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La Une Livres

Pas un tombeau, suite de proses rapides pour dire un père, Bernard Bretonnière

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 03 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Pas un tombeau, suite de proses rapides pour dire un père, Editions L’œil ébloui, 24 mars 2014, 58 pages, 14 € . Ecrivain(s): Bernard Bretonnière

 

 

C’est un événement. C’est un livre de poèmes important. Aujourd’hui réédité (première parution : 2003, au Dé bleu).

Aujourd’hui, ou plutôt demain. Car il faudra attendre un peu. Ce sera le 24 mars (notez-le dans vos agendas).

 

Le père advenu.

La porte souterraine, Etienne Raisson

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Nouvelles, Gallimard

La porte souterraine, janvier 2014, 127 pages, 13,90 € . Ecrivain(s): Etienne Raisson Edition: Gallimard

 

Si jeune, Etienne Raisson, et pourtant capable de nous offrir ce petit – joyau – le mot s’impose. Maîtrise littéraire, originalité, atmosphère et rythme. Tout nous séduit, nous emporte. Incontestablement, un univers, qu’on n’oublie pas et qu’on garde – un peu secret, en nous, comme pour certains recueils de poèmes très aimés… une « Porte souterraine » qu’on pousse avec le plus grand bonheur.

Chaque nouvelle – le genre le veut – et on sait à quel point il est exigeant – est ciselée comme un bijou à part : ses lieux (le midi moins le quart du Quercy, qui semble connu comme une deuxième peau ; l’Amérique ; celle de l’Histoire du Far West et les flopées d’images – vraies ou moins, qui vont avec, qui nous éclaboussent, comme une résurrection rêvée par l’enfant-Raisson, pas si loin) ; ses « gens », ceux qui appartiennent à Etienne (ou, du moins on le croit) ; grands-parents, parents, copains, dont il dit parfois beaucoup, et d’autres, pas plus que ça ; monde du travail, des émigrés, du chômage de ce temps…

Les ingénieurs du bout du monde, Jan Guillou

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Pays nordiques, Roman, Actes Sud

Les ingénieurs du bout du monde, 2013 trad. du suédois par Philippe Bouquet. 622 p. 26,80 € . Ecrivain(s): Jan Guillou Edition: Actes Sud

Vaste fresque à l’ancienne, récit picaresque de grandes aventures, peinture d’un XXème siècle de technologie galopante et de rêves si souvent brisés, Les Ingénieurs du bout du monde est tout cela à la fois. Une sorte de roman à la Jules Verne mais là où Verne regardait devant, Guillou regarde dans le rétroviseur. Il revisite après coup la « religion » scientifique et technologique du XXème siècle.

Trois frères, nés dans une famille rurale très pauvre du nord de la Suède, se révèlent de remarquables élèves – en particulier en sciences – et ces talents, alliés à une immense habileté manuelle, les amène à réaliser, pour jouer, une réplique parfaite d’un drakkar viking très ancien. Leur exploit retentit jusqu’en Allemagne – alors à la pointe du progrès technologique – et les trois fils de pêcheur vont se voir offrir une bourse pour aller faire leurs études d’ingénieurs à Dresde.

Trois destins aventureux et brillants semblent s’ouvrir. Et curieusement ce sera deux destins. L’un des trois frères se révèle homosexuel et va vivre à Londres son amour pour un homme. Disparition définitive du personnage, dont nous n’aurons plus aucune nouvelle de tout le livre, effacé en quelque sorte par son « crime » d’homosexualité ! Quel est le choix de l’auteur ? Mystère ! On peut – vaguement - espérer (s’agissant d’un premier volume à une vaste fresque), que le frère homosexuel et maudit réapparaitra un jour !

La Couleur du crépuscule, Ces vies-là, Alfons Cervera

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Espagne, Récits

La Couleur du crépuscule (El color del crepúsculo, 1995), traduit de l’espagnol par George Tyras, Editions La Fosse aux Ours ; Ces vies-là (Esas vidas), traduit de l’espagnol par George Tyras, Editions La Contre Allée . Ecrivain(s): Alfons Cervera

La Couleur du crépuscule


« Des pages qui renferment, parmi toutes les complexités du monde, une seule certitude : il y a un langage pour raconter les histoires et un autre pour le silence ».

Sunta a toujours vécu à Los Yesares, village perdu où, disait le clown Willy qui y a vécu quelques années, ne vivent que les souvenirs, l’ennui et les fantômes des morts. Mais Sunta a gardé en elle les paroles du grand-père qui considérait que l’on devait vivre et mourir au plus près du lieu de sa naissance. Si les autres partent, elle, elle a choisi de rester. A la veille d’un mariage tardif et hésitant, elle a senti la nécessité de ne pas laisser filer la mémoire de toute ces années, de tous ces récits, des personnages et des images qui l’habitent. L’ombre du caudillo et de serviteurs zélés, parfois grotesques et dérisoires, parfois inquiétants, habite aussi ce pays que le temps et l’histoire semblent avoir oublié. La mort de Franco, à Los Yesares, c’est surtout un portrait décroché.

La partie riante des affreux, Patrice Maltaverne, Fabrice Marzuolo

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

La partie riante des affreux, illustrations Henri Cachau, Éditions Le Citron noir, avril 2012 . Ecrivain(s): Patrice Maltaverne, Fabrice Marzuolo

 

Attention – les âmes conventionnelles, consensuelles, sociétaires ès-Vie Normale, directionnelles ou sous influence… n’ont qu’à bien se tenir – ou s’abstenir – La partie riante des affreux décape et ne fait pas dans la dentelle ! Ce même avertissement vaut pour les fâchés avec l’humour – noir, de préférence – ou ses abstinents sauf à piquer un fard en pleine nuit… ou pour les inadapté(e)s à l’autodérision à pratiquer sans modération en sourire amer décalé (N.B. : ces avertissements valent prescription de prévention).

De tous les jeux que nous pratiquons, écrivent P. Maltaverne et F. Marzuolo, nous préférons de loin celui qui consiste à douter de l’indiscutable. Des enfants et de la famille armée pour la reproduction, par exemple. Ainsi le lecteur est-il mis au goût du recueil par la mise en garde en 4ème de couverture. Il lui faudra jouer cette « fin de partie » relevée en mots et réparties salés au caractère bien trempé – à l’humour abrasif comme il faut pour nous défaire, nous décrasser des manies et des habitudes mortifères – au brin de poésie caustique voire roborative – il vous faudra, lecteur/lectrice, jouer cette partie riante des affreux en connaissance de cause et en choix de lecture assumé.