Identification

Articles taggés avec: Faurieux Alain

Griffes 19 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 19 Mai 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Lakestone, Sarah Rivens, 2024, Hlab Editions, 800 pages, 20 €

Un livre incroyable ! Vraiment incroyable. Écrit par « l’auteure Algérienne la plus lue de l’Histoire » ! 9.000.000 de lecteurs ! Créatrice de la trilogie Captive qui a captivé tous les réseaux (pas lue). Il a l’aspect d’un livre, épais, belle couverture, avec des pages pleines de texte. Dommage qu’il soit incroyablement vide. 800 pages de vide. Je n’ose plus appeler ça un livre. Tout comme son auteure (avec un tel pseudo beaucoup de ses lecteur/es la pensent anglaise, ou américaine), la chose n’a aucune identité. Quelques noms baladés ici où là dans le texte (New York, Seattle) nous disent que l’action est censée se passer aux États-Unis mais le décor planté par notre Sarah ressemble aux accessoires cheap d’un téléfilm M6. On nous parle de ministre et de journal de vingt heures. L’héroïne est étudiante ! une fac ça s’écrit fac, et ça suffit. Pas la peine de parler de rues, bâtiments, campus, ou étudiants.

Griffes 18 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 31 Mars 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Malville, Emmanuel Ruben, Stock, Coll. Bleue, août 2024, 265 pages, 20,90 €

Un livre très court qui arrive à entasser tout et n’importe quoi. Une lecture difficile non pas pour son écriture mais en raison d’un manque d’identité confondant. Ruben alterne le pamphlet aux accents écoterre, l’article Wikipédia douteux, la science-fiction néo-ringarde, la réécriture historique et l’ode à l’enfance – et au Rhône. Nous sommes en 2036, un accident nucléaire majeur a eu lieu, l’extrême-droite règne sur la France en suivant peu ou prou les traces de ses prédécesseurs. Les rares attaques de Ruben manquent à la fois de hargne et d’imagination (culpabilisation de l’Islamisme et confinements ? C’est vraiment tout ?). Notre narrateur/auteur décide de se mettre à l’abri dans sa cave (qu’il décaisse tout seul à la pioche comme un vrai travailleur manuel). Et il nous raconte comment on en est arrivés là. Non, en fait il ne nous raconte ni l’Accident ni ses conséquences, il donne ses cours en Visio et nous barbe autant qu’un retraité de (choisir la profession de votre choix), tournant en boucle sur ses belles années. On le savait, rien n’a été fait, c’était pas nouveau… et tout ça madame Michu.

Griffes 17 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 17 Février 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Ce que je cherche, Jordan Bardella, Fayard, novembre 2024, 324 pages, 22,90 €

Un livre rassurant, normal. Qu’il ne contienne pas la réponse au titre, qu’il ne contienne rien en fait n’est absolument pas grave. La couverture est belle, l’intention noble. L’attrait du vide, l’attrait du regard en arrière. L’auteur nous propose donc un petit livre tout à fait dans l’air du temps. Reste à s’interroger sur la qualité de l’air. Quelque chose de particulier ? Non. Un petit volume à la fois creux et lisse (si, si, c’est possible). Un livre bien conçu, peu importe que Jordan Bardella l’ai écrit seul ou pas, se demande-t-on si Musso écrit 100% de ses livres ? L’objet est bien pensé et bien construit : les va-et-vient temporels créent des liens de causalité là où la chronologie les réfute et permettent un flou narratif sur les étapes de la carrière politique de l’auteur. Un premier tiers de type journal (très poussif) sur les premiers mois de 2024. Censé être quelque chose comme l’irrésistible marche vers la victoire.

Griffes 16 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 27 Janvier 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Les Hommes manquent de courage, Mathieu Palain, L’Iconoclaste, août 2024, 289 pages, 20,90 €

Difficile de parler de ce livre. Tout d’abord rester sur les faits, le solide. Le fiable. L’écriture. Une sorte de reportage de Détective écrit à la première personne. Je sais, pas de première personne dans Détective ; et je ne sais même pas (la flemme de vérifier) si le magazine Détective existe encore. Des extraits de vie, avec des personnages vrais. Du sensationnalisme, du choquant pour la France profonde. Du viol, de la soumission, de la double vie. Des choses qu’on ne voit pas souvent mais avec les mots de tous les jours. Plus une construction en vignettes, des blocs mal rattachés ou pas attachés du tout. Une temporalité élastique, et des flashbacks. Ensuite ce n’est pas si simple, parce que cette première personne, c’est l’auteur (sans E) qui parle pour/au nom d’une femme qui s’est confiée à lui. Et on se demande où est l’artifice ? Un seul ? Plusieurs ? Cette femme (si elle existe) s’est-elle confiée ainsi à son fils ? Son parcours social (des détails ont été changés pour protéger… etc.) est-il bien celui-ci, si « pratique » de bien des manières ?

Griffes 15 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 10 Décembre 2024. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Le Club des enfants perdus, Rebecca Lighieri, éd. POL, août 2024, 528 pages, 22 €

D’après une revue fort sérieuse « Le roman de la Génération Z qui fait enrager les réacs ». Passons sur l’expression « faire enrager », gentille niaiserie. Rager, ça, ça aurait eu du punch. Et sur de quelle génération sont les réacs. En fait un roman SUR la génération Z, puisque Lighieri, née en 1966, est une Génération X.

Trois monologues se suivent. Tout d’abord Papa (un X tardif, artiste, infect, ego boursouflé, caricature d’un aveuglement (de genre ? De classe ? De génération ?). Vient ensuite La Fille : ego boursouflé, clamant haut et fort (mais secrètement) sa différence difficilement visible dans une personnalité reproductible à perte de vue. Et on finira par Papa, inchangé.