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Articles taggés avec: Ceriset Parme

Il faut peu de mots, Martine Rouhart (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mardi, 25 Octobre 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie, Editions du Cygne

Il faut peu de mots, Martine Rouhart, Éditions Du Cygne, août 2022, 52 pages, 10 € . Ecrivain(s): Martine Rouhart Edition: Editions du Cygne

 

Dans ce très beau recueil, Martine Rouhart partage son amour des mots, ces mots qui l’accompagnent dès les premières lueurs du jour, ce « peu de mots » qu’elle réveille pour « combler l’heure vide d’avant l’aube ». Dans un style sobre et épuré, au fil des mots, elle trace un chemin de « solitude heureuse jusqu’à la mer », comme si la mer était le lieu ultime de l’épanouissement de l’être après avoir traversé, grâce à la poésie, ces « mondes endormis », enfouis au fond de l’inconscient. Les mots sont en quelque sorte des clés qui ouvrent les portes du mystère.

Et c’est « de toute son âme » que l’auteure « chante » sa façon si belle et si particulière « d’être au monde », son rapport esthétique à l’éphémère : « en marchant / j’écris des mots /sur les nuages / tant mieux / si leur trace s’efface / avec le vent ». Cette conception de l’existence n’est pas sans rappeler l’âme de la poésie asiatique de Wang Wei, pour le goût de la concision, pour le rapport à la nature et au temps. Martine Rouhart livre avec générosité et humilité des « fragments » d’elle-même, de cette poète qu’elle est devenue, de cette part d’elle qui lui « échappe » aussi.

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Jeudi, 02 Juin 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Le Coudrier

Mouvances de plumes, Martine Rouhart, Patrick Devaux, mars 2022, 65 pages, 16 € . Ecrivain(s): Martine Rouhart Edition: Le Coudrier

 

Ce recueil, préfacé par Anne-Marielle Wilwerth, fruit d’une amitié entre poètes et joliment illustré par Catherine Berael, est un écrin destiné à immortaliser les mots écrits en écho par deux plumes complices, afin que, « confiés au vent », « tous les papiers aux regards d’encre » ne soient « pas perdus pour autant ». Entre les lignes, on perçoit une fascination pour le lien amical, pour son caractère mystérieux, imprévisible et indéfinissable : « des amis /se regardent /complices / sans savoir de quoi /au comble de la joie /chantée par l’oiseau /dans le vent ».

Il y a un questionnement très intéressant sur « ce qui crée la connivence entre les êtres » : « une vibration / un petit chant / venu de loin / quelque chose / qui commence d’arriver ».

Il s’agit peut-être d’une sensibilité commune qui permet à chacun, de manière innée, de lire en l’autre, dans la profondeur de son être : « On porte en soi (…) beaucoup de vie profonde / indéchiffrée /à partager » (…). « Les mots sont là appuyés sur le cœur / au bord du secret /à la limite du vertige… ».

Sève noire pour voix blanches, Jean-Louis Bernard (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 02 Février 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Sève noire pour voix blanches, éditions Alcyone, octobre 2021, 59 pages, 17 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Bernard

 

Dans ce recueil, Jean-Louis Bernard nous invite à appréhender le réel à travers un jaillissement poétique de noir et de blanc. Ensemble, noir et blanc tissent le monde en lui apportant respectivement le vide et la matière, le mystère et l’évidence. Ils ne sont pas dans l’opposition mais plutôt dans une forme d’union sacrée immanente et permanente. De la « blanche ténèbre » à « la nuit de craie », on perçoit, dans le souffle des mots, le crépuscule qui « émiette sa clarté ». On se laisse envahir par l’atmosphère envoûtante qui s’installe au fil des pages, « entre les orties noires / et la blancheur des heures ».

Bientôt, on en devient presque un simple éclat d’encre, une « blanche / paraphe » ou une goutte « noire / flambée d’un écho ». On avance dans la pleine lucidité, conscients d’être amenés tôt ou tard à rejoindre ces « yeux des dormants », et déjà on sent dans nos pupilles ce « noir / révulsé de lumière ».

Capter l’indicible, Silvaine Arabo (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 26 Janvier 2022. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Capter l’indicible, Silvaine Arabo, éditions Rafael de Surtis, septembre 2021, 76 pages, 15 €

 

Ce recueil est une quête, une aventure exploratoire dont la visée est de déchiffrer en transparence la grande énigme du monde, « l’arcane mystérieux » qui se cache sous le voile des apparences, afin de « reconquérir en somme le privilège d’être ».

Cette mission s’inscrit dans la continuité de la spiritualité ancestrale, de « toutes ces mains filant le destin du silence / D’âge en âge / De blancheur en blancheur ».

L’auteure incite le lecteur à s’engager lui aussi sur ce chemin : « L’univers est en toi / Entends, ami, entends / Le chant suprême des Transparents ! ».

Pour l’accompagner, elle, poète, « Elle – tisseuse », l’aide à ouvrir « les vannes de l’indicible », à percevoir ce « grand souffle arrimé au métier transparent », ce « quelque chose en l’être qui se détend / qui vibre, enfin, dans l’univers du reflet ».

Elle lui délivre quelques indices, points de repères qui éclaireront son parcours : ainsi, il reconnaîtra

Le Val sans Retour, Éric Costan (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Jeudi, 18 Novembre 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie, Editions Douro

Le Val sans Retour, Éric Costan, Éditions Douro, mars 2021, 139 pages, 16 €

 

 

La poésie d’Éric Costan, dans ce recueil merveilleusement accompagné de dessins d’Armelle Le Golvan, nous immerge dans un univers mystérieux composé de tout ce qui ne tombe pas sous le sens. Les métaphores sont percutantes et inattendues, très visuelles ; elles plantent, dans l’esprit du lecteur, une scène, un décor déconcertants, installant petit à petit une atmosphère brumeuse et végétale, un monde de silence, de fantômes et de feux-follets.

Les mots sont forts, oppressants quelquefois : « Imagine un matin / le cœur enserré dans un poing / la rivière nous a quittés / Avec les enfants trop grands / l’amour s’est envolé / définitivement ».

Les éléments naturels et une réalité presque douloureuse s’impriment au cœur-même des organes :