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Articles taggés avec: Chauché Philippe

People Bazaar, Souvenirs d’un infiltré dans le beau monde 1950-2000, Jean-Pierre de Lucovich

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 22 Novembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Séguier

People Bazaar, Souvenirs d’un infiltré dans le beau monde 1950-2000, octobre 2016, 592 pages, 22 € . Ecrivain(s): Jean-Pierre de Lucovich Edition: Séguier

« Juin 1955. Je suis au coin de la rue Saint-Benoît et du boulevard Saint-Germain. J’attends. Quoi ? Tout et rien. Que va-t-il se passer ce soir ? Comment dîner ? Pourrai-je entrer au Club Saint-Germain où doit passer Art Blakey et ses Jazz Messengers ? » (Avoir vingt-ans à Saint-Germain-des-Prés).

Je me souviens de Pierre de Lucovich, toutes celles et ceux qu’il a croisés, rencontrés, interviewés, aimés, en plus de cinquante ans, pourraient-ils peut-être répondre à cette invitation, à ce réjouissant exercice littéraire. En attendant de lire leurs réponses, l’infiltré offre dans cet opus ses souvenirs, souvenirs gracieux et élégants de nuits blanches et noires de Paris et New-York, les nuits d’un « raisin aigre »*, accordées aux musiques de Miles Davis, de Bud Powell ou de Thelonious Monk. En cinquante ans, Pierre de Lucovich aura plus pour moins approché – le journalisme ressemble parfois à la chasse au lion à l’arc – Orson Welles, drapé dans sa cape noire, Paul Gégauff, brillant, provocateur, mais aussi Maurice Ronet, docteur en lucidité, ou encore Françoise Sagan, l’amie, Dalio, l’humour juif à fleur de peau, l’autodérision dans le sang, mais aussi quelques princesses, des ministres, des peintres, des chanteurs, des couturiers, tant et tant d’autres. L’élégant infiltré écrit pour Paris Match, Vogues Homme, Paris Presse, Lui, L’Express, L’Evènement du Jeudi, Harper’s Bazaar.

Retour vers David Goodis, Philippe Garnier

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 17 Novembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, La Table Ronde

Retour vers David Goodis, octobre 2016, 368 pages, 24,50 € . Ecrivain(s): Philippe Garnier Edition: La Table Ronde

 

« Cette histoire de Goodis avait donc commencé fortuitement ; une commande, pour tout dire. Et lorsque l’idée avait été lancée de Paris, c’est avec certaines réticences que j’avais accepté. J’avais certes déjà fouiné du côté de Cain, Chandler, Burnett et d’autres auteurs de la Série Noire, et une exploration du monde de Goodis paraissait logique à certains. J’en étais moins sûr, et n’osais trop me lancer ».

Trente ans séparent La vie en noir et blanc et Retour vers David Goodis, les deux livres consacrés par Philippe Garnier à l’auteur de Tirez sur le pianiste, La lune dans le caniveau ou encore Cauchemar et L’allumette facile. Des romans noirs publiés en leur temps en France par Marcel Duhamel dans La Série Noire, puis par François Guérif dans la revue Polar et chez Fayard. Philippe Garnier, pour ceux qui l’auraient oublié, c’est l’œil et la voix américaine du magazine Cinéma, Cinémas, de Claude Ventura, Anne Andreu et Michel Boujut, produit et diffusé à la télévision sur Antenne 2, de janvier 1982 à novembre 1991.

Rencontre avec l’écrivain éditeur Arnaud Le Vac, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 09 Novembre 2016. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

Arnaud Le Vac croit aux affinités électives, il sème à tout va, une manière de vivre poétiquement, autrement dit des lettres d’écrivains, des poèmes, des photos, des reproductions de toiles et de dessins : – Prenez, et jetez au vent. Arnaud Le Vac met en musique Le sac du semeur, une revue numérique et imprimée, que l’on découvre parfois sur la table d’un café parisien, et que chaque lecteur peut imprimer pour l’offrir au vent, pour dit-il réinventer dans la continuité de la vie et du langage notre rapport entre la poésie et la vie.

La Cause Littéraire : Commençons par le début, si vous le voulez bien, pourquoi ce désir d’une nouvelle revue ? Vous faites d’ailleurs référence à celles qui ont marqué le « paysage » poétique français, Dada et la Révolution Surréaliste, nous pourrions y ajouter Tel quel, l’Infini, Ligne de Risque, Sprezzatura, Les Cahiers de Tinbad, vous vous sentez une certaine parenté avec ces dernières ?

La Condition humaine et autres récits, André Malraux en La Pléiade

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 02 Novembre 2016. , dans La Une Livres, La Pléiade Gallimard, Les Livres, Récits, Roman

Malraux, La Condition humaine et autres récits, Préface Henri Godard, septembre 2016, 1184 pages, 55 € (prix de lancement) . Ecrivain(s): André Malraux Edition: La Pléiade Gallimard

 

« Tchen regarda l’heure. Dans ce magasin d’horloger, trente pendules au moins, remontées ou arrêtées, indiquaient des heures différentes. Des salves précipitées se rejoignirent en avalanche. Tchen hésita à regarder au-dehors ; il ne pouvait détacher ses yeux de cet univers de mouvements d’horlogerie impassibles à la révolution » (La Condition humaine).

Malraux, forcément : écrivain (1) ! Qui pourrait en douter ? Et si le doute s’insinue, l’escapade dans cet opus que lui consacre La Pléiade permet de lever toute hésitation. Ecrivain aventurier, sensible aux frissons du temps et de son temps, aux révoltes, aux révolutions, à sa place dans l’histoire, à l’histoire qui s’écrit et qu’il est aussi en train d’écrire.

Jean-Jacques Schuhl, Du dandysme en littérature, Guillaume Basquin (2nde critique)

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 22 Octobre 2016. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Biographie, Essais, Editions Honoré Champion

Jean-Jacques Schuhl, Du dandysme en littérature, septembre 2016, préface Philippe Forest, 200 pages, 30 € . Ecrivain(s): Guillaume Basquin Edition: Editions Honoré Champion

« C’est un styliste. Haute couture ! Vous qui aimez le prêt-à-porter, laissez tomber. Schuhl accélère jouant sans cesse avec les réminiscences du lecteur. A quelle vitesse lisez-vous ? A quelle vitesse écrivez-vous en lisant ? A quelle vitesse comprenez-vous ce que vous venez de lire ? »

Partons d’un principe, on écrit une biographie pour poursuivre son propre travail d’écrivain, son aventure romanesque, pour écrire un nouveau roman sous l’éclairage d’un écrivain complice, ou pour le moins rêvé ainsi. Les exemples ne manquent pas : La vie de Racine de François Mauriac, Francis Ponge de Philippe Sollers, Lautréamont de Marcelin Pleynet, Cours, Hölderlin ! de Jacques Teboul, Dante écrivain de Jacqueline Risset et quelques autres. Reste que pour savoir écrire une biographie, il convient de savoir lire et de savoir écrire (1), de se glisser avec légèreté dans une œuvre – sans oublier de s’y confronter, parfois même de croiser de fer –, savoir lire, pour bien savoir écrire, l’inverse est aussi nécessaire. Guillaume Basquin qui est un styliste s’est déjà attaché à l’œuvre de Jacques Henric, un autre styliste, il y a des parentés qui naissent dans les livres, qui naissent des livres, des communautés de goûts et de manières, des amitiés sélectives.