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C’est la terre qui marche sous mes pas, Colette Klein (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 18 Janvier 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

C’est la terre qui marche sous mes pas, Colette Klein, éditions La Feuille de Thé, 2019, 111 pages, 20 €

Colette Klein dans ce nouvel ouvrage poétique n’a pas intitulé son livre « Ce sont mes pas qui marchent sur la terre », mais bien « C’est la terre qui marche sous mes pas »… La course du temps et du monde est ici affirmée, non asservie à la volonté individuelle. Celle-ci s’affirme, pour sa part, en orientant sa propre course au cœur du temps et du monde, mais au sein d’une terre qui l’entoure et l’enveloppe. Nous sommes effectivement les habitants d’une terre à laquelle notre appartenance fonde nos liens et nous assigne un rôle actif fortifié de responsabilités envers autrui, soi-même, l’environnement, le monde. La poète Colette Klein inscrit ce nouveau recueil poétique dans le cadre et la perspective de cette appartenance fondatrice. Nos racines, autant que nos projets, consolident notre traversée existentielle. Le texte en prose rappelant d’entrée le titre et dédié « à Pierre », fait écho, écrit Colette Klein, à « Ce que me dicte l’absence » alors que son existence poursuit son chemin et que la poète « marche », marche et encore et toujours afin de poursuivre la route, « sans prendre garde au ricanement de l’ange / retranché dans un deuil impossible ».

Hémon, suivi d’Antigone, Silences et Loin la langue, Bernard Fournier, éditions La Feuille de Thé (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 02 Décembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Hémon, suivi d’Antigone, Silences et Loin la langue, Bernard Fournier, éditions La Feuille de Thé, 2019, 76 pages, 20 €

Hémon – le fiancé d’Antigone, dont l’amour fut sacrifié par celle qu’il aimait et qui l’aimait, au nom du devoir moral fraternel –, telle est la figure sur laquelle le poète Bernard Fournier a choisi d’orienter l’objectif de son attention pour ce nouveau recueil publié aux éditions La Feuille de Thé. Après l’écriture d’une biographie consacrée à l’un de ses auteurs de prédilection, Jacques Auberti (Métamorphoses d’Audiberti, éd. du Petit Pavé), Bernard Fournier nous plonge dans l’univers d’une figure symbolique, de même trempe que ces personnages directement ou indirectement fondateurs de notre civilisation en en révélant les limites et les excès au travers de récits mythiques et/ou dramaturgiques. La première édition du poème Hémon, nous précise-t-on, a été réalisée sous la forme d’un livre d’artiste avec Valérie Honnart toujours à la Feuille de Thé, et le poème Loin la langue, qui en constitue le dernier volet, a été publié par Daniel Martinez dans la Revue Diérèse en 2018.

Par où Or (ne) ment, Vincent Wahl (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 19 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Par où Or (ne) ment, Vincent Wahl, Éditions Henry, Coll. Les Écrits du Nord, avril 2021, 204 pages, 14 €


Cet opus constitue la preuve par sa publication que la poésie peut prendre en charge la réalité, en l’occurrence le réel économique contemporain puisque le focus de ses mots s’est orienté sur un examen de l’économie néolibérale en cours (« Aucun de nous n’échappe à l’économie. Comment la poésie le pourrait-elle ? »). Davantage, ses mots se livrent au combat contre cette perspective économique : « quiconque en empoigne le pommeau, écrit Alain Damasio dans la préface, peut ressentir, je crois, cette excitation étrange d’avoir enfin une arme pour se battre (…) contre ce qui nous tient, se battre moins en frappant qu’en jouant du tranchant de la lame pour découper cette viande d’évidence qui s’avançait fauve et qui n’est qu’un monstre de papier, de frictions et de croyances : l’économie néolibérale, toute rugissante dans sa dette ».

Sous le non-lieu du ciel, Annie Wallois (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 29 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Sous le non-lieu du ciel, Annie Wallois, Éditions Henry, Coll. La Main aux Poètes, octobre 2020, 48 pages, 8 €

Le titre de cet opus de la poétesse Annie Wallois ouvre d’entrée la fenêtre sur le champ poétique, avec son prisme d’interprétations possibles, avec l’interpellation qu’il suscite, à la fois imagé et mystérieux. La poétesse évoque un « non-lieu du ciel », mais encore ? Ne serait-ce pas cet espace dépeuplé tel qu’il peut se refléter sur la margelle du « puits intérieur », à la disparition, la perte, l’absence d’êtres aimés ? Un non-lieu pour les autres, le focus au contraire (ici amorcé par les mots d’une poétesse) sur un lieu-dit douloureux pour qui est tristement touché. Tout devient d’une hypersensible résonance au surgissement dans nos vies d’un événement majeur personnel subi comme une effraction, toujours traumatisant (deuil, accident, dépression, etc.) et l’indifférence alentour paraît alors aussi violente qu’une indécence, une provocation (« Pendant qu’au ciel tournoient les vautours / Étrangers aux maux du monde »). Les nettoyeurs (fossoyeurs) ne sont pas les payeurs (proies, victimes) et ainsi va souvent le monde mais, nous souffle Annie Wallois, ne soyons pas pour autant fatalistes, pire, résignés :

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 23 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo, Éditions La Chouette Imprévue, Coll. Meteor, juin 2021, 92 pages, 12 €

 

Et si la vie du poète était un combat sur le ring avec ses gants de boxe s’armant aujourd’hui contre « la Bestia Covid » comme l’appelle le poète Ramiro Oviedo, et que son uppercut extrême ne serait pas celui « qu’on essaye d’esquiver » mais celui lancé direct par ses « mots comme des bras musclés », par ses poings chauffés par la main résistante de la poésie ? Le « boxeur-poète » met sans coup férir « son grain de rage / sur le ring et dans la vie » dans cet opus de combat pour la PoéVie publié aux éditions de La Chouette Imprévue, maison d’édition associative des forêts livresques de Picardie. Ça cogne, ça percute, ça « up-percute » ! « Approchez, approchez, ici ça va saigner ! », nous avertit d’entrée « l’annonceur du ring ». Rappelons que cet opus a été initialement l’objet d’une performance où l’annonceur du ring présentait le boxeur et où à chaque son de cloche il lui posait une question. « Les douze rounds intenses, aux coups inépuisables, contiennent les réponses ».