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Désert des îles (2), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 19 Septembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis, Création poétique

 

L’île absolue : la concision spacieuse de la terre.

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L’Île au Trésor : île précieuse, île-trésor.

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45. L’île aussi des rejetés, des réprouvés, des bannis et bagnards, prison à ciel et mer ouverts, à vie recluse : île qui lie de force et, à son corps défendant, par décret des puissants, île-lie.

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La minime maxime, consistant îlot.

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Le nid, rentré, inséré, tissu de tissus, partie prenante et part distincte de l’intimité dont il est le cœur et la promesse, n’est pas assimilable à une île car l’espace qui l’entoure ne l’expose pas mais l’enveloppe, converge sur lui, le creuse, le confirme et protège.

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Désert Désir des Îles (1), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 05 Septembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Notules - notîles en attente d’autres -

 

« Les îles sont des miséricordes de la mer »,

Saint-Pol-Roux

 

Les îles, miséricordes, faveurs, concessions ou remords de la mer. Ou encore contradictions, oublis ou démentis, exceptions, miettes, bribes… Hypostases d’écume nouée, cernée, solidifiée par jeu ou par inadvertance à longueur de ressac, ou par simple retrait de l’élément qui met la consistance au jour.

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Soubresauts, points d’honneur, points sans texte de la terre.

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D’autant plus ouvertes à l’immensité que jetées menues sur l’océan.

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Osty et autres livres, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 27 Juin 2016. , dans Nouvelles, La Une CED, Ecriture

C’est celle que je connais le mieux, et pour moi la plus belle. Elle semble se plaire entre mes mains qu’elle ne quitte pas, me dis-je en souriant. J’ai demandé à la prendre sur la petite table basse près d’une bougie éteinte et caresse sa couverture, entrouvre la tranche pour glisser un œil au petit bonheur vers les planches d’enluminures familières, me laisse aller à quelques mots sur sa place dans une maison. Magda semble surprise ; je lui dis que j’ai moi aussi possédé une Bible Osty. Elle m’était chère. Je priais souvent sur elle, en relisais des passages pendant mes années pieuses. Un de mes trop nombreux déménagements m’en a séparé. Fauchée ou bien égarée, jamais su. Je ne m’en suis jamais racheté une, par tiédeur sans doute, peut-être aussi par attachement nostalgique à l’exemplaire d’alors. Magda a trop de finesse pour ne rien deviner de ce nouveau coup de foudre pour une Bible perdue par Bible interposée. Elle m’observe, à la fois grave et amusée. Il reste un fond de whisky dans son verre, le troisième si je compte bien. Pour moi, j’ai dit stop au deuxième, histoire de ne pas trop perdre en lucidité. Elle tient le sien dans sa main gauche, le fait un peu tourner, songeuse, penchant vers lui un visage marqué. De l’autre, elle porte à ses lèvres une nouvelle Stuyvesant rouge dont elle tire de souples bouffées. Ses mains tremblent par moments. Je me suis tu, prêt à continuer à l’écouter sur ce qu’elle voudra, le Livre, les livres, la vie, son couple avec Michaël (les belles années ou ce qu’au téléphone elle a appelé la débandade, la fin), que sais-je encore ; prêt aussi à partager son silence, n’étant pas venu pour l’interviewer mais pour la revoir.

L’Après-départ, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mardi, 26 Avril 2016. , dans Nouvelles, La Une CED, Ecriture

 

Il se retrouve à l’intérieur après avoir refermé avec soin en passant la main sur le lisse de la porte, façon instinctive de confirmer un nid pour deux à la fourche des murs. La nuit grise et l’amour appuyé et hâtif y flottent encore, comme leur lever au dernier moment, gestes gauches, bousculades et rires. Et lui se sent flotter avec, dans l’imminence du quotidien. Tous ces jours à venir où contrarier le retrait des chères traces – où faire que ce retrait bascule vers la mémoire du cœur par un renversement que la patience ourdit.

La nuit a été longue au fond, s’efforce-t-il de penser en s’asseyant près de la table, les yeux tournés vers la fenêtre mais distinguant mal au dehors à cause de la dernière pénombre. Repasser les heures les étire et les fixe dans un supplément de large, esplanade à rêver en maraudeur d’amour bien que la suite approche.

Cette suite n’est autre chose que l’attente, il le sait bien. Quel que soit le recours contre le vide résonnant. L’attente évasive qui fait durer sa mélopée de halte sans promettre d’autres étapes, lui réservant peut-être la solitude.

7 poèmes de "Porté par le silence", Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mercredi, 20 Janvier 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Dans cet ici dressé vers l’aube à poindre,

qu’un seul des éléments se meuve et les autres sauront

appareiller, trouver cap par les termes

 

Quand tout s’attarde enlacé par la nuit

 

on offrirait au moins allant des verbes

des compléments marins, même approximatifs,

qu’il largue son gris-bleu et démarre