobin verbalise la phrase comme on chantonne : « écrire et reprendre un cheminement comme on reprend un sentier le même mais autrement ».

Le quotidien, à peine parfois transgressé, fait office de bonheur principal incitant à marquer le pas.

Recherche d’unicité avec les éléments principaux.

Il y a quelque chose de magnétique dans cette démarche ressemblant à un appel d’air dans d’évidentes joies bonnes à rappeler.

La simplicité fait office de difficulté à rattraper le moment présent et le garder un peu dans le creux de la main quand « l’écorce se fait caméléon » prenant « la couleur de la pierre ».

Alluvions, Michel Wolff (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 12 Février 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Poésie

Alluvions, Editions Les Déjeuners sur l’herbe, mai 2018, Encres de Cécile Massart, 48 pages, 18 € . Ecrivain(s): Michel Wolff

 

Dans son prologue, l’auteur s’annonce « passager clandestin » de lui-même. C’est dans cette sorte d’acceptation involontaire de lui-même qu’écrit Michel Wolff.

Echappatoire, « le clou singulier » de la poésie aurait donc « la tête ailleurs ».

Avec des bribes de phrases, Michel Wolff ouvre ses mots dans un papier carré comme une annonce de message inconnu sur un écran blanc.

Le temps, ainsi, s’aquarellise dans les taches diffuses de la peintre Cécile Massart accompagnant, à la perfection, ce sang de l’extérieur venu sur la phrase comme une preuve, un indice que « l’autre », ce poète, existe vraiment.

Empreintes digitales entre le vide et le mot, les traces ont quelque chose de l’estran après la marée puisque, certes, « l’irréversible beauté du matin, à la détrempe, colore la renaissance du monde ».

A chaos, chaos et demi, Carine-Laure Desguin (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 05 Février 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

A chaos, chaos et demi, éditions La P’tite Hélène, novembre 2018, 62 pages, 12 € . Ecrivain(s): Carine-Laure Desguin

 

Grattant la matière sociale (dans le sens « société ») en parallèle avec la fouille de mots mouvementés en tout sens, Carine-Laure secoue le cocotier de manière à éparpiller le produit de ses intenses réflexions, l’intention passant par une sorte de tunnel faisant office de révélation chaotique (un peu à l’instar des NDE, ces personnes revenues d’un monde parallèle après un accident).

Le chaos de mots, mêlés ainsi dans un relatif désordre non pas par le style comme les surréalistes, mais plutôt par la construction un peu empirique, devient le prétexte du livre, ceci en dehors de toute provocation gratuite : « Des hochets de sang rhésus O, à jamais rhésus O, dans cet entre-deux d’un état des lieux, éclaboussant l’échelle des gènes, des nervures d’ions positifs et d’ions négatifs, des transgenres de tous les chiffons, des épousailles sur papier glacé d’une armée de poupées barricadées jusqu’aux racines carrées de leurs dents ».

On passe d’« errances éternelles » en langage presque codé comme dans une écriture à la « Dotremont » avec une mise en place d’idées sous-jacentes pourtant claires dans leurs dénonciations, même « si le tombeau des jours d’avant ignorait tout de ces saccages, de ce chaos à chaos et demi ».